Praline est une jeune femme froide et passionnée par son travail dont l'impulsivité lui aura valu son licenciement. En pleine dépression, Praline se laisse dépérir dans son appartement. Quand son ancien collègue, tant "détesté", lui rend visite, Pra...
" Le treizième travail d'Hercule : trouver un emploi. " Roland Topor / Penses-bêtes.
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La sonnerie de mon téléphone me tira de mon sommeil. Je sursautai et l'éteignis sans même prendre la peine de voir qui m'appelait à cette heure-ci. J'ouvris à demi un œil et vis mon réveil : presque onze heures. Je me redressai rapidement. J'étais en retard au travail ! Je me dépêchai de me changer. J'enfilai un jean, une chemise et courus dans le salon prendre mes clés de voiture. J'attrapai mon ordinateur portable et me stoppai. Je venais de me souvenir d'une chose : je n'avais plus de travail. Je reposai l'ordinateur portable et me laissai tomber sur le canapé en poussant un long gémissement. J'avais perdu mon travail. J'oubliais tous les matins ce détail. Je soupirai et me levai pour me faire un café. La cafetière était déjà remplie alors je me versai une tasse et chauffai le tout au micro-onde. Je bus une gorgée. Un haut le cœur me prit. C'était dégueulasse. Ça avait le goût de ma vie. Je me traînai jusque dans ma chambre et remis mon vieux jogging et tee-shirt. À quoi ça servait de se changer ? De toute manière, je ne comptais pas sortir... Je n'avais plus de travail. Plus rien. Ma vie était fichue. Je me traînai jusqu'au canapé et m'y laissai - à nouveau - tomber. Je pris la télécommande et allumai la télé. Une vieille série était diffusée. Je la regardai, ennuyée. Je soupirai et me retournai sur le ventre. Je posai mon menton sur l'accoudoir et fixai l'horloge en face de moi. Tic tac. Tic tac. Tic tac. Bon sang, le temps ça passait tellement lentement. La sonnette de la porte d'entrée retentit. Qui pouvait bien me déranger à une heure pareille ? Ah oui c'était vrai. Il était déjà onze heures. J'avais oublié. C'était probablement Joh. Je me levai, en traînant des pieds et entrouvris la porte sans vérifier.
- Entre, dis-je d'une voix rauque à cause de mon récent réveil.
Je fis demi-tour vers mon canapé tant aimé. Je me laissai tomber - oui, encore - en soupirant sur le canapé, les fesses en l'air. J'entendis les pas se rapprocher et je tournai la tête vers l'écran télévisé.
- Qu'est-ce que tu veux Joh ? dis-je la voix étouffée par ma joue écrasée contre le fauteuil.
- Très sincèrement, j'ai une très belle vue de ton derrière là mais va falloir penser à sortir Lemont.
Je me redressai en vitesse.
- Faisan ?! m'exclamai-je en le voyant. Qui t'a autorisé à entrer chez moi ? ajoutai-je.
Il me sourit et prit place à mes pieds.
- Tu m'as ouvert la porte et m'as dit d'entrer je te rappelle.
- Oui mais je croyais que c'était Joh ! Si j'avais su, je t'aurais pas ouvert.
