CHAPITRE 7 - LEV

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MUSIQUES
PURE SHORES - ALL SAINTS
ROCK STEADY - ALL SAINTS
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Isaac me raccompagne chez moi. Ou plutôt, chez ma meilleure amie chez qui je squatte. Ça fait rêver n'est ce pas ? En réalité j'ai hâte de trouver une alternative car je pense que niveau intimité ça sera pas le top du top. Il va falloir que je lui parle de la soirée à laquelle on doit assister samedi. Et de cette soirée étrange. Dans le bon sens du terme. J'ai adoré découvrir Isaac et sa manière d'être. J'aime surtout me perdre et distinguer chaque petits détails sur son visage que je n'avais jamais remarqué. Comme la petite cicatrice au dessous de son sourcil droit, le petit grain de beauté qui se trouve sous son menton. La manière dont il se gratte l'arrière de la tête. C'est étrange, quand quelqu'un se trouve sous vos yeux depuis si longtemps, et vous ne découvrez seulement maintenant une autre facette de lui.

Ce matin était une super matinée, comme je n'en avais plus passé depuis... eh bien longtemps. Nous n'avions jamais passé un moment si intime, Maverick et moi, même si nous nous connaissions. Des petits cafés par ci, des soirées par là, jamais de petit déjeuner autour d'une table. Plus Isaac me regardait et plus je fondais intérieurement. C'est pour cela que je ne voulais pas qu'il me ramène. Parce que rester dans un espace si confiné me donne envie de découvrir d'autres parties — invisibles — de son corps. STOP !

— C'était agréable, ce matin. Nous n'avions jamais fait ça.
— Oui, j'aimerai qu'on fasse ça encore une fois.
— Tu penses ? demandé-je en riant.
— J'aimerais. J'aimerais que tu reviennes, dit Isaac très sérieusement.

Je mordille ma lèvre inférieure en réprimant un sourire. Il est assez honnête, ce que j'apprécie chez quelqu'un, en particulier chez lui. Il n'était pas obligé de me dire qu'il aimerait que je revienne, pourtant il l'a fait. Avec toute la vérité dans ses yeux.

— Seulement si tu assumes que mes pancakes étaient plus beaux que les tiens ! m'exclamé-je d'un air rieur en le pointant du doigt.
— Tu rigoles ? Jamais je ne dirais une chose pareil ! Je fais les plus beaux pancakes de tout le Minnesota.
— Tu abuses pas un peu là ?
— Du tout. Et tu ne m'entendras pas dire le contraire.
— Si tu veux, ô roi suprême du pancake !
— Merci. Je préfère.

Nous rions tous les deux puis repartons dans ce débat inutile que j'ai instauré pour savoir lequel de nous deux fait les plus beaux pancakes. Je ne le remercierai jamais assez pour avoir su lire en moi. Hier, j'ai eu un moment de faiblesse. Cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé. Il a su lire malgré mes réticences et m'a invité à me reposer. Même si j'habite à deux pas du campus, on ne sait jamais ce qui aurait pu m'arriver au volant. Mais ça, je ne le lui dis pas. Il l'a déjà deviné, pas besoin qu'il en sache la raison et encore moins que je l'assume. Je gare ma voiture, Isaac et moi descendons, et nous nous enlaçons. Vous voyez le genre de calin gênant que deux personnes non-tactiles se font ? C'est typiquement CE genre de câlin que nous venons de nous faire. Je suis très tactile, il a l'air de l'être lui aussi, le problème n'est pas ici.

C'est comme si notre attraction mutuelle exerce une force invisible qui nous rend gênant l'un avec l'autre. Mais bon, ça nous fait marrer alors tant mieux. Pendant ce temps, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Hier lorsque nous mangions ensemble j'ai dû l'éteindre. À la fin de notre étreinte, je prends mon portable et soupir.

Isaac fronce les sourcils et me demande ce qu'il se passe.

— C'est Ray. Il n'arrête pas de m'envoyer des textos en me menaçant de se « venger », je cite avec les guillemets. Il m'envoie dix messages à la minute.

— Et il ne comprend pas que tu veuilles pas lui parler ?
— Tu sais... c'est un homme à l'ego fragile comme 90% de la population masculine.
— J'espère il va arrêter.
— Oh, il va bien le faire un jour ! ris-je en rangeant mon téléphone.

PHŒNIX Où les histoires vivent. Découvrez maintenant