Une dette, un mariage

Chapitre 1

« Il m'a donné la vie, alors s'il avait besoin d'un foie, je serai la première à dire oui »

Elle ouvrit les yeux lentement et laissa échapper un grognement démontrant son humeur matinale en sentant les rayons du soleil caresser la peau de son visage. En se tournant pour éviter cet amas de lumière, elle aperçut Hakim, son frère jumeau, qui dormait à ses côtés comme un bébé. Une petite bouille d'enfant quand il dormait, voilà ce qu'elle se disait. Elle pinça doucement son nez, le regarda froncer les sourcils avant de remuer pour se défaire de l'emprise gênante. Qui pourrait imaginer qu'un tel enfant pouvait être un si grand petit con quand il était réveillé ? Hizya soupira fortement, sachant qu'elle était réglée pour être réveillée à de telles heures. Il n'était que sept heures et pour un samedi, elle trouverait ça presque trop cruel de ne plus pouvoir profiter de réelles grasses matinées si ce n'était pas pour s'occuper de sa famille. Alors comme à son habitude, elle alla s'habiller rapidement, se lava, se brossa les dents puis partit s'occuper du petit déjeuner de ses frères.

Se dotant d'une forte volonté, elle décida de façon exceptionnelle de leur faire des gaufres. Mais pendant la préparation de sa pâte, elle entendit quelqu'un descendre les escaliers et vit son petit frère Mehdi, le petit dernier, en pyjama, les yeux plissés et les cheveux décoiffés.

— Tu es déjà réveillé ? demanda doucement Hizya en souriant.

C'était si rare qu'il soit réveillé si tôt, alors elle s'approcha doucement de lui et replaça rapidement ses cheveux pour qu'il puisse avoir une coupe de cheveux un minimum convenable. Il la regarda de haut en bas. Hizya haussa les sourcils, surprise de sa réaction. Oh ce qu'elle n'appréciait pas cela, ce genre de regard condescendant. Elle enleva sa main de ses cheveux bouclés sous peine de les lui tirer légèrement, dû à son énervement causé par son regard.

— J'ai faim, s'écria Mehdi.

— Et tu penses qu'en criant, ça va venir plus vite ?

P.D.V d'Hizya

Il me regarda de haut en bas encore une fois, comme si j'étais devenue folle et complètement irrationnelle d'oser lui répondre. Je veux bien être assez gentille pour faire le petit déjeuner, mais pas assez idiote pour être prise pour une servante, une bonne à tout faire à qui on peut parler sans politesse.

— Continue de me regarder comme cela Mehdi, et tu vas voir ce qui va se passer, prévins-je en fronçant les sourcils.

Il s'arrêta et me regarda avec le regard larmoyant, son arme préférée avec chacun de ses frères et sa sœur. Peut-être que comme on lui dit trop souvent qu'il est beau, il commence à le comprendre et qu'il en joue de sa petite moue.

— J'ai faim, tu le sais ça au moins ?

— Tu l'as crié il n'y a même pas cinq minutes, bien sûr que je sais.

— Alors pourquoi tu ne me donne pas à manger puisque tu sais que j'ai faim ? demanda mon frère, réellement surpris par mon inactivité.

— Tu penses que je suis Joséphine ange gardien et qu'en un claquement de doigts, c'est bon, c'est prêt ? Tu es devenu bien drôle ce matin, toi. Tu sais que cela prend du temps alors arrête tes caprices. Va là-bas avant que je ne te mette la louche en pleine tête.

— Han ! s'écria Mehdi en posant ses petites mains sur sa bouche, surpris.

Hizya détourna son regard de son plat et fixa son petit frère, ne comprenant pas cet excès dans sa voix. Mehdi partit en courant et monta les escaliers deux par deux, tant il était pressé.

— Nabil ! hurla Mehdi. Nabil ! Hizya, elle recommence à mal parler ! Nabil ! En plus, elle ne veut pas me faire à manger !

Je fronçai les sourcils en me rendant compte que cet enfant était officiellement un démon. Je le laissais crier parce que, puisque la plupart de nos frères dormaient encore, je savais pertinemment qu'il allait finir par se faire attraper par nos grands frères qui n'apprécient pas réellement les réveils incongrus comme ceux-là.