Chapitre 25

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J'ai passé mon après-midi à errer entre la classe et le fond de mes pensées. La classe, mes pensées, la classe, mes pensées. Je revenais parfois, un peu. Pour la forme. Pour faire plaisir aux profs et pour emmerder les autres. J'ai levé la main une fois. Pour dire une connerie, mais tant pis. J'ai répondu à côté de la plaque mais personne ne s'est marré. Ça aurait fait rire sûrement Nathan un mois plus tôt. En même temps je suis bien contente que personne n'ai esquissé même l'ombre d'un sourire parce que je n'avais voulu faire rire personne. Mais ça démontrait tout aussi l'humeur désormais inquiétante qu'avait la classe.

Il neige dehors. Je l'avais senti. J'ai le don pour ça, de sentir les choses avant qu'elles arrivent. Il neige, pas la grosse neige d'accord, mais la neige quand même et elle m'avait manquée. Plus qu'un quart d'heure de français à tenir et je crois pouvoir le faire. Cléa est non loin. Elle me lance des regards pour vérifier que je l'écoute. Je suis complètement et sûrement perdue, mais ce n'est pas grave.

Avec Nathan, on a l'autorisation de sortir plus tôt. On va s'en aller à seize heures trente au lieu de dix-sept heures, pour le rendez-vous. J'ai pas envie mais je suppose que j'ai pas tellement le choix.

À nouveau je m'égare, ça fait tellement du bien aussi de décrocher du monde, de se déconnecter, de débrancher les machines qui nous retiennent à la réalité et de s'évader même un instant, même le temps d'un soupir, même si c'est fermer les yeux et essayer de les garder comme ça le plus longtemps possible.
Le prof cri. J'ouvre les yeux. Heureusement que ce n'était pas sur moi, plutôt sur un autre élève qui lui aussi avait été attrapé par Morphé.

C'est tout de même inquiétant d'avoir une pression constante, je n'irais point jusqu'à dire que je suis en total panique pour un simple rendez-vous, seulement s'il y avait le père de Nathan là dedans ce n'était sûrement pas bon pour nous deux, Scott avait prétexté un devoir, sur le moment nous n'avions pensés a simulé une telle chose. Si seulement.

Concrètement nous avions déserté de nos chaises quelques minutes à l'avant, le billet en main nous le présentions avant de partir sous le seul son de la voix de Nathan. En bas nous attendait la voiture de mon accompagnateur, pour tenter de nous détendre, nous avions mis notre CD favoris, celui qui contenait notre playlist confectionné ensemble lors d'un dimanche ennuyeux à mourir. Cela faisait effet, à chaque fois, ça avait don de me calmer, c'est comme le sport, ça libère. Nous chantions en harmonie, la voix de Nathan qui se trompait souvent dans les paroles pourtant écoutées si souvent que je m'en demandais s'il ne le faisait pas même exprès.

Malgré tout nous fûmes arrivés au lieu, c'était le poste de police, c'était un simple bâtiment, à l'allure assez ancienne et vintage mais pourtant d'intérieur déjà bien moderne. L'accueil donnait sur une vieille femme peu sympathique, qui nous regardait déjà d'un mauvais œil. Après tout nous ne pouvions lui en vouloir, c'est vrai qu'étant gosses nous lui avions déjà bien causée des problèmes. Une ou deux intrusions surprises lui avaient fort déplus. C'est vrai que nous nous prenions pour des détectives ou quelque chose du genre. Enfin, tout ça pour dire qu'elle devait nous toiser sérieusement.

Les escaliers sur la droite menaient droit aux bureaux, plus précisément à ceux qui dirigeaient des équipes, comme le père à Nathan. Plusieurs sections étaient dédiées comme, la criminologie, la BAC, et enfin ceux qui prenaient tout. Là n'est pas le sujet, nous avons marchés jusqu'au bureau indiqué, sommes entrés et avons pris place calmement sans un bruit, sans un mot. Deux hommes se tenaient déjà dans la pièce, le père de Nathan, et un autre homme.

-Savez-vous pourquoi nous vous avons convoqués ?

-Nope

-Pas le moins du monde.

Impossible (prof-élève) nouvelle versionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant