Chapitre dix-septième

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Ce matin, il neige. Les doux flocons se posent doucement sur le béton gelé, couvrant d'une couche cotonneuse le gris terne quotidien. Je vois les passants qui marchent précautionneusement dans leurs grosses bottes et leurs manteaux épais. Les enfants s'amusent, glissant sur le verglas et lançant des boules de neiges sur les inconnus. Les personnes âgées les regardent, emmitouflés dans leurs écharpes de laines, assis sur des bancs froid, et ils sourient tendrement, nostalgiques.

Malgré l'épaisseur nuageuse, les soleil jette un coup d'œil à la scène, laissant courir quelques rayons sur les draps du lit de ma mère. Le Docteur Stan m'a appelé ce matin. Selon lui, il est tant de prendre une décision. Cela fait plus d'une semaine que l'état de ma mère est statique, sans signe d'amélioration. D'autres patients ont besoin de soins.

Mais moi, je ne suis pas prête. J'ai tenté d'y réfléchir, d'y penser quelques instants. Mais j'en suis incapable.

Une main rugueuse se pose sur mon bras. Il me regarde, droit dans les yeux. Son regard droit, encourageant mais triste à la fois m'interroge. Il sera conciliant.

- Tempérance. Pense à elle avant tout. Je sais bien que tu es jeune, et que ta décision aura un impact important sur ton futur, mais il est temps de décider.

Je souffle. Je coince ma tête entre mes bras, j'ai peur, je tremble. Je ne veux pas faire de bêtise, je veux penser à elle, surtout. Jamais je n'ai été proche de ma mère. Les seuls moments marquant de mon enfance en sa compagnie sont sûrement les bâtonnets de glaces à la menthe qu'elle m'offrait lorsque je rentrait de l'école quand il faisait chaud. Elle me regardait en souriant, sachant déjà que ces petits cubes de sorbet verts me ferait plaisir. Elle avait des petites fossettes au creux de ses joues, et des dents blanches éclairant son visage clair. Ses doux yeux verts se posaient sur moi, et elle me savait heureuse, alors même si elle était triste -et elle l'était énormément-,elle me souriait.

Mes souvenirs refluent un peu dans mon crâne, mais je n'arrive pas à pleurer, comme si mes larmes faisaient grève d'avoir trop couler.

- On arrête tout.

Le médecin pince ses lèvres, mais ne réfute pas mon choix. Il savait que je dirais cela, mais il avait besoin de mon affirmation pour s'exécuter. Il sort un papier de son porte vu, et me demande de signer. J'ai la main qui tremble quand j'invente une signature que je pense ne jamais refaire, et des larmes commencent à brouiller ma vue.

Rapidement, je sors de la chambre. J'étouffe. Je suis seule à présent, abandonnée aux déboires de la vie, sans épaule, sans barrière. Et si mon frère ne rentre pas rapidement, je serais obligée de m'en aller, sûrement chez un oncle dont je ne connais pas le nom, où un cousin éloigné qui n'a jamais entendu parler de moi.

Je me laisse glisser contre le mur blanc du couloir, à l'écart des maux qui me tourmentent l'esprit. Je parviens à entendre le « bip bip » régulier dans quelques chambres avoisinantes, et je ferme les yeux. Je ne comprends pas, je ne comprends plus. Pourquoi moi ? C'est pitoyable comme réaction, enfantin, mais que penser d'autres quand tant de malheurs s'acharnent contre mon état au préalable déjà bien déplorable ?

Je sens des vibrations dans ma poche de jean, et je sors mon téléphone. Je ne reconnais pas le numéro, et j'hésite à décrocher.

« - Oui allô ?

- Bonjour, vous êtes bien Tempérance Danbourg ?

- Effectivement, qui est-ce ?

- Police du Lincolnshire, nous avions lancé une enquêté scientifique suite au meurtre de...

- Oui, je sais. Qu'est ce que vous avez de nouveau ?

Je n'ai pas le temps pour ces courtoisies, j'ai besoin de réponses, d'un baume au cœur. J'ai vite oublié le décès définitif de ma génitrice, et je suis à présent obsédé par les nouvelles informations que me fournit la Police régionale.

- Nous avons seulement pu trouver une minuscule particule d'ADN, et on aurai besoin de faire des analyses du vôtre.

- Pourquoi ?

- Car l'individu n'a pas de casier judiciaire et n'est donc pas dans nos fichier, et nous voudrions faire un comparatif du vôtre, par principe.

Je suis légèrement surprise, je n'ais jamais entendu parler de cette procédure, mais je ne peux qu'acquiescer puisque la police à tout autorité sur mon cas.

- Très bien, où est ce que je dois me rendre ?

- Dans le poste de police le plus proche lorsque vous avez du temps. Rien ne presse. »

Nous échangeons quelques formalités avant de raccrocher. Je souffle légèrement et range mon téléphone. Lentement, je retourne dans ma chambre et m'assoit sur le bord de mon lit que les infirmières ont déjà débarrasser, puisque je devrai déjà avoir quitter l'hôpital.

Une nouvelle vie commence, les larmes s'abattent déjà sur le prologue de cette aventure, et les pages que je tourne semblent plus sombre les unes que les autres.  


-

Samedi 12 Décembre.

Ce chapitre ne me plait pas du tout, mais j'étais bien obligé de trouver une suite cohérente et de faire remonter cette histoire de meurtre. 

Malheureusement, j'ai énormément de travail et je fais au mieux pour vous fournir du contenu régulièrement. 

Suite prévue pour le Samedi 19 Décembre.




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