Chapitre 26

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Bien sûr, j'arrivais en quinze minutes au lycée et passais la grille en direction du bâtiment principal, prête à retrouver enfin mes camarades . Ne voulant pas être remarquée dès le matin à cause de cette sale gueule, je me mis à marcher tête baissée contre le mur. Fixant mes pieds au fur et à mesure que j'avançais, je ne fit pas attention à la personne qui arrivait sur la droite et la heurta.

- Je suis désolée

- Regardez où vous allez!

Je relevais la tête vers mon professeur.

- Désolé monsieur.

- Ça fait longtemps qu'on ne vous a pas vu ici.

- J'étais malade.

- Vous allez mieux ?

- À votre avis, si je suis là ? C'était sarcastique j'en ai conscience.

- Et votre devoir avec monsieur Delacroix ?

-Il va très bien aussi.

- Tant mieux. Vous ne faîtes pas tout le boulot j'espère.

- Non.

- Je l'espère bien...

Le professeur avait parlé trop bas pour que mes oreilles puissent l'entendre.

- Pardon ?

- Rien Peterson. Allez en cours, ça va sonner.

- Bonne journée.

- De même.

Je regardais mon professeur, Mr Vasquez avancer puis rentrer dans sa salle de cours. Vraiment trop étrange, il était étrange, c'était sûrement un mot pour le définir, probablement un de ces infinités de mots. Et finalement toute la journée fut passée à réfléchir à cette discussion, jusqu'à ce que sonne la fin des cours.

Seulement une chose, une chose pourtant anodine m'a interpellée. Plus précisément sur ma copie, dans un coin. C'était une phrase, une petite phrase dont je ne parvenais à saisir le sens encore une fois.
« Derrière cette ombre de liberté qui consiste à choisir, se montre aussitôt la liberté véritable qui consiste à se dominer ».

Je relis ça dix fois de suite, je me répète la phrase intérieurement tout autant de fois et je ne sais toujours pas comment l'interpréter. À nouveau je regarde tout autour de moi mais il n'y a rien, aucune personne serait susceptible d'avoir écrit ça, c'est bien trop complexe. Je me mets même à penser que je délire complètement, qu'il y a forcément un sens à tout ça.

J'ai beau chercher, je ne comprends pas ce que ça signifie. Peut-être même que ça ne signifie rien, ou alors seulement pour lui et je ne trouverai jamais. Je me lève discrètement sans faire de bruit et dépose le mot dans le tiroir de ma table de nuit avec le bordel qui y trône, j'essaye de le mettre tout au dessus, d'en faire un sens, une signification compréhensive mais ça ne marche pas.. Mais qu'est-ce que vous feriez à ma place, vous ? Qu'est-ce qu'on peut faire, si ce n'est ressasser encore ces mêmes phrases qui tournent et tournent dans mon esprit et espérer peut-être qu'on m'écrive une suite un jour. Que les choses prennent un sens.

Ça aurait pu, en vérité n'être qu'une simple phrase de correction, une citation pour compléter celle parut dans mon devoir, ce seulement si le devoir n'avait pas été en rapport avec la technique. Et si ma citation avait été fausse également, ce n'est pas le cas non plus. Alors je me suis dis en fait que ce n'était qu'une citation écrite par mon voisin ou un camarade, après tout il y avait un niveau sûrement.

Impossible (prof-élève) nouvelle versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant