[16ème partie]

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J'ai appris que les gens finissent par t'abandonner même s'ils t'auront répéter des milliers de fois qu'ils ne partiraient jamais.
                                - IG.SOEURS_

« Alors, que pasa?, lâche Leila.
- On a un petit cadeau pour vous deux, lâche Mehdi.
- Ah bon ? Pourquoi ? dis-je.
- Comment ça "pourquoi"?
- Pour votre bac hmara ! balance Najib.
- Oh trop bien ! crie Leila.
- Non, attends, pas trop bien. Tu les connais, on peut s'attendre à tout avec eux.
- Hahaha, rit Mehdi d'un ton faussement enjoué.
- Bref, tenez.»

  Karim nous tend deux billets.

« C'est quoi ? demande Leila.
- Bah regarde !»

  On regarde.
PARIS - ISTANBUL

  On se regarde. Istanbul ? Turquie ? Impossible.

« Sérieusement ??? ai-je crié.
- Bien sûr, vous le méritez, me répond Najib.
- Merci, merci, merci, crie plusieurs fois Leila, en dansant.
- Mais on y va toutes seules ?
- Jamais ! crie Mehdi.
- Avec qui on y va alors ?
- Avec moi, Najib et Karim peut-être.»

  Karim ? Instantanément, je regarde Leila. Elle fait le même visage que moi, un visage d'incompréhension.
  Justement, Karim vient vers elle.

« Leila, tu peux venir deux minutes avec moi, je veux te parler de quelque chose, s'te plait ?
- D'accord.»

  Elle me regarde d'un air "j'y vais, j'y vais pas?". J'lui envoie un mouvement de tête du genre "vas-y".

« Bon, moi j'ai des choses à régler, à plus, annonce Mehdi.
- Vas-y poto, répond Najib.
- Tu déposes ma sœur à la maison, hein ?»

  On lâche un rire. On rigole parce que j'habite juste au-dessus de chez Najib donc il n'y a pas vraiment besoin de chauffeur. Mehdi est assez protecteur, surtout depuis la mort de Nabil.

« T'inquiètes frère, lui répond Najib.
- Allez salem.
- Salam aleykoum, ai-je répondu avec Najib.»

  Mehdi part. Najib se retourne vers moi. On s'assoit dans le salon.

« La Turquie ? Pourquoi ? ai-je demandé.
- Parce que je sais que t'as pas forcément un bon souvenir de ce pays. De mon pays. Et je sais que ma vie n'a pas été facile là-bas mais le pays est tellement magnifique. Et j'veux te montrer sa beauté, celle qu'on a pas eu la chance de voir.
-...
- Pourquoi tu souris comme ça ?
- Parce que t'es trop mignon.
- Ta gueule, j'suis pas mignon.
- Merci pour ce cadeau, c'est vraiment beau. Et c'est l'occasion pour toi de revoir ton pays. Je suis réellement contente pour toi.
- Avec toi, c'est encore mieux.»

  Je souris de toutes mes dents. Je ne peux pas être plus heureuse qu'à ce moment.

« Pourquoi Karim vient "peut-être"?, lui ai-je demandé.
- Tout dépend de Leila, je pense que c'est pour ça qu'il l'a pris pour discuter.
- Hm, d'accord.
- Et sinon, tu m'as pas dis !
- Dire quoi ?
- Pour ton école ?
-...
- Hé beh ? Alors ?
-...
- T'as pas été prise ? Sérieux ?! Merde, si j'avais su je t'aurais pas demandé...
- Si, si, j'ai été prise !
- Félicitations omri, et qu'est-ce t'as à faire cette tête, t'es pas contente ?
- Bien sûr que si, c'est juste que Leila est sur liste d'attente et elle est grave dégoûtée de ne peut-être pas être prise. Et on s'est dit qu'on ne le dira a personne jusqu'à ce qu'on ait une réponse concrète.
- Elle sera prise inchallah.
- Inchallah

  Leila et Karim reviennent.

« Bon, moi je vais y aller. Salut la mif, nous dit Karim.
- Salem frérot, répond Najib.»

  Il s'en va. Avec Leila on décide de partir aussi. Elle a des choses à me raconter.

« On va y aller aussi Naj, merci pour tout, lui dis-je en lui envoyant un clin d'œil.
- Oui merci beaucoup, dit Leila.
- Avec plaisir. Allez-y, j'ai des choses à régler de toute façon.»

  Des choses à régler ? Comment ça il a des choses à régler? Je lui lâche un regard noir et on part chez moi.
  En sortant, j'envoie un message a Najib.

Moi : "des choses à régler"?

  Il me répond sur-le-champ.

Lui : avec Mehdi, je dois l'aider pour quelque chose.
Moi : Najib, si j'apprends que t'as fais un truc comme dans son délire à lui, tu sais très bien comment je vais le prendre.
Lui : t'inquiètes.

  Je prends même pas la peine de lui renvoyer un message, ce genre de truc a le don de m'énerver et il le sait très bien. En deux secondes, il a su me faire monter en pression.

« Qu'est-ce qu'il y a ?, me demande Leila.
- [je lui raconte vite fait]
- Mais t'inquiètes Naïla, si ça se trouve il va rien faire.
- Ouais on verra. Enfin bref, t'as un truc à me raconter toi.
- ...»


{Aimez, commentez, merci à toutes/tous.}

À travers les paroles d'une enfant palestinienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant