CHAPITRE 12 - Les mystères de Sara

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– Carl !

Je toquais à sa porte. Je trouvais facilement sa chambre, je n'avais qu'à suivre cette odeur infecte qu'il trainait plus tôt dans son sillage.

Le jeune homme ouvrit.

Bien-heureusement, il venait de prendre sa douche. Je sentais son délicieux parfum de savon aux amandes, et cette effluve spécifique et agréable que dégageait les Métas loups. Il était torse-nu, et je découvrais ses muscles saillants qui se dessinaient parfaitement dans sa peau bronzée.

– Alors...? souffla-t-il.

Je savais qu'il était sélectionné. Je le constatais à ses yeux pétillants d'excitation et à ses lèvres qui s'étiraient progressivement. Il se retenait sans doute de sauter de joie et restait suspendu à mes lèvres, attendant avec hâte ma réponse.

– Oui ! approuvai-je en hochant la tête.

Il poussa un cri de joie et me prit dans ses bras. Mes pieds décolèrent du sol, et Carl me fit tournoyer avec lui dans le couloir. Je sentais la chaleur agréable de sa peau contre mes vêtements, et mes joues s'embarrassèrent de cette étreinte soudaine.

Il me reposa délicatement.

– Désolé ! dit-il face à ma gêne apparente. Je suis tellement heureux pour toi ! Et je suis rassuré de ne pas être le seul loup pour cette année... Tu veux sortir avec moi ?

Mes pommettes s'empourprèrent de plus belle. 

– Sortir... avec moi ? répétai-je, confuse.

À son tour, Carl devint rouge comme une tomate.

–O-oh non, pas comme ça ! s'excusa-t-il en agitant ses mains dans tous les sens. Je voulais dire boire un verre. Pour fêter ça ! Il y a un bar, à quelques rues d'ici...

Boire un verre. Sentir ce délicieux mélange frais, sucré et pétillant parcourir mes lèvres. Un instant de détente, au cœur d'une foule festive et d'une musique rythmée. Un pied dehors, à l'extérieur. Une initiative très alléchante....

– Non, désapprouvai-je. Je...

Il se pinça brièvement les lèvres, sans doute déçu.

–...Il faut que j'aille sur les toits. Maintenant. Je te promets de remettre ça une autre fois.

Je le pensais, sincèrement. Mais mes réponses patientaient à quelques mètres au-dessus de nos chambres et je ne pouvais me permettre d'échapper à cette occasion unique.

– Je comprends, répondit Carl, étirant ses lèvres. Tu sais comment y aller ?

– Justement, je venais te demander si...

– T'as de la chance, je connais un passage ! ajouta Carl avec enthousiasme. Laisse moi juste quelques secondes...

Il s'éclipsa un instant et revint rapidement habillé d'un t-shirt. Il ne me questionna pas sur les raisons de ma demande, ce que j'appréciais tout particulièrement. Il se contenta de m'inviter à le suivre vers les ascenseurs.

Nous arrivions à l'avant-dernier étage du building. De nombreuses et énormes armoires électriques se jouxtaient de part et d'autre. Il y avait aussi tout une armada d'objets électroniques ; des tours de stockage, des commutateurs, des installations filaires et des tablettes qui défilaient sur leurs écrans des combinaisons de numéros.

– Je pensais que la technologie était proscrite, remarquai-je derrière Carl qui prenait les devants.

– Seulement les communications, informa-t-il. C'est l'alimentation qui sert aux renseignements.

GUILDE : HéritageWhere stories live. Discover now