12. Espoir

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Je m'étais réveillé enfermé dans les bras de Jimin. Il avait cette habitude depuis toujours de me serrer contre lui quand le sommeil le prenait.

J'aimais cette sensation de protection que me procurait cette étreinte.

Il était le seul que je laissais m'approcher.

Je m'étais glissé hors du lit en silence et était descendu dans la cuisine après avoir fait mes ablutions.

J'avais récupéré un pichet de lait frais dans la réserve et l'avait mise à chauffer en y plongeant un bâton de cannelle et un peu de gingembre.

Beathan viendrait bientôt pour ramener le pain qu'elle avait promis de préparer la veille.

Ainsi vivait notre communauté, nous faisions les choses les uns pour les autres et distribuions ce que nous avions.

Il n'y avait pas de notion de propriété sauf peut-être pour nos maisons qui malgré tout restaient ouvertes à tous.

Je me glissai dehors par la porte de derrière et me rendis dans le champ où vivaient les poules. Elles avaient quitté leurs abris aux premières lueurs de l'aube quand le coq s'était mis à chanter.

Il m'appartenait de récupérer les œufs sans manquer de faire une prière pour les remercier du cadeau qu'elles nous faisaient chaque jour.

Chaque don de la terre était une bénédiction.

Je leur jetai une poignée de graines avant de rejoindre le verger. Au milieu des arbres fruitiers dont les branches ployaient sous le poids des embryons de fruits, les feuilles gigantesques d'une rhubarbe précoce m'appelaient.

J'enlevai mes chaussures et laissai la rosée matinale se poser sur ma peau. J'aimais cette sensation de ne faire qu'un avec la nature. Elle me transmettait sa force à chaque pas que je faisais.

Je prélevai deux tiges charnues et les ramenai avec moi pour en faire une tarte qui servirait pour le petit déjeuner.

Llyr et Alba étaient assis sur la table, attendant patiemment leur repas.

Je les flattai d'une caresse et leur tendis une poignée de noisettes qu'ils se disputèrent avant de disparaître vers l'infirmerie qu'ils ne quittaient plus.

Je résistai à l'envie d'aller y jeter un coup d'œil et me concentrai sur ma préparation.

Un peu de farine, un peu de sucre, quelques œufs et j'enfournai notre petit déjeuner dans le four à bois que je venais de réanimer.

J'en fermai la porte quand Beathan pénétra dans la pièce. Elle était avec Cyan. Je les accueillis avec un sourire. Elles avaient amené le pain qu'elles avaient fait cuire aux aurores.

Son odeur me fit saliver.

Cyan s'approcha de moi et me tendit quelques baies qu'elles avaient cueillies en chemin.

Elspeth était posée sur son épaule, elle voulut me donner un coup de bec quand je pris ce que la jeune femme avait amené avec elle.

Cyan la réprimanda gentiment et elle s'envola sur l'une des poutres.

Je regardai l'animal qui me fixait de son regard vif.

Je savais que la chouette m'en voulait. Elle ressentait le trouble de sa maîtresse depuis qu'elle avait eu la vision concernant nos invités et moi-même.

L'augure me sourit doucement comme pour s'excuser pour son familier, je le lui rendis en faisant abstraction des brumes qui flottaient dans son regard.

- Le petit déjeuner est prêt ?

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