Quoique...

Au final, sa meilleure amie n'avait sans aucun doute par tort... Elle respirait déni, elle mangeait déni, elle dormait déni, elle faisait caca déni, bref, elle vivait déni.

C'est pourquoi que tout le long du chemin, elle ne cessa de nier son attirance pour Jungkook. Non mais ! Plutôt avaler des chauves-souris écartelées dans un grenier au clair de lune que d'avouer ça !

Les deux françaises arrivèrent devant la porte et eurent une hésitation avant d'entrer. Elles passèrent tout de même le seuil. Lucie avait mis sa main dans celle de sa meilleure amie à la recherche d'un quelconque réconfort ; Susan la serra en retour. Elle serait là pour l'aider en cas de besoin.

Quand elles furent dans le salon, Susan écarquilla les yeux de peur en découvrant un de ces principaux sujets d'angoisse : Monsieur Hwang et Junior. Elle retint un cri de stupeur et s'empressa de s'incliner pour retarder le moment où elle devrait les affronter.

- Ah ! Voici donc les protégées de ma femme ! s'exclama l'homme d'un certain âge qui devait être ce fameux Monsieur Kang.

La brune ferma les paupières et se releva en se mordant la lèvre inférieure. Lucie, elle, était complètement paniquée, ayant senti l'inquiétude de son amie. La blonde jeta un coup d'œil aux trois hommes devant elle et se surprit à trouver le plus jeune charismatique. Mais la lueur de terreur pure dans les yeux bleus de Susan lui disait clairement de ne pas s'en approcher même pour lui demander l'heure.

- Présentez-vous jeunes filles, je vous en prie, continua le père de Chunhei qui n'avait pas ressenti l'atmosphère plus que pesante dans son salon.

Par elle ne savait quelle illumination du Saint Esprit, Lucie prit la parole pour sauver Susan, encore en mode OFF.

- Je suis Lucie Garnier, styliste à la BigHit Entertainment et voici Susan Delanay, heu...

Lucie se mordit la langue, ne sachant que dire. Qu'est-ce qu'était sa meilleure amie d'ailleurs ? Une stagiaire en étude de commerce ? Une trainee ? Les deux ?

- Hum... hésita Lucie en faisant durer son temps de parole et en espérant que Susan réagisse enfin.

La blonde lui donna un coup de coude dans les côtes. Aller, aller ! Mais qu'elle fasse quelque chose bordel de cacahuètes ! Elle répéta son mouvement plusieurs fois. La brune allait avoir des bleus à ce stade !

- En fait... elle se mit à rire nerveusement, hum...

Soudain, le sublime jeune homme au fond de la pièce, passa une main négligente dans ses cheveux et ricana :

- Regardez-moi ça, on dirait que la petite effrontée a perdu sa langue !

A sa plus grande surprise, la blonde réussit à comprendre tout ce qu'il venait de dire et elle n'apprécia vraiment pas. Elle aurait voulu se jeter au cou de cet abruti et l'étranglait jusqu'à ce qu'il la supplie à genoux de l'épargner ! Elle bouillonnait de l'intérieur. Malheureusement pour elle, la petite once de courage qui venait de la traverser à l'instant partit comme elle était venue et la laissa en tête à tête avec sa solitude qui lui disait d'être raisonnable dans ses actions et de ne pas prendre de risque inutile qui pourrait lui coûter la vie.

C'est ce moment que choisit Susan pour sortir de son traumatisme. Elle cligna plusieurs fois des yeux avec la tête d'un poisson hors de l'eau. Une fois réveillée, elle se rappela des visages présents dans la pièce et ses traits se durcirent. Elle pinça ses lèvres et serra ses poings, si fort que ses phalanges devinrent blanches. Elle s'obligea à respirer intérieurement pour se calmer et ne pas piquer une crise monumentale et se concentra sur son hôte.

Laisse-moi partirWhere stories live. Discover now