Addict [BoyXBoy] (Terminé)

Chapitre 20

Je lui ai dit tout ce que j'avais sur le cœur. J'ai conscience d'être dur mais c'est pour son bien.

- Tu... On est en train de rompre ? murmure-t-il.

Je secoue la tête.

- Non Kris mais tant que tu ne seras pas suivi par un psy ou plus probablement interné pour t'aider à combattre cette peur irrationnelle, je garderai mes distances.

- Alors... Si j'accepte l'aide de professionnels, si je vais me faire soigner... On sera un vrai couple ? On se disputera pour des choses futiles, on s'affichera devant tout le monde et tu m'aimeras ?

- Oui. Dès que les médecins te jugeront guéri, on filera le parfait amour. Ce sera niais, dégoulinant de bons sentiments, nos amis finiront par avoir marre de nous et de notre couple rayonnant. Okay ?

Il hoche la tête tandis que je baisse la mienne. Nos lèvres se rencontrent doucement, ses mains se glissent dans mes cheveux tandis que les miennes trouvent leur place sur ses hanches. Ses baisers m'avaient tellement manqué. Nous nous embrassons de longues minutes, jusqu'à ce qu'Evan nous interrompe d'un léger raclement de gorge. Je me détache de Kris et nous tournons la tête vers le jeune homme.

- Salut Kris...

- Evan, qu'est-ce que tu fais là ?

- Callum nous a appelés quand tu as disparu.

- Nous ? 

- Oui, il y aussi Lara, Sébastian et Emy. Nous sommes tous là... Enfin, plus ou moins. Les autres vont arriver bientôt. Ton père et ta belle-mère seront là demain matin. J'en ai profité pour nous réserver une chambre.

- Merci...

Je m'aperçois que Kris est touché de voir son ami ici. Il y a un léger moment de flottement puis Evan serra le jeune homme dans ses bras, très rapidement.

- N'y prends pas goût, c'est la première et dernière fois, ricane-t-il pour détendre l'atmosphère.

Kris rit à son tour et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Nous nous rendons ensuite dans notre chambre. Je pose ma main sur le bas du dos de Kris et elle ne quitte sa place que quand nous sommes dans la pièce. Evan s'effondre sur l'un des lits et baille avant de s'endormir comme une masse. Quant à moi, je vais sur le balcon qui a une vue sur l'océan. Je réalise alors que nous sommes la veille de Noël et que durant toute cette semaine à la recherche de Kris, j'ai complètement oublié ma mère et Arizona. Je n'ai pas eu une seule pensée pour elles. La neige se met à tomber lentement et je fixe le ciel gris. Deux bras viennent alors m'encercler. Je me retourne pour regarder mon petit ami dans les yeux.

- Tu me pardonneras un jour Cal' ? demande-t-il doucement.

- Bien sûr ! Mais tu dois comprendre qu'il me faut un petit peu de temps.

- Je te laisserai tout le temps que tu veux !

Je le vois alors fouiller dans sa poche et me tendre une boîte emballée.

- J'ai acheté ce cadeau, dans l'hypothèse où te me retrouverai et qu'on passerait Noël ensemble. Je sais que c'est demain mais je voulais te l'offrir en privé.

Je déballe et ouvre doucement l'étui. Àl'intérieur se trouve un collier militaire en argent composé de deux plaques. Sur la première, le visage d'Arizona est gravé. Je lance un regard interrogatif à Kris qui sort une photo froissée de sa poche. Il s'agit d'une des nombreuses photos que j'ai de ma petite sœur. Elle sourit en fixant le photographe, moi, avec des grands yeux remplis d'adoration. Je souris. De l'autre côté de la plaque, je vois le nom d'Arizona gravé ainsi que les dates de naissance et de mort. Il y a aussi une étoile stylisée vraiment magnifique. Sur la deuxième plaque, il y a une ancre. La même qui se trouve sur le torse de Kris, au niveau de son cœur. Je lève ma main et pose mes doigts sur l'emplacement exact du tatouage du jeune homme, malgré son pull. Je le vois à son tour sourire.

- Ma mère m'a toujours dit que mon cœur était mon point d'ancrage. C'est un peu différent mais tu pourrais te rattacher à ce collier qui évoque Arizona, tes amis et même moi...

Je retourne la plaque pour y découvrir deux citations. L'une est sur l'amitié : « Les temps difficiles te révéleront toujours qui sont tes vrais amis» et l'autre est sur l'amour : « Love is composed of a single soul inhabiting two bodies » En lisant la deuxième citation, je souris.

- Elle est d'Aristote n'est-ce pas ? demandé-je.

- Tu t'en souviens ?

- Bien sûr ! Madame O'Dae, notre très chère prof de français en quatrième voulait nous initier à la philosophie. Nous étions par deux, j'étais avec toi et nous avions eu cet extrait. L'amour se compose d'une seule âme habitant deux corps.

Il sourit et m'embrasse avec une tendresse nouvelle. Je réponds à ce baiser avant de passer le collier autour de mon cou.

- J'ai aussi un cadeau pour toi Kris. Je l'avais fait avant ta disparition et pendant un petit moment, j'ai cru que tu l'avais vu et que c'est ce qui t'avait donné l'idée pour la chasse au trésor.

Il me regarde sans comprendre et je vais chercher le paquet qui lui est destiné. Il l'ouvre et écarquille les yeux en découvrant un album photo que j'ai un peu revisité. Dedans, il y a des photos de nous, mais aussi des brochures de spectacles, de concerts, de lieux que nous avons visités. Il y a aussi des mots écrits par sa famille, ses amis, certains de nos anciens profs ainsi que des papiers de bonbons, des perles, des petits coquillages et toutes babioles fine et plate pouvant tenir dans ce bouquin et rythmant nos moments partagés. Je vois son visage s'illuminer tandis qu'il le feuillette et nous échangeons un nouveau baiser, plus fort, plus passionné. Cette fois-ci, nous sommes interrompus par l'arrivée des autres. Les deux filles se jettent sur Kris pour l'insulter et l'enlacer tandis que je rejoins Sébastian.

- Joli collier, dit-il en souriant.

Je souris à mon tour avant de remarquer les sacs qu'il tient et ceux qui sont derrière lui.

- Que... ?

- C'est Noël, Callum. Les filles ont tenu à acheter de quoi faire la fête. Nourriture, chocolats, bûches, champagne, cadeaux...

- Quelle bonne idée.

Je souris à mon tour.

Ce soir-là fut probablement le plus beau réveillon de ma vie. On a mangé, chanté, bu et rigolé. On était enfin tous réunis et on en profitait au maximum car on savait que demain, tout serait différent.