SCP : Anna Zeil

Chap 3

Une grande surprise se peint sur le visage d'Anna. Puis une grande joie lui envahit le cœur. Elle était emplie de bonheur, mais la seconde suivante, elle fondit en larme.

Elle était incroyablement heureuse de voir ce petit animal si adorable, si beau, dont le pelage blanc et la tête noire ne lui donnait aucune autre envie que celle de le caresser. Mais lui offrir ce cadeau si tôt, avant même qu'elle n'ait pu se remettre de sa dernière perte. Cela lui crevait le cœur. Tous les souvenirs de Whisky lui revenait en tête, et sa culpabilité se fraya un chemin par la même occasion. Elle venait de causer la mort de son protégé, comment pourrait-elle être capable de prendre soin du nouveau ? Et comment pouvait-elle remplacer si impunément Whisky ?

Anna se rallongea, et ferma les yeux pour pleurer.

Que faire ? Se demandait son cousin. Il avait vraiment tout fait. Il avait beau être au courant que sa cousine se faisait sensible, mais à ce point ? Elle n'avait jamais craqué de la sorte. Peut-être lui fallait-il du temps. Il était normal après tout d'avoir une telle réaction. Il était certain que passé ce chagrin des premiers jours, elle finirait par aimer ce nouveau chat – dont il avait eu une chance énorme de le récupérer bébé à la SPA. Même s'il était vrai qu'il fusse légèrement atrophié, il n'en restait tout de même pas laid au point d'être inhumainement abandonné ! Il la laissa alors se reposer, et repartit dans son mystérieux bureau, comme chaque jour.

Le soir, Anna, inconsolable, pleurait encore. Elle n'avait pas bougé de la journée. Mais le chaton avait faim, lui. Il sauta sur Anna, et l'agressa à coups de chaleureux câlins. Il ronronnait avec douceur, tout en se frottant avec frénésie contre le visage mouillé de larme d'Anna.

« T'as faim c'est ça ? »

Il poussa un miaulement aiguë comme pour lui répondre. Mais elle ne se levait toujours pas. Cette fois, ce n'était par parce qu'elle était trop triste ou trop fatiguée, non. Si elle ne se levait pas, c'est tout simplement parce qu'elle se sentait bien, là, sur ce sofa, bercée par les ronronnements de nouvel arrivant. Oui, bien. Elle resta donc de longues minutes à profiter de cet instant de tendresse que lui offrait ce petit animal. Et elle ne pleurait plus.

Elle était fascinée par les capacités des animaux. Elle avait toujours su voir à quel point un chat, rien que par sa présence, guérissait de tous les malheurs. Ils avaient des dons. Des dons dont personne ne se doutait mais que, elle, pouvait très bien voir. Les gens sous-estimaient tant ces petites bêtes poilus. Ils négligeaient tant leur existence, ignoraient tant de choses sur eux. Mais elle, elle savait.

Elle prit alors son élan pour se dégager du canapé après avoir savouré ces caresses qui, elle le savait aussi, n'étaient pas seulement pour l'encourager à le nourrir. Elle se leva, pour la première fois depuis des jours, et se rendit jusqu'à la gamelle toute neuve. Pendant qu'elle marchait vers sa destination, elle se demanda comment nommer ce chaton. Il lui fallait un nom qui lui correspondait. Son pelage était en moitié blanc et lui faisait penser à la neige. Ou à un nuage. La nuance de noir sur ses pattes montrait une similarité avec ces formes cotonneuses du ciel.

« Nuage » ?

Oui, elle pourrait l'appeler « Nuage ». Comme un nuage qui devient blanc après la pluie.

Mais, à bien y réfléchir, les significations cachées, ce n'est pas ce qu'elle préférait. C'était mignon, mais elle préférait les noms amusants, qui lui plaisaient. De plus, que dirait-on de Whisky si son nouveau compagnon avait un prénom signifiant quelque chose ?

Elle réfléchit longuement avant de trouver. Châtaigne. Cela lui plaisait. Elle aimait beaucoup ce nom-là. De plus, l'idée qu'une personne lui demande pourquoi elle avait choisi ceci comme appellation et qu'elle puisse lui répondre « Je te laisse deviner » pour laisser sous-entendre qu'il avait une raison alors que non, l'amusait énormément. Elle imaginait les réponses farfelues de ses interlocuteurs. Que pourraient-ils bien lui répondre ? « Il est aussi dur à éduquer que l'est une châtaigne ? » ? « Il paraît blanc comme neige, mais n'est pas si innocent ? » ?

Elle ria.

Elle versa finalement une cuillère de pâté pour chat à Châtaigne, et alla retrouver son canapé. Elle s'assit, et repensa à tous les beaux souvenirs que lui avait offert Whisky. Mais avant que ses souvenirs heureux se transforment en cruelle nostalgie, Châtaigne débarqua et s'empressa de se coucher sur sa poitrine et de ronronner à tout rompre, comme s'il avait sentit sa peine. Car, en effet, il n'avait pas fini de manger son repas. Lui qui était si affamé.

En le caressant, Anna se demanda même, l'espace d'un instant, si ce n'était pas Whisky qui avait réussit à la retrouver.

Beaucoup d'études démontrent des bienfaits liés à la compagnie d'un chat. Leur ronronnement, leurs caresses, leur présence et autres comportent un grand nombre d'effets positifs différents.