[13ème partie]

118 13 9
                                    

Rappelez-vous que, pas de réussites sans échecs.

On monte. Une fois la porte fermée, personne dans l'appart. On s'regarde, Leila, Najib et moi. Ils sont où?

« SURPRIIIIIIIIISE!»

WOW
Tout le monde est là ! Les frères, les sœurs, les parents. Tout le monde. Nos mères nous prennent dans leurs bras, tout le monde s'enlace alors qu'on ne leur a même pas encore dit les résultats.

« Alors, dit Mama, on est pressés de savoir !
- On l'a eu Mama, on l'a eu !
- Al hamdulilah, on est tellement fières de vous, lance khalti Sineb.
- Merci, Mama, répond Najib.»

Je remarque qu'ils ont carrément préparé un énorme repas, posé sur la table. Ils sont trop chou d'avoir préparé tout ça. Je vais dans ma chambre pour poser mon sac avec Leila. Quelques larmes coulent tellement je suis heureuse en ce moment même. Leila me voit et me dit :

« Tu sais, ton père serait tellement fier de toi. De là où il est, il sourit, il t'embrasse et t'aime fort. »

Je la prends fort dans mes bras. Elle est la seule ici à connaître mon histoire, ainsi que Najib. Je ne sais pas ce que je ferai sans elle.

« Merci, Leila. Et moi, je suis aussi très fière de toi et j'te remercie pour toutes ces années.
- Arrête, tu parles comme ci on allait mourir demain, me dit-elle en rigolant.
- T'es obligée de tout casser à chaque fois? Hagouna va ! »

On rigole et ensuite, on rejoint les autres. On s'assoit tous autour de la table et on commence à manger. Je remarque que Mehdi n'est pas là.

« Mama ?
- Oui ?
- Il est où Mehdi ?
- Il est sorti, il m'a dit qu'il avait des choses à régler. Encore. »

Pfff, il est même pas capable de fêter mon bac avec nous. Il préfère aller s'occuper de son bizz', comme il dit. Je préfère ne plus y penser et profiter du moment avec ma famille.

En face de moi, il y a Najib, il n'arrête pas de me fixer. Il n'arrête pas de sourire aussi. Moi, je fais tout pour ne pas le regarder. J'ai pas envie qu'on nous crame, la honte ! Même si ma mère et la sienne savent qu'il y a un truc entre nous (il a dit à sa mère que j'étais sa femme. Trop mignon !) Par contre, moi, seule Leila sait pour nous deux, et heureusement !

Bon, pour être plus claire, lui et moi on ne s'est jamais lâchés, depuis le début. Et depuis toujours, c'est lui qu'il me faut, je le sais. OK, quand j'avais 12/13 ans je ne le savais pas encore, logiquement, vue comment j'étais jeune. C'est à partir de la seconde, au lycée que je me suis rendue compte que je l'aimais. Je ne sais pas, à chaque fois que je le voyais dans les couloirs, devant l'appart, chez eux, chez nous, je ne pouvais pas m'empêcher de me dire "c'est bon, il est là, je sais qu'on va passer un bon moment". D'ailleurs je me le dis encore. Quand je me sens mal, directement je lui en parle et il est toujours là pour moi. On ne se lâche jamais, on fait tout ensemble et j'arrive pas à me voir avec une autre personne que lui. Vous allez me dire, "mais est-ce que t'es sûre que de son côté il ressent la même chose ?"  Sincèrement, au début, je me suis dis que j'étais comme sa sœur, sa sœur jumelle on va dire. Mais un jour, en sortant des cours, quand nous étions en première, je reçois un message de lui qui me disait "RDV à la plage, sur le rocher". J'avais pas compris sur le coup mais je l'ai rejoint. C'était en hiver et il faisait déjà nuit et il faisait hyper froid. En arrivant, je l'ai aperçu, assis sur le rocher et il regardait la mer.

« Wesh !
- Arrête de dire wesh, tu sais très bien que je n'aime pas ce mot !
- [rires], alors pourquoi tu m'appelles pour venir ici ?
- Qu'est-ce qu'y a, t'es pas contente de me voir?
- Tu te fous d'moi? T'es tout le temps avec moi j'en peux plus de voir ta sale tête !
- Ah oui, t'es comme ça ? [il me donne un coup à l'épaule]
- J'rigoooole.
- Bref, j'veux qu'on parle sah.
- que pasa ?
- Naïla, j'vais pas passer par Quatre Chemins, ça fait trop longtemps qu'il faut que je te le dise.
- Wow ralentis tu m'fais flipper là !
- Pas de quoi avoir peur , ajoute-t-il en rigolant. Naïla, je t'aime. »

Comment vous dire... Sur le coup, j'ai fais une pause de, allez, on va dire, vingt secondes. J'étais à la fois choquée, contente et toute rouge. J'attendais un moment pareil depuis toujours et le-voilà arrivé. Mais heureusement il faisait sombre donc il ne voyait pas trop ma couleur. Par fierté, je faisais la dure, même si au fond j'avais envie de sauter partout tellement j'étais heureuse.

« - Là, on aurait pas pu trouver plus romantique, Leonardo DiCaprio !
- Et voilà, j'aurai même pas dû te lâcher ça comme ça! »

Il commence à s'en aller.

« - Non, Najib, attends. Regarde-moi. 
- Bah quoi ?
- Regarde mes yeux. Tu vois rien ?
- Bah ils sont marrons, comme d'hab !
- Imbécile. J'aurais cru que tu l'aurais cramé depuis le temps. A chaque fois que je te regarde, je ne peux pas m'empêcher de te fixer. Je t'aime aussi Najib, et ça depuis bien longtemps, mais on est jeunes, on peut pas prendre le risque d'être ensemble maintenant. C'est haram, et c'est la honte aussi ! En plus, tu connais Mehdi.
- Naïla, par respect pour toi, et pour moi jamais je ne me serai mis avec toi maintenant. Si je te l'avoue là, c'est pour que tu saches que t'es à moi, dès maintenant.»

Et depuis, on est toujours aussi proches, et encore plus même. Mais une fois, il y a eu cette fille...

{Aimez, commentez, merci à toutes/tous.}

À travers les paroles d'une enfant palestinienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant