Gabriel et Adrien étaient assis ensemble dans le salon de musique. Ils écoutaient un morceau joué par Émilie au violoncelle. Elle était très douée. Moins qu'en comédie mais cela restait toujours magnifique à entendre. Après quelques minutes à simplement l'écouter, le jeune garçon décida de l'accompagner au piano.
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Émilie pratiquait un texte pour une pièce de théâtre avec son fils lui disant si elle arrivait à transmettre la bonne émotion sur son visage sans se regarder dans un miroir. Elle était très douée, surtout pour interpréter la fragilité. Adrien était totalement fasciné par sa capacité. Il voulut la prendre ses bras et la réconforter quand une larme solitaire coula le long de sa joue en récitant ses répliques. Elle se mit à rire aux éclats quand son fils craqua et se jeta dans ses bras.
- Ne t'en fais pas, mon petit prince. Je vais bien. Rappelle-toi, ça fait partie de mon travail de savoir pleurer sur commande.
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Émilie était couchée dans son lit. Elle observait son fils se pratiquer à défiler devant elle. Malgré la maladie, elle était aussi présente que possible pour sa famille, pour son fils. Aussi longtemps qu'elle le pourrait. Même si, elle le craignait, il ne lui resterait plus beaucoup de temps. Elle sentait l'emprise des mains invisibles de la mort se solidifier à chaque seconde.
Sa toux devenait de plus en plus sèche. Ses joues se creusaient. Ses yeux restaient ouverts de moins en moins longtemps. Ses muscles ne lui obéissaient presque plus. Ses forces vacillaient comme la flamme d'une chandelle presque entièrement consumée.
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Émilie n'était plus. Elle s'était éteinte dans la nuit, peu de temps après Noël. Adrien pleurait dans les bras de sa tante Amélie, la jumelle identique de sa mère. Ils prenaient du réconfort l'un chez l'autre. Les deux étaient malheureux comme les pierres. Nul n'avait pu lui faire un dernier adieu puisque le corps de la femme avait été volé peu avant l'enterrement.
Felix, le neveu de la défunte, avait fait une crise en le découvrant. Depuis, l'assistante de Gabriel Agreste le gardait à l'écart. En fait, tous étaient aussi démolis que la chambre d'amis que Felix avait détruite en découvrant ce qu'on avait osé faire à sa tante. Mais Gabriel était sûrement le plus détruit d'entre tous.
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Nathalie, le soir du premier Noël suivant la mort d'Émilie, déposa des paquets sous le sapin. Des cadeaux qu'elle avait emballés pour son amie quand elles avaient su qu'elle était condamnée. Des enregistrements vidéos contenant ses espoirs pour son époux et son fils. Sa permission de refaire leur vie sans elle, après elle. Son envie de les savoir heureux même si elle les avait quittés.
