Chapitre 8.

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Samedi 16 Juillet 2016.

Je me réveille en sursaut. J'ai rêvé une nouvelle fois avoir mon bébé dans mes bras. Mais il n'y a plus de bébé dans mon ventre. Il ne fait plus partie de moi. J'ai rêvé que Louis était de nouveau à mes côtés, mais je n'ai aucune nouvelle de lui. Il ne fait plus non plus partie de ma vie.
Du jour au lendemain, j'ai retrouvé ma solitude. J'étais seul.

Niall est venu s'occuper de moi pendant une semaine, juste pour s'assurer que j'allais "bien"...
Pendant presque un mois, je ne me suis pas senti bien une seule fois. À aucun moment, je n'ai souris ou ri. À aucun moment je ne me suis senti heureux. Louis me manque et pourtant personne ne sait à quel point je le déteste, je le haïs de m'avoir traité comme un monstre.

J'arrête la fac pour le moment. Je fais une pause d'un an. J'ai besoin de penser à autre chose...

Je me lève et attache mes cheveux en chignon. Je m'étire de tout mon long et descends à la cuisine. Je fais bouillir de l'eau, je sors une tasse et un sachet de thé aux fruits rouges.
Je m'assieds sur une chaise et ne fait rien. Depuis cette nuit, je me sens toujours aussi vide dans mon cœur. Je me sens physiquement neutre. Je n'ai aucune émotion. Je pense avoir arrêté de ressentir quoi que ce soit depuis qu'il m'a insulté. Depuis qu'il m'a humilié... Je suis éteins, je n'ai plus une étincelle de joie, de bonheur et d'amour. Il fait noir à l'intérieur de moi.

Je finis de déjeuner et vais prendre ma douche. Je me lave les cheveux et le corps. Je me sèche, m'habille, me coiffe avant de partir travailler à la bibliothèque. Je me suis remis à ranger les livres dans les rayons. Je lis les résumés des livres qui m'intriguent et retiens le titre pour pouvoir les emprunter plus tard. Je les lis chez moi, le soir, dans mon lit. Ce sont tous des histoires romantiques à l'eau de rose. Et c'est peut-être la lecture qui me donne une minuscule étincelle de joie.

Je range les livres et note les classements. Je coince le crayon entre mes dents pour ranger chaque livre à sa place. Je marche la tête baissée, je cherche un rayon et percute quelqu'un. Mes feuilles de rangement tombent au sol. Je me baisse pour les ramasser. Je ne crois plus à l'amour de cette rencontre. Je ne m'excuse pas. Je ramasse juste mes feuilles et la personne m'aide. Nous nous redressons en même temps, nos regards se croisent.

C'est lui. C'est Louis. Il est ici. Je l'ai accidentellement bousculé, comme il y a un peu plus d'un an. Mon cœur s'accélère. Il me tend les feuilles et je les prends.

- Bonjour Harry.
- Bonjour, ma voix tremble.
- Tu... Tu vas bien ?

Je hausse les épaules.

- Et toi ?

Il hausse à son tour les épaules. J'acquiesce et reprends mon chemin. Je termine de ranger mes livres.

- Harry !

Je me retourne en soupirant.

- Oui Alia ?
- Tom est malade, tu peux aller en caisse s'il te plaît ? Je te remplace.
- Ok...
- Merci.

Je donne le matériel à Alia et me dirige vers la caisse. Je m'assieds sur le tabouret, ça fait du bien d'être assis... J'encaisse les emprunts des clients.

Un livre glisse devant moi: Tu me manques.
Un deuxième: Pardonne-moi.
Un troisième: I love you so much.
Un quatrième: You're not a monster.

Pourquoi les livres ont toujours des titres cohérents avec nos situations ? J'encaisse les livres.

- Tu as ta carte ?

Il me la demande sans rien dire. Je cherche un livre sur le chariot de ceux qui ont été rendus aujourd'hui pour lui glisser : Tu m'as détruit.

- Harry, dis-moi que tu ne veux plus de moi et je te laisserai tranquille. Je sortirai de ta vie.
- Je ne veux pas retourner avec toi pour que tu reproduises cette scène à nouveau.
- J'étais en colère, j'étais triste et déçu. J'étais sous le choc. Je n'ai jamais pensé cette phrase. C'est sorti tout seul.
- Ne vient plus ici Louis. Jamais.

Il baisse la tête et prend ses livres. Je le regarde partir. Il ne se retourne pas.

~~~

Je me tiens devant le miroir et m'observe. Je caresse ce ventre rond. Je repasse sa forme. Je change de profile et regarde encore. Je retire le cousin de sous mon tee-shirt et le lance sur le lit. Mon ventre est plat, remplie par mes tatouages, ils cachent mes blessures du passé. Je touche les formes semi présentes de mes tablettes.

Je soupire et ouvre mon placard. Je prends un tee-shirt appartenant à Louis. J'ai beaucoup de ses vêtements et il a beaucoup des miens. Je hume son tee-shirt, il a encore son odeur. C'est comme une drogue. Louis me manque tellement. Je l'aime, mais je souffre. Je souffre par sa faute. Je le déteste autant que je l'aime. Il me rend fou et me rend faible.

Je ferme les yeux et inspire encore son parfum. Ses yeux bleu azur me manquent, ses lèvres fines me manquent, son sourire, sa voix cassée et douce. Son rire court et fébrile, ses bras me serrant contre lui, son corps nu contre le mien, son parfum enivrant et sucré. Sa présence, ses paroles douces et remplies d'amour, son amour décalé et subtile, sa jalousie, sa joie de vivre, son intelligence, son romantisme, son charme.

J'explose en sanglot et je me jette sur mon lit. Je lâche prise de ces dernières semaines, de ces derniers jours. J'ai l'impression de devenir fou, car je suis fou de lui. Il occupe ma tête, il occupe mes pensées, il occupe mon cœur. Il a pris mon âme et mon amour. Il a pris ma loyauté et mes sentiments. Je suis vide. Entièrement vide. Il a tout emporté et tout brisé en une soirée. Avec une phrase et deux mots poignants. Il a pris mon identité, il a salit ce que j'étais.

Il s'en veut ? Il regrette ? Bien. Rends moi ce qui m'appartiens Louis et rachète toi. Tu veux me récupérer ? Vas-y, mais je te souhaite bonne chance.

I'm pregnant with you. {Terminée}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant