Chapitre 13

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La matinée passe plus rapidement que prévu

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La matinée passe plus rapidement que prévu.

Kilian et Nathan n'ont pas encore lancé leur deuxième attaque et se contentent de me jeter des regards haineux dans les couloirs.

Ça reste supportable.

À l'heure de midi, je reçois quelques miettes de pain dans mes cheveux, mais ça ne dure pas longtemps. Le repas a beau être délicieux, la moitié de mon plat de pâtes se retrouve à la poubelle lorsque je quitte le self.

Plus vite je pars, et moins j'ai à les supporter.

J'hésite à sortir pour prendre l'air, mais mon fameux DM de sciences me revient en mémoire. N'en déplaise à Monsieur Reicot, mon quotidien a été tellement bouleversé ces derniers temps que j'en ai complètement oublié mes exercices sur le complexe argilo-humique – CAH, pour les intimes. On ne peut pas dire que le sujet de départ m'ait grandement inspirée...

Mais que je le veuille ou non, il est temps de se mettre au travail ! Plus vite je le commencerai et plus vite j'en aurai fini avec ce fichu CAH.

Après quelques minutes, un groupe de filles s'approche de ma table. Parmi elles, j'aperçois Salomé, la petite copine de Kilian.

Ça s'annonce mal pour moi, on dirait. Vu son message de l'autre jour, j'ai toutes les raisons de craindre le pire. Prise de peur, je rassemble mes affaires et les fourre dans mon sac en espérant que personne ne me remarque. C'est peine perdue, évidemment.

Je n'ai même pas le temps de remonter la fermeture de ma trousse que Salomé s'assied sur le bord de la table, tel un vautour rôdant autour de sa proie.

— Tu sais, Rubis, les gens t'apprécieraient davantage si tu n'étais pas une fayote.

— Ils feraient probablement de même avec toi si tu n'étais pas une garce.

Pour la deuxième fois de la journée, je sors de ma réserve. Ses amies – sous-fifres, pour être exacte – la scrutent attentivement, sans oser rire ou m'attaquer avant qu'elle ne leur ait donné sa bénédiction.

Un ricanement lui échappe. Elle cherche sans doute à gagner du temps en attendant de trouver une réplique cinglante à me lancer.

Son regard se pose sur mon poignet gauche, celui sur lequel est tatoué mon croissant de lune. Elle ne le voit pas, puisque je l'ai caché à l'aide d'un pansement, mais le bout de tissu ne l'intrigue pas moins pour autant.

— Tout le monde en a marre de toi, Rubis. Tu crois pouvoir nous faire passer pour des débiles avec tes bonnes notes, mais c'est toi la plus à plaindre. Tu n'as que des ennemis et quand les gens ne t'ignorent pas, ils se retiennent de te cracher au visage. Les seuls qui ont été sympas avec toi s'en mordent les doigts aujourd'hui. Tu sers à rien, à part nous faire chier.

Bien malgré moi, les larmes me montent aux yeux, guettant la prochaine insulte pour se déverser tel un torrent sur mes joues.

Pourquoi tant de haine ? Que leur ai-je fait, à ces idiots ?

Tout ce que je voulais, c'était passer mes trois années de lycée tranquille, mais même ça, c'est trop compliqué pour eux...

Tant pis pour ma sensibilité. Tant pis pour mes efforts récompensés et ma moyenne tant détestée. Tant pis pour les travaux de groupe terminés le dimanche soir, à vingt-trois heures passées, alors que personne ne se connecte pour m'aider.

Tant pis pour moi.

Moi l'intello, moi la fille qui a toujours été là pour corriger leurs rédactions et vérifier leurs équations. La vie est injuste, mais quand l'espoir est encore là, elle vaut la peine d'être vécue.

Sans rien dire de plus, je lance mon sac à demi fermé sur mes épaules et tente de m'échapper, mais c'était sans compter sur Claire et son sadisme légendaire. Elle a sûrement hésité à me faire un croche-patte, mais ce n'était pas assez original pour elle, non. Au lieu de ça, elle préfère agripper fermement mon bras pour me déséquilibrer et laisser mes cahiers tomber sur le sol.

— Mais lâche-moi !

Salomé observe la scène avec un sourire mesquin collé aux lèvres. Ça y est, elle a gagné, je me suis écrasée.

Alors pourquoi, POURQUOI ne me laisse-t-elle pas partir avec un semblant de dignité ?

Un coup me parvient de je ne sais où, bientôt suivi d'un deuxième.

Quand cet enfer s'arrêtera-t-il ?

— Stop, les filles ! Vous voyez bien que Rubis se fait suffisamment mal toute seule – ça se comprend, en même temps. Qu'est-ce qu'il y a sous ce pansement ?

— Elle s'est peut-être mordue... propose Claire, ravie de sa trouvaille. C'est courant chez les hystériques.

Mes réflexes étant ce qu'ils sont, les filles n'ont aucun mal à attraper ma main pour confirmer ou infirmer leur hypothèse. Un éclat de satisfaction passe dans mes prunelles pourtant effrayées.

Elles s'attendent probablement à tout, sauf à ça.

— Un tatouage ?

Je profite de l'effet de surprise pour filer. Tant pis pour mon sac. Elles n'auront qu'à le jeter par la fenêtre ou le cacher dans la première poubelle venue. La seule chose dont j'ai besoin, c'est ma gemme.

Grâce à elle, je peux enfin leur échapper. Pas qu'à Salomé, Claire et les autres, non. À Kilian, à Nathan, au lycée Montmestre tout entier. Je ne veux plus remettre les pieds ici.

Plus jamais.

Il ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que le souhait de Rubis soit exaucé ! 🤞 Et vous, quel est votre plus grand rêve ?

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Il ne reste plus qu'à croiser les doigts pour que le souhait de Rubis soit exaucé ! 🤞 Et vous, quel est votre plus grand rêve ?

Vous avez déjà pu en réaliser un ?

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