2. Beltane

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Beltane avait toujours été un de mes moments préférés de l'année.

Je me sentais revivre après de longs mois d'hiver, à l'instar de la nature qui refleurissait de toutes parts.

Dans les lumières que projetait l'immense feu, qui avait pris place au milieu du village, je distinguais les bourgeons de fleurs prêts à éclore.

Les bulbes sauvages offraient déjà leurs plus belles fleurs après leur longue dormance.

L'odeur des herbes fraîchement épanouies se mélangeait à celle du bois qui se consumait en brûlant les énergies néfastes.

La fragrance de l'île changeait de composition.

Je sentais à nouveau ses battements de cœur qui se mettaient à pulser dans ma poitrine.

Son énergie renouvelée montait en moi.

J'avais envie de me lever et de partir glaner les différents ingrédients qui constitueraient les préparations que je confectionnerai bientôt, mais le temps n'était pas encore venu.

Ce soir, nous célébrions la vie.

Les hommes comme la nature sentaient monter en eux la sève de leurs envies.

Ce soir, il n'y avait pas de règles.

Des couples s'étaient formés et s'embrassaient dans la pénombre quand d'autres attendaient que le désir les saisisse.

Les corps se fondaient dans une danse millénaire sans autre volonté que de créer la vie et de bénir la terre.

Elle célébrait la fertilité.

Et parfois, l'île leur donnait un nouvel enfant.

Il n'avait pas de parents, il en avait cent, il était le fruit de la terre et de l'amour.

Il était élevé par chacun pour devenir à son tour un gardien.

Jimin s'avança vers moi et vint prendre place à mes côtés en silence

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Jimin s'avança vers moi et vint prendre place à mes côtés en silence.

- Ne vas-tu point prendre part aux festivités, mon frère ? demanda-t-il au bout d'un moment.

La question était purement rhétorique, je le savais.

Jimin était né de l'ile le même jour que moi, il était mon jumeau céleste et me connaissait mieux que personne.

Il savait que je n'avais jamais ressenti cet élan qui poussait un corps vers un autre, ce besoin de ne faire qu'un et de se perdre dans l'oubli de la jouissance.

Je ne répondis pas et nous nous perdîmes dans la contemplation de Beathan et de Sorcha qui dansaient lascivement devant les flammes, les yeux brillants et les lèvres humides. Des fleurs de printemps décoraient leurs chevelures tressées et les voiles dont elles étaient drapées laissaient entrevoir leurs courbes voluptueuses.

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