Chapitre 33

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Média :

Make Me Blue - Pierce Fulton

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Je fis un dernier bisou à mon lapin, attrapai mon blouson, fermai l'appartement à clé et descendis mes affaires

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Je fis un dernier bisou à mon lapin, attrapai mon blouson, fermai l'appartement à clé et descendis mes affaires. Baptiste m'attendait, la vitre ouverte, en tapotant son volant. J'avais une impression de déjà vu. Je revenais à l'année dernière, quand il était venu me chercher pour aller au réveillon de monsieur Masson. On se détestait encore à cette époque là. Tellement de choses s'étaient passées depuis. Je n'aurais jamais imaginé un jour l'embrasser. Mes joues chauffèrent et je secouai la tête pour chasser les images qui s'imposaient. J'ouvris la malle et rangeai mes affaires à côté de celles de Baptiste puis je m'installai au siège passager. Baptiste me suivit du regard. Je lui fis un sourire et il me le rendit.

- Prête pour cinq heures de route ? me demanda-t-il en montant le son de la radio.

« I'm in love with the coco » envahit la voiture. Je mis ma ceinture.

- On part quand tu veux mon grand... mais à une condition... JE contrôle la musique.

Je changeai la station radio sans plus de cérémonies. Il voulut râler mais quelqu'un klaxonna derrière lui et il dû démarrer. Il se concentra sur la route en me lançant quelques regards furtifs.

- Tu ne vas pas avoir une emprise audio pendant tout le trajet ?

- On verra ça, le défiai-je en m'enfonçant confortablement dans le siège en cuir.

Environ deux heures trente plus tard, nous nous étions arrêtés à une aire d'autoroute pour une pause café. Je touillai le reste du liquide noir à l'aide de ma cuillère en plastique lorsque Baptiste m'interrompit :

- Sinon... comment tu vas ?

Je levai la tête de mon café dans un petit gobelet, vers lui. Je remuai sur mon tabouret et regardai par la fenêtre les voitures arriver et repartir de l'aire d'autoroute.

- Tout va bien, le rassurai-je en haussant les épaules.

Il ébouriffa ses cheveux.

- Tu as pu voir ta mère ?

- Non pas encore. Elle est fatiguée. Elle a besoin de se reposer. Je la verrai sûrement en rentrant vu qu'on risque de cohabiter quelques jours.

Il fronça les sourcils.

- Comment ça ?

- Euh oui... parce qu'enfaîte j'ai prêté les doubles de l'appart' à... mes parents, hésitai-je.

- Oh... tant mieux non ? Vous pourrez renouer.

Je me rendis soudain compte qu'il ne savait rien de mon enfance. Je n'étais pas sûre encore de vouloir lui en parler. De toute façon mon père s'était excusé, ils s'en voulaient. Pourquoi ressasser le passé alors qu'ils faisaient tout pour se racheter ?

The beginning of the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant