Peter part.2

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Peter n'en revenait toujours pas. Nick Fury et Tony Stark s'étaient déplacés en personnes, juste pour lui donner un carton d'invitation ? Stark avait à peine évoqué un possible emploi dans les labos de StarkTech que Peter obtiendrait à la fin de ses études, avant de quitter le domicile des Parkers dix minutes seulement après être arrivé. C'est en les raccompagnant à la porte, encore sous le choc, que Peter s'était vu offrir une enveloppe cachetée par Fury, qui lui avait adressé un discret clin d'œil de son seul œil valide. Peter s'était empressé de la glisser sous son T-Shirt, entre sa peau et l'élastique de son boxer, veillant à ne surtout pas alarmer Tante May, qui n'avait rien remarqué. Cette dernière semblait particulièrement en joie, lui répétant à quel point cette entrevue était bonne pour son avenir : « Rends-toi compte, Peter » disait-elle « Mr. Stark est venu lui-même pour te proposer un poste à StarkTech. StarkTech, Peter ! C'est quasiment mieux qu'Oscorp ! » Peter avait essayé de partager son enthousiasme, mais était bien trop obnubilé par la mystérieuse lettre, dont le papier rêche frottait désagréablement la peau de son bas-ventre, et dont le coin supérieur se piquait dans son estomac à chaque fois qu'il se penchait légèrement vers l'avant. Peter finit par s'éclipser, prétextant des devoirs, laissant sa tante s'occuper du repas. Il attrapa prestement son sac resté au bas de l'escalier dans le hall, et gravit quatre à quatre les marches craquantes. Il faillit se prendre les pieds dans le tapis du couloir, mais se rattrapa à la dernière minute. Il claqua la porte de sa chambre derrière lui, et balança son sac sur son lit. Il sortit doucement l'enveloppe de sous son T-Shirt, et la retourna lentement dans ses mains, cherchant un quelconque indice quant à son contenu. Sur le devant de l'enveloppe, là où était généralement notée l'adresse du destinataire, l'aigle stylisé du S.H.I.E.L.D et les initiales de ce dernier, se trouvaient tamponnés en noir. Rien de plus, rien de moins. Peter essuya rapidement ses lunettes avec un coin de son T-shirt, et ouvrit d'un coup l'enveloppe. Regardant à l'intérieur, il en sortit un morceau de carton rectangulaire, et rien d'autre. Peter s'assit à son bureau, et découpa soigneusement les bords de l'enveloppe à l'aide d'un cutter, à la recherche de potentiels signes ou indices cachés à l'intérieur, mais rien. Il se reporta alors sur le carton, qui était aussi immaculé que la neige. Peter le tourna et le retourna entre ses doigts, mais pas la moindre trace d'encre ou autre. Remarquant alors l'épaisseur inhabituelle du morceau de papier, il s'aperçut qu'il ne s'agissait non pas d'un papier, mais de deux, méticuleusement collés ente eux. Reprenant son cutter, il entreprit de décoller précautionneusement les deux feuillets. Lorsque ce fut fait, il reposa son cutter, et regarda interloqué le court mot qui avait été ainsi dévoilé :

« Les Avengers ont besoin de Spider-Man. »

Peter fut tout d'abord submergé par l'excitation (« Ils ont besoin de moi ! ») puis par la peur : son identité secrète ne l'était apparemment plus tant que ça. Il essaya de se calmer, mais l'urgence du message semblait se transmettre à tout son esprit. D'un geste brusque, il fourra enveloppe et cartons dans le tiroir de son bureau, qu'il claqua violement. Il resta assis quelques instants devant l'écran éteint de son ordinateur, à ne pas savoir quoi faire. Il décida de prétendre que tout était normal, et passa la demi-heure suivante à faire ses devoirs. Ce qui se révéla la pire idée du siècle : trop perturbé, il ratura de nombreuses fois ses exercices, et du recommencer sa dissertation au moins trois fois. Il décida d'abandonner, puisque toutes ses tentatives semblaient vouées à l'échec, et se rendit en salle de bain. Il avait encore le temps de prendre une douche avant que Tante May l'appelle pour manger.

Il se débarrassa prestement de son T-Shirt et de son jean, avant de se rappeler que la fenêtre de la salle de bain donnait sur la rue. Il ferma donc le rideau, afin d'éviter les regards indiscrets. Depuis quelques temps, Peter se sentait observé, sensation étrange qui pourtant ne réveillait pas son sens d'araignée. Il avait beau se persuader qu'il se faisait des idées, il était constamment mal-à-l'aise à l'idée d'être espionné. Il jeta ses sous-vêtements dans le bac de linge sale, avant de faire chauffer l'eau de la douche. Il se glissa avec délice sous le jet brûlant, laissant l'eau emporter tous ses soucis. Il ferma les yeux et tendit le visage vers le pommeau de douche, restant longuement ainsi, ses pensées vagabondant à leur guise. Il finit par attraper le shampooing dont il versa une généreuse dose entre ses mains. Il frotta avec douceur son cuir chevelu, massant son crâne du bout des doigts, comme pour en faire sortir toutes ses idées noires. Il savoura la sensation de bien-être qui se répandit peu à peu à tout son corps, et se laissa glisser contre le mur carrelé de la douche. Il s'assit, étendant le plus loin possible ses jambes épuisées, en entreprit de se savonner. Il évita avec précaution les coupures sur son torse et ses épaules, mais ne put empêcher l'eau savonneuse de s'immiscer dans certaines de ses plaies. Il retint un gémissement de douleur, et fini par abandonner toute précaution.

Il resta longtemps ainsi, le dos contre le mur de la douche, l'eau chaude coulant sans discontinuer sur son crâne, les jambes négligemment étendues en travers du bassin à fond plat. Réfléchissait-il ou rêvait-il, la différence lui sembla rapidement floue. Il ne s'aperçut qu'il s'était endormi que lorsqu'il entendit Tante May frapper à la porte, inquiète de ne pas voir son neveu sortir de la salle de bain. Il se sécha promptement et rejoignit sa tante dans la cuisine, où ils partagèrent les spaghettis-bolognaise préparées par cette dernière. Ce soir-là, Peter se coucha tôt, ne pouvant s'empêcher de penser à l'enveloppe quelque part dans son bureau. Sans parler des devoirs non-terminés qu'il devait rendre pour le lendemain.

La nuit fût particulièrement agitée, comme toutes les autres depuis maintenant presque un an. Mais Peter, en habitué des cauchemars et autres mauvais rêves, ne se réveilla pas une seule fois. Et bien qu'au matin, il fut exténué, sa décision était prise : aujourd'hui, il ne commençait pas avant dix heure, et il allait en profiter pour rendre visite aux Avengers.

Like a Batman in Red [SpideyPool] [BoyxBoy]Where stories live. Discover now