I'm Crying - Partie 1

Chapter 1: I'm Crying

Lucy lisait dans un coin tranquille de la librairie. Le lieu était déjà un endroit tranquille. Pourtant, elle aimait l'espace restreint entre les dictionnaires et les étagères d'encyclopédies. Presque personne ne s'y aventurait. Ses séances de lecture avaient été rendue plus confortables par la gérante, quelques jours plus tôt, lorsque celle-ci y avait installé un fauteuil confortable pour elle.

Lucy a récemment emménagé à Aalborg avec sa famille. La ville côtière était à des heures de route des fjords où elle a passé son enfance. Etant près de l'océan, les eaux étaient plus chaudes et le temps était plus clément. Ses parents étaient des enseignants qui y avaient reçu une offre au cours de l'année précédente.

Le salaire était plus intéressant à Aalborg, tandis que le coût de la vie était loin d'être aussi élevé que dans la capitale. L'endroit était idéal pour une famille avec un budget limité. Ses parents étaient proches de leurs sous et faisaient preuve de toute la discipline personnelle que l'on imaginerait être celle d'un enseignant. Les lunettes de lecture qui ornaient chacun de leurs visages leur donnaient un air d'autant plus sérieux.

Leur fille commençait à s'habituer à la nouvelle ville. Elle était à présent familière avec les terrains de son collège, la route qui menait chez elle et la librairie où sa mère achetait les livres obligatoires pour l'école. Lucy aimait sa bulle tranquille et n'était pas disposée à s'aventurer plus loin.

La timidité de la jeune fille était handicapante et inquiétait parfois ses parents. Le jardin d'enfants de son frère cadet était situé près du lieu de travail de ses parents, mais son collège était trop loin pour qu'ils puissent garder un œil sur elle. Bien que l'académie employant ses parents offrait les frais de scolarité aux enfants de son personnel, elle n'était pas encore au lycée et ne pouvait pas y être inscrite. Cela ne se produira que l'année suivante.

Ainsi, elle ferait la navette avec au moins un de ses parents. Et peut-être qu'ils s'inquiéteraient moins pour elle. Pour le moment, ils lui posaient plus de questions maintenant qu'elle était dans une autre école. Elle était hors de leur vue pendant la pause déjeuner et ils ne pouvaient pas discuter avec ses enseignants dans le salon du personnel. Elle les rassurait en leur disant qu'elle ne se sentait pas exclue par ses camarades, mais ils avaient besoin de la voir incluse.

À vrai dire, elle voulait être plus ouverte. Pourtant, elle n'arrivait pas à s'y résoudre. Tant de mots restaient coincés derrière les lèvres qu'elle se mordait nerveusement. Ses sentiments inexprimés s'accumulaient dans sa gorge où ils obstruaient son souffle. S'il y avait assez de monde autour, sa tête tournait et elle en perdait l'équilibre.

Elle se sentait bien dans le petit coin de la bibliothèque. Personne ne pouvait la regarder. Pas même la libraire qui ne l'appelait qu'à l'heure de fermeture. Dans son petit coin, Lucy pouvait lire des histoires sur les personnages principaux qu'elle ne pouvait que rêver d'être. Ce jour-là, elle était une fée à la recherche de la source de la poussière magique.

Elle pouvait s'imaginer glisser dans le vent alors que ses ailes la pousseraient vers l'avant. Plus qu'elle n'imaginait voler, elle pouvait sentir le vent caresser son visage. Même si les fenêtres étaient fermées. C'était quelque chose de presque magique qui ne se produisait que lorsqu'elle lisait. Les livres étaient comme des portails magiques qui faisaient voyager ses sens.

Absorbée par sa lecture, Lucy n'entendit pas les premiers appels de la gérante. Elle ne sortit de sa rêverie que lorsqu'elle entendit grincer les escaliers en bois. Elle se précipita vers la porte, le livre toujours dans les mains. Elle se dépêcha de récupérer son sac avant de s'enfuir de son endroit isolé.

« Mademoiselle Bondevik ! J'ai cru que vous vous étiez endormie. » s'exclama la libraire.

La fille marmonna des excuses pour toutes les réponses. La femme d'âge moyen a tendrement ri de son embarras et lui a souhaité une douce soirée avant de partir à vélo. Tandis que la silhouette élancée de l'adulte s'estompait, la jeune fille rangea son livre dans son cartable et se dirigea vers sa maison.