Chapitre un

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" Encore et toujours une dispute "

C'était une journée comme les autres pour Keira. Ses parents étaient encore en train de féliciter ses sœurs, pour leur si bon travail !

Elle soupira en continuant de manger rapidement le restant de son assiette.

S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était bien les soupers de famille. Ses parents n'étaient là que pour la critiquer à ce moment-là. Ses sœurs par contre... Elles étaient la perfection incarnée. De bonnes notes, un petit copain parfait, une tenue correcte pas explicite et bien à la mode et bien sûr, un emploi.

Et savez-vous quoi ?

Keira n'avait aucune de ces choses-là. Les notes qu'elle obtenaient était dans la moyenne, elle n'avait pas de petit copain — de toute manière, les garçonsla dégoûtaient — et côté tenu... C'était autre chose. Keira était plus le genre de fille à s'habiller avec un style bien à elle.
Elle pouvait enfiler un jean noir chaque jour, alors que ses sœurs n'en mettaient que rarement.
Pour elles, le noir, ça signifiait Keira. Et Keira est égale à tout le contraire de ce que papa et maman aiment.
Bien sûr qu'elles ne voulaient pas ressembler à leur pauvre petite sœur rebelle !

Après avoir enfin terminé son assiette de tortellini, elle se leva sans s'excuser (chose dont ses parents détestent plus que tout) et partit la mettre dans le lave-vaisselle. À son retour, puisqu'elle devait passer devant ses parents ainsi que ses sœurs, elle eut droit à leurs regards noirs.

— Quoi encore ?! souffla la blonde, énervée.
— Et les excuses, Keira, ça se fait, non ? Demanda sa mère, d'une voix innocente.
— Tes excuses, tu peux te les mettre ou tu le penses. J'en ai marre de devoir toujours être parfaite pour vous ! Putain ! Vous m'énervez ! À chaque fois que je fais une petite connerie, vous m'engueulez et pour elles, dit-elle en pointant les sœurs, jamais vous ne leur dites rien. Juste un petit « mes chéries, ne refaites plus ça. Vous m'avez compris ? » Et là elles vous donnent leurs petits sourires d'innocentes et vous rendent tellement aveugle que vous ne les punissez pas ! ÊTES-VOUS SÉRIEUX ?! ELLES VOUS MANIPULENT !

Ses parents, ainsi que ses sœurs la regardèrent d'un regard choqué.

— KEIRA TOMSON ! TU ES PUNIE POUR...
— TA GUEULE PAPA ! TU NE VEUX JUSTE PAS AVOUER QUE MES SŒURS VOUS MANIPULENT, CAR VOUS DÉTESTEZ FAIRE FACE À LA PUTAIN DE RÉALITÉ !

Le visage du père de Keira devint rouge tomate. Il était vraiment énervé et déshonoré que sa fille parle de ses grandes sœurs de cette manière.

— Keira ! Tes sœurs ne nous manipulent pas ! Peux-tu arrêter de toujours faire la victime ? C'est qui qui vole au dépanneur avec ses imbéciles d'amis ? Toi. C'est qui qui sèche les cours ? Toi. C'est qui, qui...
— Ok, tu sais quoi ? Va chier. Allez tous chier, compris ? Je vous emmerde profondément, dit-elle en leur montrant ses deux doigts d'honneurs. Quand vous arrêterez de juger les gens pour vous remonter, appelez-moi.

Ceci dit, ceci fait, la jeune blonde sortit à l'extérieur de sa demeure en prenant bien soin de claquer la porte bien fort. Elle avait laissé son téléphone chez elle, mais ça lui importait peu. Keira savait parfaitement que sa meilleure amie serait probablement dans leur coin à elles.

En fait, ce « coin » était situé près d'une forêt et ses amis et elle se retrouvaient dans une espèce de vieille grange pour soit parler, préparer ce qu'ils vont faire ou pour fumer. Ils étaient de grands amateurs de la marijuana. C'était en partie pourquoi ils s'étaient tous réunis. Ça les avait rapprochés les uns des autres.

Un mal pour un bien, comme on dit.

La blonde arriva enfin à destination et vit une lumière à l'intérieur de cette vieille grange miteuse. Elle sourit, contente que son intuition s'avérait à être vrai.

Sa meilleure amie, aussi blonde, était là, en train de se rouler un joint, alors qu'elle en avait déjà un à la bouche. Keira rigola discrètement en secouant la tête. Bailey, resterait indéfiniment Bailey.

— Hey, fit d'ailleurs celle-ci, ayant vu sa présence. T'en veux ?
— Avec plaisir, j'en ai grandement besoin en ce moment, souffla Keira, en prenant le joint entre ses mains et tira une taffe.
— Qu'est-ce que tes salopes de sœurs on fait encore ?

Bailey souffla, découragée. Elle était habituée à ce que Keira lui raconte tous les coups de pute que ses sœurs lui avaient faits. La blonde savait parfaitement que c'était en partie à cause d'elles.

— Tu vas être surprise, mais elles n'ont rien fait, expliqua Keira, ce qui surprit Bailey. Disons que j'ai encore une fois dit tout ce que je pensais à mes parents, concernant mes sœurs et que bien évidemment, il ne faut pas insulter leurs perles rares !

Keira roula des yeux en reprenant une pouffée. Ça lui faisait déjà du bien.

— Qu'est-ce qu'elles m'énervent avec leurs faux-culs ! commenta Bailey.
— T'inquiète pas ma chérie, t'es pas la seule !
— J'invite les autres pour qu'on passe du bon temps ?
— Ouais vas-y, j'ai pas mon cell de toute façon.

Une demi-heure après, les quatre autres, Masson, Nathan, Jesse et Ruth étaient à l'intérieur de la grange. Ils étaient en train de fumer et parlaient de leurs vies personnelles. Il fallait croire que tout allait mal en ce moment.

— Je sors un moment, fit Nate en sortant dehors.

Keira lança un regard aux autres

— Il est bizarre Nate. Il ne sort jamais dehors pour fumer.
— Baaah, peut-être qu'il va pisser ! s'exclama Masson, déclenchant un rire à Jesse.
— Ou encore, il bandait trop en pensant à toi, Bailey ! Continua Jesse, rigolant toujours.
— Ta gueule imbécile. Je vais jamais coucher avec lui !
— Tu dis seulement ça parce que Ruth est déjà passée par là, dit Jesse.

Ruth le regarda irritée avant de sortir dehors.

— Oh, oh, les deux dehors ! Ça sent le sexe tout ça !
— Ou pas, dit Nate en rentrant.
— Tu foutais quoi ? demanda Keira.
— Euh... Rien, dit Nate, en se grattant la nuque.
— Nathan.
— Ellie et Callie m'ont appelés.

Le regard de la blonde s'aggrandissa.

— Pourquoi elles t'ont appelés ? demanda rapidement Keria.

Nathan n'osait pas lancer un regard à son amie. Il savait qu'elle allait le tuer de toute manière. De plus, il savait que si ses sœurs venaient, ce n'était pas pour rien.

— Elles arrivent..., finit-il par dire après un moment, sans tout autant la regarder dans les yeux.

Changed | Sammy WilkinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant