CHAPITRE 12 - Les mystères de Sara

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– Les renseignements ? demandai-je, intriguée.

– Oui, ils ont besoin d'accéder à certains fichiers des gouvernements humains, de ce que je sais. Ça leur permet surtout de voir si y'a pas une vidéo d'un gars qui fabrique une tornade avec ses mains et qui se retrouve sur les réseaux sociaux. C'est là.

Il s'arrêta dans une allée et me désigna une bouche d'aération située à trois bons mètres au-dessus de nous.

Carl sauta habilement sur le mur avec un pied, ce qui lui donna une impulsion supplémentaire pour prendre de la hauteur. Il s'accrocha à la grille au plafond avec ses mains et en dévissa les écrous. Une fois que cette dernière bascula vers l'extérieur, il relâcha sa prise et atterrit en douceur.

Il exécutait sa manœuvre avec aisance et agilité. Décidément, en plus de son charme naturel, il avait un altruisme sincère que j'appréciais.

Contrairement à d'autres.

– Une fois que tu seras dedans, tu longes tout droit, prévint-il. Puis à gauche, tu verras une échelle. Tu montes tout en haut et tu y es. Je vais t'aider.

Il s'accroupit légèrement et joignit les mains pour faire la courte-échelle. Je pris un faible élan et sautai d'un pied sur son appui improvisé. Il me hissa sans forcer au plafond et je tractai en souplesse mon corps dans la bouche d'aération.

– Comment tu connais ce passage ? lui lançai-je, curieuse, à travers l'ouverture.

Le jeune homme piquait de plus en plus ma curiosité.

– Ma mère est Bâtisseur, répondit-il fièrement. C'est elle qui a rénové toutes les aérations, il y a quelques années. Et quand j'étais petit, j'étais sur le chantier avec elle. J'aimais bien me balader, quoi !

– Tu devais avoir de sacrés problèmes, toi, gloussai-je. Merci Carl... Je te promets qu'on remettra ce verre à plus tard...

– C'est rien Kara, me rassura-t-il. Mais c'est noté ! En revanche, fais attention. Comme je te l'ai dit, cet étage est réservé aux renseignements donc seuls les Émissaires trainent par là. Et je ne t'ai jamais montré ce passage !

– Quel passage, Carl ? ironisai-je.

Ses lèvres dessinèrent un immense sourire.

– À demain Kara ! Soit prête pour le grand jour !

Il tourna les talons me laissant seule, dans ce conduit très étroit.

J'arrive, Sara. Mon cœur s'emballait à l'approche de cette confrontation tant attendue. J'espérais qu'elle m'attendait encore, que cette fois, elle ne fuirait pas devant mes questions. J'avais tellement de chose à lui dire...

Ainsi je rampais, me glissant dans ce tuyaux métallique et froid, citant les instructions de Carl. Tout droit, à gauche, échelle.

Paradoxal, tout de même. Ce dernier me confiait plus tôt être claustrophobe, pourtant il passait la plupart de son temps ici, plus jeune. Enfin bref. Après dix bonnes minutes à me faufiler telle une héroïne de film d'espionnage, je repérai enfin une échelle verticale. Je débutai mon ascension, qui paraissait interminable.

Ma progression terminée, je poussai une épaisse ouverture circulaire en fer. Cette dernière s'envola, se détachant presque de sa jointure.

Le vent sifflait et la pluie s'abattait violemment ici. Le vent paradait le moindre de mes mouvements et je me hissai avec difficulté sur le toit. Une tempête, inhabituelle en ces nuits d'été, mais malheureusement courante depuis quelques années.

Dans la pénombre, éclairée faiblement par les lumières des bâtiments annexes, je distinguais deux silhouettes au loin ; un homme et une femme.

L'homme n'était tout autre que... Dany. Trempé, la tête baissée, l'air penaud, il se faisait littéralement crier dessus par Sara qui effectuait de grands gestes brusques. Je n'entendais pas l'objet de leur dispute. Les rafales s'acharnaient brutalement, obstruant mon ouïe développée.

GUILDE : HéritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant