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Chapitre 4

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« Les hommes sont plus enclins à rendre le mal que le bien, car la reconnaissance est un poids, alors que la vengeance est un plaisir. » - Tacite

Précédemment :

Hizya sourit en haussant les sourcils, elle s'apprêtait à répliquer quand Soumia l'interrompit.

— Je chantais quand j'étais enfant.

Hizya s'arrêta de sourire et, penchant sa tête en arrière pour regarder sa belle-sœur, se demanda pendant un instant si cela était vrai ou si c'était une compétition de « Qui a la plus grosse ? » que Soumia voulait mener contre elle.

— J'ai toujours eu du talent et on m'a très souvent dit que je pourrais aller dans ce domaine-là plus tard, rigola-t-elle humblement.

En voyant le regard en coin dans sa direction, Hizya comprit qu'elle avait raison. Elle voulait jouer à qui avait la plus grosse. On parlait de ses talents artistiques pour le dessin, Soumia parlait des siens pour le chant. Bordel, Hizya eut envie de soupirer. Elle avait dépassé ce genre de comportement enfantin depuis longtemps.

— Vous voulez voir ? sourit Soumia, déjà excitée à l'idée de montrer en quoi elle était douée.

Samir, habitué à ce genre d'évènement, ne releva pas et décida de se concentrer sur le petit garçon présent sur ses genoux qui s'amusait avec sa montre qu'il trouvait énorme. Les frères se regardèrent pendant quelques secondes entre eux avant qu'Hakim ne commence à rire assez froidement.

— Alors là, si j'avais eu envie de devenir sou...

La fin de sa phrase fut étouffée par un gémissement douloureux. Il fusilla sa sœur du regard en se demandant combien de bleus à la cheville elle comptait lui faire avant qu'elle ne soit satisfaite. Dans un murmure à peine audible, Hakim réussit à lire « La ferme. » sur les lèvres de sa sœur. Il se retint de l'envoyer chier, puis soupira fortement pour montrer son énervement. Il s'affala un peu plus dans son siège, exprimant très clairement qu'il se taisait juste pour elle.

— Hizya, soupira Amir.

— Amir, répliqua-t-elle en rappelant presque son frère à l'ordre.

Oh que oui, elle était odieuse, Soumia. Voire une réelle peste. Mais pour Hizya, il n'était pas question de laisser ses frères devenir aussi teignes que cette femme. Pensant que leur silence valait approbation, elle commence à chercher une mélodie sur YouTube pour lui laisser le plaisir de démontrer son talent.

— Zya, où sont les toilettes ? demanda Hakim.

— N'y pense même pas, chuchota sa sœur.

— Pas grave, je trouverai moi-même, sourit sournoisement son frère jumeau.

Et un par un, ils décidèrent de partir de la cuisine, trouvant une excuse valable, plus ou moins pour esquiver cette démonstration de Soumia. Par politesse, ils auraient pu rester et écouter mais seigneur, ils n'étaient pas aveugles. Ils avaient vu les regards noirs de cette femme sur leur sœur alors il ne fallait pas compter sur eux pour faire des efforts.

— Sam, tu peux lui dire qu'elle ferme sa bouche parce que mes oreilles me font mal et quand mes oreilles me font mal, bah ma tête aussi ? demande presque timidement Mehdi.

— C'est bon, elle a bientôt fini, pesta Hizya contre le manque de diplomatie de son cadet.

— Mais j'ai bobo à la tête, moi ! bouda Mehdi.

— Attends un peu.

— De toute façon, toi, quand j'ai faim tu ne me donnes pas à manger et quand j'ai mal à la tête, tu me dis d'attendre. J'attends toujours avec toi.

Une dette, un mariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant