[9ème partie]

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Elle revient avec un immense sourire. J'me doute bien que c'est une Bonne Nouvelle.

« Mes enfants, avec monsieur Bassir nous sommes allés dans l'épicerie d'un ami à lui, qui avait besoin d'aide pour gérer le magasin et il m'a présenté. J'ai essayé d'y travailler aujourd'hui et son ami m'a bien aimé, il va donc me garder avec lui le temps que je trouve un travail.
- Mama c'est trop cool !, crie Mehdi. Il sait parlé arabe au moins ?
- Oui, wouldi, il vient de Syrie et on arrive à se parler. Al hamdulilah

On lui fait tous un câlin. Ensuite monsieur Bassir revient vers nous.

« Demain les enfants, vous irez chez madame Idrissa (celle qui est supposée nous apprendre à lire et écrire) de 10h à 12h30. Je vous déposerai avec la voiture du foyer. [Il s'approche de Yassine et s'accroupit.] Demain, tu vas aller avec madame Anissa (une femme qui travaille dans le foyer) dans l'école primaire tout près d'ici.
- Ecole primaire ? C'est quoi ?
- C'est là où les enfants apprennent à lire, à écrire, à compter, se font des copains, jouent dans la récré. Tu verras tu vas beaucoup aimé.
- [Yass s'adressant à mama] Mama, mama, je peux, je peux ?
- Oui wouldi bien sur. Il faut pas faire de bêtises et rester gentil avec les enfants. D'accord, omri?
- Ouiiiii!
- Parfait, reprend monsieur Bassir, madame Nadia (ma mère), vous commencez à 8 heures chez Said (l'homme qui tient l'épicerie), les enfants (moi et Mehdi) n'oubliez pas : 10h-12h30 et toi Yassine, Anissa passera te chercher à 9h30 d'accord ?
- D'accord !
- Comment je dois y aller au fait ?, demande Mama.
- Ah oui, en face du foyer il y a un arrêt de bus, vous devez prendre le numéro 18, il passe toutes les 15 minutes, et vous vous arrêtez à l'arrêt "Pujol" [il lui écrit en grosses lettres sur un papier, avec l'horaire et à quelle heure il faudrait qu'elle se rende à l'arrêt].
- Merci [elle prend le papier de ses mains], et pour Maryam et Smahane, qui les gardera quand Mehdi et Naïla seront chez la dame ?
- Les femmes de chambre sont aussi là pour s'occuper d'elles, jusqu'à que vous ayez les moyens de lui trouver une crèche.
- Je ne saurais pas comment vous remerciez, wAllahi, merci, que Dieu vous bénisse.»

{Je tiens à préciser que la langue parlée par les personnages est l'arabe depuis le début, car sinon c'est pas très logique}

Ça me fait tellement bizarre d'entendre toutes ces instructions, on a pas du tout été habitués à ça au pays. Il n'y avait plus de bus, d'école, de "femme de chambre" qui pouvaient nous aider. Personne ne nous venait en aide, personne. Je suis tellement heureuse d'être tombée sur cet endroit avec ces personnes. J'aimerais que Maï et khalti nous rejoignent au plus vite pour qu'elles puissent, elles-aussi en profiter...

En parlant de ce cas-là, je vois Najib venir en courant vers moi.

« Qu'est ce qu'il s'passe ?
- Naïla, ma mère vient de me dire que la police turque a découvert les bateaux qui embarquent des clandestins, et a tout arrêté. Il y a eu des bombardements près du port, dont le camp de réfugiés ou tu étais avec ta famille. Je voulais te prévenir au cas où ton amie et sa mère étaient en danger.»
...

{Aimez, commentez, merci à toutes/tous.}

À travers les paroles d'une enfant palestinienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant