CHAPITRE 30 - ISAAC

Depuis le début
                                    

— Lev,
— C'est pas ce que tu crois, Isaac, je... s'excuse-t-elle en rougissant.

Premièrement, la voir dans cet état débloque en moi un sentiment plus que grandissant. Je brule de la toucher, de la faire mienne. Deuxièmement, je ne comprends pas pourquoi elle s'excuse. Sérieusement, elle va s'excuser parce qu'elle se caresse ? En même temps je comprends : depuis un mois nous sommes continuellement ensemble, en faux couple et elle n'irait pas voir ailleurs. Je ne peux pas lui offrir ce qu'elle cherche.

— Et moi, je pense que c'est totalement ce que je crois. Continue.

Elle me regarde perplexe puis elle se remet en position en me regardant, toute trace de timidité vient de disparaitre.J'avise alors sa chambre ainsi que le miroir en face de son lit avant de monter sur ce dernier. Je prends Lev dans par la taille, ramenant son dos contre moi et nous positionne face au miroir. À travers ce dernier, je peux voir l'expression sur son visage ainsi que ses yeux écarquillés.

— Je peux ? Je demande avant de faire quoique ce soit.
Bizarrement, la timidité qui m'envahit constamment a elle aussi disparu.
— Oui...

J'entreprends d'écarter ses jambes afin de placer sa propre main sur son intimité et ne fais plus rien. Je la laisse être maitre de son propre désir. Adossée contre moi, je ne la touche pas pour autant. Et je pense qu'elle peut sentir mon érection parce que putain, je n'ai jamais été aussi excité par une femme. Mais ce n'est pas une simple femme, il s'agit d'elle. De Lev McAllister. Celle qui anime un feu en moi. Je nous regarde dans le miroir et ce que j'y vois c'est une vision de rêve.

Lev prends quelques secondes avant de reprendre ses esprits, et commence à se caresser doucement. Téméraire, elle me regarde dans les yeux avec une lueur de défi avant de s'abandonner totalement. Elle pousse quelques gémissement de plaisirs en posant sa tête contre mon épaule. Une de ses mains vient caresser un de ses seins sous son t-shirt. Et malgré que je ne le vois pas, je m'imagine totalement ce que ca pourrait donner. Son autre main quant à elle presse son clitoris dans des mouvements circulaires. Je crois que je suis un tortionnaire car le seul contact que je m'autorise pour le moment n'est autre que garder ses jambes ouvertes. Je sais que ca la rend folle car elle cherche désespérément mon contact. Sa respiration est de plus en plus chaude contre mon cou, ses petits cris de plaisirs sont tout autant fous.

— À qui tu penses, mon coeur ?

Elle ne me répond pas directement et se contente de continuer de se caresser. Je prends sa main dans la mienne et la ôte de son sein. Elle est frustrée et mécontente. Ses sons sont mélangés à un plaisir qu'elle ne peut arrêter.

— Quelles mains, quelle langue et à quelles sensations, quelle odeur, quel parfum ?

Lev ne m'écoute pas et continue de se caresser avant d'ouvrir les yeux et de planter son regard dans le mien. Ses yeux sont brumeux, remplis de désir. Sa bouche est entrouverte et ses joues totalement rougies sur sa peau pale.

— À toi, Isaac.

Je vois qu'elle est sur le point de jouir et, dans un sourire arrogant, je prends ses deux mains et les mets dans son dos. J'embrasse doucement sa nuque, elle frissonne pendant que mon cœur bat la chamade et que mon érection est de plus en plus douloureuse. Je passe mes mains le long  de ses cuisses remontant peu à peu vers son intimité. Passant mes doigts sur son sexe, elle frissonne un peu plus.

— Putain, Isaac.

Elle me regarde comme pour me supplier de la faire jouir. Même si elle a fait presque tout le boulot, on va pas se mentir.

— Patience, mon coeur.

Au même moment, j'insère un doigt en elle, avant que le second le rejoigne. Avec mon autre main, je titille ses tétons. Lev s'arcboute contre moi et son gémissement se retrouve étouffé car elle cale sa tête contre mon cou.

— Regarde nous, Lev.

Je remarque que ses yeux émeraudes sont plus vitreux que jamais parce qu'elle fait ce que je lui ai demandé. Nos deux corps collés l'un contre l'autre. Ses yeux s'encrent au miens à travers le miroir . Avec mon pouce, je continue de stimuler son clitoris  et je sens ses parois se serrer sur mes doigt. Elle ferme ses yeux en bloquant sa respiration.

— Regarde toi jouir, je murmure contre son oreille. Ne te retiens pas.

Au même moment, c'est tout son corps qui se déclenche contre le mien et elle peine à garder les yeux d'un vert éclatant ouverts afin de me regarder. Alors que son orgasme la traverse, je ne peux m'empêcher d'admirer son corps.

— Putain, murmure-t-elle.

Une fois qu'elle s'est calmée dans mes bras, elle se lève et s'enferme dans sa salle de bains. Tant mieux ca me donne une excuse pour m'enfuir. Je suis rongé par la honte, parce que j'ai l'impressions que mes pensées perverses l'ont souillés. Et je crois que c'est une des raisons pour laquelle je n'ai jamais vraiment coucher avec une femme juste un soir. Parce que j'ai l'impression de salir leur corps avec mon âme. Et pour cette raison, je me dégoute.

Je me dégoute encore plus quand je m'enferme dans ma salle de bains, ôte mes vêtements et passe sous la douche. En commençant à me caresser en pensant au corps de Lev, à ses yeux, à sons regard. Je sens le plaisir passer dans mes reins avant de m'emporter.
C'est officiel, Lev aura ma perte.

***

Mardi, alors que je m'apprête à aller à l'entrainement, mon sac de sport sur l'épaule, je sens une main douce caresser la mienne. Mêlant mes doigts à ceux de Lev, nous avançons sur le campus comme le faux couple que nous sommes. Nous n'avons pas reparlé de ce qu'il s'est passé dans sa chambre et c'est tant mieux.
Faux couple ! Tu parles... Qu'elle idée stupide j'ai eu.

— Tu vas à ton entraînement ?
— Clochette, tu crois que je vais en randonnée avec ce sac ?

Elle est un peu ailleurs en ce moment, j'ai peur que ce weekend l'ait chamboulé tout autant que moi mais je pense qu'il y a autre chose. Je ne sais pas quoi encore, mais je le sens. Comme si notre relation arrivait à sa fin.

— J'ai mon cours de biologie dans dix minutes, il a été décalé donc je ne sais pas vraiment si je pourrais être présente à la fin de ton entraînement.
— Te prends pas la tête, on se voit ce soir ?

Elle hoche la tête et embrasse ma joue. Alors oui, nous sommes censés être en couple mais je ne comprends pas sa manière d'agir. Non pas que ca me dérange, bien au contraire. Mais c'est comme si elle avait peur de m'échapper, ou l'inverse, je ne sais pas trop. Peut-être que la proximité que j'ai mise entre nous lui a fait changer d'avis. Aussi, je meurs d'envie de gouter ses lèvres, chaque heures de chaque jours que Dieu fait.

J'arrive enfin à la patinoire, me change et chausse mes patins. J'entends encore une fois la voix trop criarde de Ray. Il n'arrive pas à ne pas se venter de ses plans culs deux minutes. Et je sais de source sûre qu'il n'est pas un bon coup. Non pas que j'aie testé hein... Je m'enfonce peut être. Depuis mon arrivée règne entre lui et moi une certaine animosité, une compétition. C'est un bras de fer qui ne cesse de durer et oui, je vous l'accorde : c'est une guerre d'ego. Mais je le sais, je sais que je suis meilleur que lui, et j'ai des raisons de l'être.

Même si le cas échéant de ma mère ne devrait pas continue à me motiver, au fond, je crois que je suis un peu dans mon monde. Que je ne vois pas la réalité. Je l'ai accepté oui, mais ce ne veut pas dire qu'il n'y a plus ce petit espoir au fond de moi. Car ma mère est précieuse, à mes yeux et à ceux de ma famille.

— Vendredi se déroule le match. Et je compte sur vous pour vous comporter de bonne manière et de représenter vos valeurs, s'exclame le coach en me fixant. Je ne veux plus jamais voir ce que j'ai vu la semaine dernière, c'est compris ?
Nous hochons la tête en cœur.
— On va travailler vos points faibles, la cohésion et la rapidité. Même si à ce niveau là, Miller, Strand et Jones vous n'avez pas de soucis à vous faire. On va travailler vos passes ok ?

Encore une fois, nous acquiesçons. J'ai simplement envie de rentrer chez moi et de voir ma fausse petite amie. Je en pense qu'à elle. Même quand je suis sûre la glace, même quand je suis censé me vider l'esprit. Il y a une partie d'elle qui est profondément encrée en moi et je ne peux pas la taire. Il faut qu'elle prenne de la place, la place qu'elle représente dans mon esprit. Mais surtout, il faut que tout s'arrête, il faut que je me concentre.

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