L'otage du palais

Chapitre 3

Eleni s'ordonna de réfléchir tout en grimpant à l'arrière de la voiture. Comme dans un cauchemar, elle se voyait déjà dans une prison où bien un donjon. Son imagination débordante avait de quoi s'agiter pendant un long moment, car les traits du sultan c'étaient durcis un peu plus en grimpant à son tour dans la voiture.

Un bruit de verrouillage se fit entendre, elle comprit rapidement que les portières étaient maintenant fermés, son premier plan d'échappement tombait à l'eau.

Eleni se risqua à le regarder dans le rétroviseur, tandis qu'elle s'accrochait à la poignée pour soutenir son corps balloté comme une vulgaire marchandise à chaque fois qu'il passait une bosse, elle croisa son regard et il avait croisé, elle détourna le regard aussitôt pour le vriller vers la fenêtre, elle avait fait glisser son sac entre ses jambes de façon à l'ouvrir sans être remarqué. Eleni tentait de paraître détendue, calme, pour qu'il ne perçoive pas son trouble, car en réalité la panique la gagnait chaque minute un peu plus.

- Je vous le déconseille. dit-il alors qu'elle serrait son téléphone.

- si vous me disiez pourquoi vous m'emmenez ?

- donner le moi !

Il avait passé sa grande main par derrière en la menaçant d'un simple regard, Eleni lui avait donné en se retenant pour ne pas fondre en larme, il avait jeté son seul moyen d'alerté quelqu'un par la fenêtre.

- Vous êtes journaliste ? demanda-t-il d'une voix glacial.

- non, je suis en voyage simplement je suis une touriste voilà tout.

- alors pourquoi prenez vous des photos ?

Ainsi il la prenait pour une journaliste venant fouiller dans la vie d'autrui sans avoir de remord ?

- j'aime la photo cela me permet de capturer chaque moment, est-ce un crime ? Les touristes ne sont pas ici pour ça ?

Eleni jugea bon de se taire car peut-être qu'elle se permettait trop d'audace.

- Pas sur mon domaine.

- le guide ne m'en a rien dit, au contraire il semblait ravis de m'emmener à l'oasis. Se justifia-t-elle avec douceur.

Elle inspira profondément en croisant une nouvelle fois son regard, cruelle. Soudain elle se mettait à la place de Christian et comprenait la raison de son refus à le confronter. La chance ne se montrait pas sur son beau jour pensa-t-elle en serrant ses mains contre son ventre noué d'appréhension.

- les guides sont là pour ramasser de l'argent, combien l'avez-vous payé pour atteindre ma propriété ?

A force de l'entendre parler, Eleni remarqua vite qu'il maitrisait sa langue parfaitement, si on oubliait la dureté qu'il y mettait pour se faire comprendre.

- je l'ignore en réalité je n'ai pas fait attention. Murmura-t-elle consciente qu'elle s'était fait berner.

Il n'avait pas relevé, juste poussé une imprécation puis accéléra.

- écouter je suis sûre que l'on peut arranger ça, je vais supprimer les photos comme ça....

- assez parlé !

Elle se pinça la lèvre nerveusement, seule face à son propre destin, elle avait fermé les yeux en regrettant de s'être sauvée de l'hôtel.

Pendant de longues minutes aucun échange avait eu lieux entre eux. Elle n'avait plus la moindre envie de parler, le parfum viril de l'homme s'amuser d'elle, pour cause ? Il avait ouvert sa fenêtre pour y faire passer de l'air et après ce long périple, une grande façade se voyait à perte de vue, d'immense grilles s'étaient ouverte automatiquement comme si on savait le sultan proche.

Des hommes postaient le long de l'allée marchaient fusils à la main, Eleni dégluti en cherchant de l'air car tous ceci n'était que mauvais présage.

Elle ne connaissait rien de lui ni même son prénom, et il ne savait pas encore le siens, involontairement Eleni se jetait dans la gueule du loup.

- venez !

Il avait tendu sa main de façon galante, Eleni se refusa de s'en saisir, trop morte de peur pour en plus de ça jouait les prisonnières agréable qui souri à son tortionnaire pour feindre un bon comportement susceptible de la sortir de la panade.

Les pieds cotonneux, elle était passée devant lui mais il la rattrapa par le poignet.

Un courant électrifia son bras puis ses joues. Elle l'avait suivi sans résistance, en espérant survivre au reste de ce long et dure interrogatoire.