L'ultime bain de sang

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Le ciel désormais devenu orangé m'annonce qu'il est temps de passer à l'attaque. Depuis ma cachette j'ai pu observer une bonne partie du terrain mais aussi voir mes ennemies évoluer et interagir. Une chose est sur, Precious n'a pas quitté son role de leadeuse, et elle se montre toujours aussi odieuse et hautaine avec ses alliés qu'au Capitol. Cette alliance ne tient certainement pas avec de la confiance et de l'amitié entre ses membres mais sans doute plutôt grâce à la peur. La jeune fille dès le premier jour d'entrainement à su s'illustrer comme une véritable menace. Ainsi elle est devenu l'élément centrale de l'alliance des carrière et à sans doute eu la main sur les différentes décisions stratégiques à prendre. La blonde qui doit avoir mon age a beau se montrer la plus apathique possible, la cruauté transpire de chacun de ses pors, faisant d'elle un être prêt à tous et incapable de sentiment autres que la haine et la colère. Ses compagnons semblent anxieux et chuchotent les uns avec les autres quand elle ne prête pas attention à eux. Ils réalisent de nombreux allés retours entre l'intérieur de la pyramide et la petite place en dalles claire qui est surplombé par la grande structure. Mon observation est rendu difficile par la pyramide qui m'empêche de savoir si derrière celle ci se trouve un chemin par lequel mes ennemis pourraient fuir à mon arrivée. Mais je ne peux pas louper leur prise de distance avec leur chef. Je les soupçonnent d'attendre la diffusion des morts de la journée pour déterminer si ils vont se liguer pour planter un couteau dans le dos de Precious et finir de s'entretuer ou bien attendre qu'ils trouvent le derniers tribut en vie avant de le faire, tout dépendra je suppose de l'identité de ce dit dernier tribut. Mon plan et de les devancer de ne pas leur laisser le temps de réfléchir au jeu d'alliance et de les achever les uns après les autres. Il y a de grande chance qu'ils agissent de manière égoïste et attendent que j'achève leur soit disant ami avant de m'attaquer, donc je ne devrait pas avoir à craindre des attaques de groupe. Entre moi et la large place dégagé au sol en pierre serpente un court d'eau assez large qui n'a pas l'air profond. Le courant ne semble pas fort mais l'eau se déverse du haut de la falaise vers le bas de l'arène, pas très loin de l'endroit où j'ai escaladé la colline abrupte pour arriver ici. Je laisse mon sac à dos à l'endroit où j'ai été posé ces trente bonnes dernières minutes. Pour être le plus à l'aise je me défait de ma veste thermolactyl en lambeau. Juste avant de faire tomber le vêtement au sol je dézippe l'une de mes poches pour y récupérer le porte bonheur confié par Mags. Je sécurise le petit coquillage polie en le glissant dans ma brassière très ajusté, pour être sur de ne pas le perdre et le garder le plus proche de moi, la pierre fraiche me fait frissonner. Le collier d'Alarico autour du cou et mes armes à la taille je m'approche de mes cibles prête à venger mon ami et tous les tributs qui sont mort injustement, mais surtout prête à mettre fin à ce calvaire qui est le notre depuis trop de jours maintenant. Alors que je m'apprête à avancer à découvert, un nouveau coup de canon éclate dans le ciel. J'essaye donc de me remémorer le nombre de tribut restant et le nombre de tribut qui font partie de la fameuse alliance des carrière et que j'ai pu observer depuis tout à l'heure, le nombre concorde. Les carrière ont donc décidé de passer à l'acte et de commencer à rompre leur alliance. Le moment est donc parfait pour que j'apparaissent alors que la trahison parcours leurs rangs. 

L'eau de la rivière peu profonde me lèche les mollets, ne me gênant pas pour avancer. Ma main tâte la ceinture où sont sanglés mes armes pour me saisir d'un premier couteau. Je le soupèse en le faisant décoller de ma paume à plusieurs reprises. L'un des carrière découvre alors ma présence, il s'agit de Calanthe. Ses long cheveux brun sont bien plus désordonné que lorsque  j'ai eu l'occasion de l'observer avant notre arrivé dans l'arène. La jeune fille féroce du district Deux a à peine le temps d'ouvrir la bouche pour alerter ses comparses qu'un intru est présent, que ma lame se fige entre ses deux yeux la faisant s'écrouler à terre. J'accélère alors le pas, certaine que les autres carrière ne vont pas tarder à fondre sur moi. En m'avançant tous les tributs peuvent désormais me voir, les caméras doivent j'en suis sur passer d'un visage à l'autre pour montrer au public leur surprise et leur effrois. Vinh est le premier à faire un pas, il se tient sur les marches de la pyramide et est l'un des plus éloigné de ma position mais sa nature impulsive et irréfléchie est ce qui le fait bouger avant les autres. Dans ses yeux brille une haine immense qui semble l'embraser, mais qui ne parvient pas à masquer entièrement une peur viscérale. Le grand jeune homme à l'imposante carrure tenait en grande estime sa co-tribut, alors voir qu'un seul coup de ma part lui a été mortel doit le mortifier. Le niveau de Vinh doit être impressionnant puisqu'il s'agit d'un véritable tribut de carrière. Ce sera donc le premier que j'affronterait dans cette arène. Les carrière sont entrainé depuis très jeune afin d'être en capacité de remporter les jeux. Bien qu'entrainer des jeunes enfants pour qu'ils soient des tributs est interdit par le Capitol, les écoles de carrière ne sont pas pour autant fermé et les entraineurs ne sont pas condamné. Une édition des Hunger Games avec quelques carrière est toujours plus divertissants pour les spectateur, et les sponsors s'impliquent d'avantage économiquement. Son premier mouvement est brutal et violent, presque animal. Sa lame ne tente pas de frapper des endroits aléatoires comme le garcon du Trois, non cette fois ci les coups sont presque mortels. Lorsque sont couteau s'approche un peu trop près de moi et que je sais que je n'ai pas le temps de m'écarter, ma propre lame s'entrechoque avec celle de mon assaillant faisant résonner dans l'air des cliquetis métalliques. Il cherche ardemment une faille dans ma défence qu'il ne parvient pas à déceler. Alors qu'il commence à être frustrer de voir chacun de ses coups paré ou bien seulement évité par un simple changement de position de ma part, je décide de l'attaquer à mon tour. Bien que lui s'est épuisé le temps de nos échanges, j'ai veillé à ne faire aucuns mouvements inutiles qui ne me fatigue  plus que nécessaire. Lorsque mon couteau s'enfonce entre deux de ses cotes pour venir transpercer son cœur, il lâche alors son arme et tombe à terre le visage penché vers le coté, me préservant de son regard désormais vide de toute vie. Le coup de canon retenti à nouveau, le second d'une symphonie qui est loin d'être terminé. J'ai à peine le temps de souffler et de me saisir d'une nouvelle arme que deux nouveaux adversaires m'encerclent. Il s'agit des deux tributs que je soupçonnent d'avoir assassiner Alarico. Leur petite attaque coordonné montre encore leur lâcheté d'attaquer à deux une cible seule et acculée. Les deux jeunes gens sont bien moins entrainé que Vinh alors cela ne m'effraie pas autant que si à leur place s'était trouvé deux carrière. Il est vrai qu'ils sont tout les deux assez grands et robuste et ont dû avoir le temps dans l'arène d'aiguiser leur talent au combat, mais ils n'ont pas un entrainements de plusieurs années derrière eux, seulement quelques jours de traque inéquitable. Me tuer sera bien plus complexe, même à deux, que tuer des enfants qui n'ont toujours connu que la faim et qui sont terrifier à l'idée même de se retrouver face à une arme. L'adolescente à la peau sombre du district Onze se jette sur moi, prouvant au moins qu'elle est un minimum courageuse. Je parvient à parer habilement le coup et riposte avec une agressivité fulgurante, voulant en finir le plus rapidement possible, sachant la dangerosité d'un combat si déséquilibré. Quasiment à l'instant même où ma lame argenté finement aiguisée manque de peu l'estomac de ma cible, une brulure se fait ressentir sur mon omoplate. Me retournant je distingue alors le deuxième membre de mon duo d'assailant qui tient entre ses mains un large couteau dont la pointe brille et perle de mon sang rougeoyant. A l'aide de ma jambe je fauche celui qui vient de tenter de me transpercer le dos, et d'une geste souple témoin de mon entrainement poussé, lorsqu'il est à terre, couché sur les dalles poussiéreuse, je lui transperce le cœur d'un coup vif. En retirant ma lame de son fourreau de chaire s'sanguinolent je me retourne juste au moment où la tribut du Onze se jette sur moi toute lame sortie. Je lève alors mon arme trempé de sang pendant que l'annonce de la mort de son acolyte résonne, prête à accueillir la jeune femme laissant assez le liquide couler le long de mon avant bras droits. Elle se ravise à un mètre de moi après qu'elle se soit rendu compte que j'avais remarqué son attaque.

- Alors, on est plus hésitante quand on est toute seule, crachais-je, la haine devant être visible sur mon visage.

A mes mots, elle se met à trembler, ressemblant davantage à l'enfant de quatorze ou quinze ans qu'elle est. C'est à ce moment là, alors qu'elle est incapable d'ouvrir la bouche pour rétorquer que je me rend enfin compte de l'horreur que je suis en train de faire. Je tue des enfants, des êtres qui avant d'être catapulter dans cette arène étaient innocent. C'est la haine et la cruauté des adultes, des puissants qui les ont contaminé et transformé en véritable bouchers condamnés à la mort. Et pour quoi en plus ? Pour servir de simple divertissement et finir par être oublié de tous. Tous cela a assez duré, entre moi et la victoire il ne reste plus que deux tributs. Je me relève donc et m'approche de la fille apeuré et qui comme paralysée par la peur ne tente plus de m'attaquer ni de fuir. Ses bras reposent le long de son corps, attendant le coup de grâce. En un seul mouvement puissant et verticale, mon couteau tranche sa gorge alors que de ma bouche s'échappe un mot, une excuse.

- Désolé, lui dis-je en même temps que je lui porte un coup unique qui est voué à la tuer en la faisant souffrir le moins possible. Le canon ne se fait pas attendre prouvant que sa mort fut extrêmement rapide.

Après cet acte ressemblant d'avantage à une condamnation à mort qu'à un combat, je veux prendre quelques minutes pour respirer et tenter de remettre mes idées en place après l'horreur que je viens de commettre. Mais c'est sans compter Precious qui profitant que j'ai baissé ma garde se précipite sur moi comme un animal. Ne doutant pas de ses compétences accrus, je réagi le plus rapidement possible en mettant hors d'atteinte. Chaque mouvement est calculé, chaque attaque soigneusement planifiée. Nous nous  déplaçons avec une fluidité remarquable, nos pieds glissant sur le sol poussiéreux comme si nous dansions une danse macabre. Nos armes tranchent l'air à défaut de pouvoir trancher de la chaire. Elle est remarquable et réussi à anticiper plusieurs de mes techniques d'attaque, notre niveau est assez semblable. Ma fatigue occasionné par mes précédents combats et mon escalade de la haute butte de terre limite grandement mon efficacité et ma rapidité. A plusieurs reprises, nous parvenons à toucher l'autre, nous blessant à de multiples endroits. J'ai réussi à toucher son arcade sourcilière qui fait abondamment couler sur son visage et dans son œil du sang. Elle a réussi à un moment de faiblesse de ma part, de me toucher sévèrement au bras droit, me poussant alors que je suis droitière à tenir mon arme de la main opposé. Son visage dure et ciselé à la serpe est la toile sur laquelle est peint son épuisement. Toutes les deux avons le souffle saccadé et il est de plus en plus difficile de nous mouvoir. Le public doit être en pleine exaltation, nous fournissons un véritable spectacle. Etant exténué de fatigue je sais que le dernier assaut sera sans doute le dernier, et je n'ai pas la force d'en être l'instigateur, je laisse donc mon adversaire prendre les devant. Alors qu'elle fond sur moi comme un oiseau de proie le ferait, je m'abaisse à le dernière minute la faisant chuter au sol. Je me jette alors sur son corps étendu par terre, la désarme et une bataille commence lors de laquelle elle tente de me frapper et de me prendre mon arme alors que j'essaye de la lui planter dans le thorax. A bout de force toutes les deux, nous gémissons de douleurs à chaque nouveaux coup porté par l'autre. Je sens sur mes bras ses ongles me lacérer jusqu'au sang mais je ne faillit pas et ma lame se frai enfin un chemin jusqu'à son cœur. Le sang battant à mes tempes m'empêche d'entendre le moindre bruit incluant le bruit de canon assourdissant qui a du exploser dans le ciel. Rassemblant le peu d'énergie qui m'habite encore je me lève pour m'éloigner du cadavre que je surplombai. Mes jambes flageoles et chacun de mes pas semblent être le dernier. J'ai gagné, j'ai gagné, c'est ce que mon cerveau hurle en boucle dans mon crâne. Je suis libre enfin, ma vie m'appartient à nouveau, la mort n'est plus comme un couperet prêt à tomber à chaque instant. Mon corps commence à s'alourdir et je me sens comme une masse qui peine à rester en lévitation au dessus de la terre ferme tenue seulement par deux appuis fragiles que sont mes jambes. Tout devient sombre et je sens mon corps faire ce qu'il attend depuis si longtemps et qu'il n'a pas réussi à faire à cause de son instinct de préservation et de l'adrénaline, se relâcher enfin.


DESTINÉE (Finnick Odair)Where stories live. Discover now