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Chapitre 5

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« J'ai cessé de croire au monstre sous le lit lorsque j'ai su que les vrais monstres se trouvaient en nous, les hommes. »

Précédemment :

— Tu sais que j'ai raison.

— Tu fais la courageuse mais en attendant, ton mari préfère se taper des putes chez vous que venir chercher sa femme, cracha Youssef en me saisissant la mâchoire.

— Et ça te choque ? Et moi qui pensait être celle qui le connaissait le moins, rigolai-je froidement.

Youssef rejeta violemment ma mâchoire. Je serrai les dents en le fusillant du regard pendant qu'il remontait. Ma mâchoire en aura vécu, des choses. Il ferma la porte de la cave pendant que moi, je sentais ma fin arriver. Quelle fin de merde, seule et sale dans une cave. Je fermai les yeux pour dormir un instant. Le sommeil calme la faim, n'est-ce pas ? J'essayais de m'en persuader en tout cas, mais la porte de la cave s'ouvrit à nouveau et quelqu'un entra.
Un homme dont je ne voyais pas le visage me lança un sac en plastique, comme on jetterait une vulgaire gamelle à un chien.

— Tiens.

— Et je fais comment ? Je suis attachée.

— Démerde-toi.

— Si le but était simplement de me donner envie en me mettant la nourriture sous le visage, il ne fallait pas se donner la peine.

— Putain, râle fortement l'homme.

Il déballa la nourriture, laissant apercevoir un sandwich au poulet ainsi qu'une bouteille d'eau. Il ouvrit le sachet puis me tendit le sandwich.

— Mange.

— Tu es en train de dire que tu vas me nourrir comme une gamine ?

— C'est ça ou tu ne bouffes pas, à toi de voir.

Ma fierté en prit un réel coup. Cela me fit mal de me dire que j'étais réduite à ce genre de spectacle, mais en sentant mon estomac se contracter une énième fois, je serrai les dents et décidai de me taire pour simplement manger. Intérieurement, je me promis de me venger de cet instant humiliant, mais qui allais-je berner ? Comment je pourrais me venger contre une telle organisation?

— Mathis.

Je continuai de manger. Je ne voyais pas l'intérêt de savoir son prénom, ce n'était pas comme si j'avais l'intention de m'éterniser ici. Avec ou sans mon mari, je trouverais un moyen de m'enfuir. Je finis de manger, il remballa tout et repartit. Cependant, après ne pas avoir mangé depuis deux jours, tant de nourriture d'un coup me donna une furieuse envie de vomir. Les heures passèrent et personne ne descendit. Je tentai de me rassurer en me disant que pas de nouvelles équivalait à une bonne nouvelle. Pendant ce temps, alors que je retenais mon envie de vomir, je réfléchis sur ma vie, mon enlèvement, mes frères, mon père et mon soi-disant mari. Mais une question me trottait dans la tête. Plusieurs heures passèrent de nouveau. Je ne savais pas combien d'heures en réalité, je n'avais aucune notion du temps dans cette cave qui n'était même pas éclairée par une petite fenêtre. Mathis entra de nouveau dans la pièce avec une bouteille d'eau.

— Je t'apporte de l'eau, fit-il remarquer.

« Et je dois te remercier ? ». Voilà ce que j'avais envie de lui répondre avant de me rappeler que ce n'était sans doute pas la solution la plus ingénieuse au vu de ma position.

— Il est parti où, ton patron ?

— Youssef ? Je ne suis pas sûr que cela te regarde réellement.

— En temps normal, non. Je m'en ficherais clairement mais vous m'avez enlevée. Je n'ai pas envie de servir de décoration pour votre cave pendant autant de temps.

Une dette, un mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant