Chapitre 14

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Média :

Uppermost - Beautiful light

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Je passai une main sur mon visage pour m'éveiller et relis l'e-mail que je venais de recevoir. Mattéo me demandait de corriger son rapport de stage qu'il devait rendre jeudi. Je regardai l'heure. 12h59. Ça attendra cette après-midi. Je n'avais pas voulu prendre ma pause à midi car j'avais été trop concentrée dans mon travail. Mais là, mon estomac commençait clairement à me titiller pour me faire comprendre qu'il voulait être nourrit. Je soupirai. J'avais envie de prendre l'air. Je fermai mon ordinateur portable et attrapai mon manteau et mon sac à main. Je sortis dans le couloir en espérant ne pas croiser Faisan ; j'étais toujours blessée par son comportement de samedi soir.

J'attendis l'ascenseur en me mordillant l'ongle du pouce avant de finalement me décider de prendre les escaliers de secours. J'étais préoccupée par toute cette histoire et quand je l'étais, je marchais. Le moment où Sajja tirait Faisan par la main pour l'emmener dans son bureau, sûrement, ne cessait de se répéter en boucle dans ma tête. Je poussai la porte et commençai ma descente des marches d'un pas léger et rapide. Deux paliers plus bas, je percutai quelqu'un en pleine poitrine. Des mains s'agrippèrent à mes bras pour me rattraper.

- Oh Praline ! Tu vas bien ?

Rafaël me regardait avec un grand sourire.

- Euh oui...

Je le dévisageai un instant. Ses yeux bleus étaient magnifiques. Je m'y noierai bien dedans. Me souvenant du baiser, je descendis mon regard sur ses lèvres. Je les sentais encore exercer une pression contre les miennes, sa main m'entourant la nuque, l'autre sur ma hanche... Je clignai plusieurs fois des yeux pour me ressaisir.

- ... Désolée de t'être rentrée dedans. Je ne regardai pas où j'allais, repris-je à toute vitesse.

- Ce n'est rien. Je suis content de te croiser. Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas parlé.

Si le chaud me montait aux joues quelques secondes plus tôt, il venait juste de me balancer un seau d'eau glacé en pleine figure. Je ne venais pas d'atterrir sur terre mais plutôt de me crasher. Les papillons qui virevoltaient dans mon ventre, s'étaient changés en chenilles inertes et poilus...Autant dire que j'étais franchement déçue parce que je pouvais trouver encore plein de métaphores.

- Ouais enfin depuis samedi, ça fait deux jours quoi.

Il fronça les sourcils.

- Je t'ai vu mais je ne t'ai pas parlé au pot de départ de Philippe.

Je restai muette un instant. Je ne savais pas quoi répondre. Rafaël était complètement bourré à la fête. Ce n'était pas étonnant qu'il ne se souvienne de rien quand j'y repensais. Soit je mentais et je n'avais pas à assumer ce petit égarement et surtout je ne culpabilisais pas par rapport à Marie. Soit je lui disais la vérité et sa réaction me permettrait de savoir s'il avait vraiment eu envie de m'embrasser ou si c'était uniquement l'effet de l'alcool...

- C'est vrai ! Où avais-je la tête ?! m'écriai-je avec un faux rire. J'ai dû te confondre avec Laurent.

- Laurent est roux. Je suis blond.

J'écarquillai les yeux face à cette évidence.

- Mais tu sais avec les loupiotes multicolores tout le monde change de couleur.

- M'ouais.

Il n'était pas convaincu. Je voyais qu'il essayait de se souvenir.

- J'ai un gros black-out après que... (il leva la tête vers le plafond) Lucas... ben le collègue de Laurent tiens, ait essayé d'avaler les bracelets fluorescents pour voir s'il les verrait à travers la peau de son ventre...

The beginning of the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant