Elliott s'est fixé un objectif : sauver à tout prix le cabaret de son grand-père dont il a hérité. Emma quant à elle n'a qu'une mission : mettre en pièce le Pleasures' Garden et prouver qu'elle a l'étoffe d'une véritable businesswoman. Mais lorsque...
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J'ai rêvé d'Emma.
En fait, elle hante chacune de mes nuits depuis l'altercation que nous avons eue en début de semaine dernière. Aymeric n'a pas encore trouvé toutes les informations qui me sont nécessaires et je lui en veux pour cela, parce qu'en attendant, miss chieuse se retrouve plaquée contre le mur de mon bureau chaque fois que je ferme les yeux.
Et même sur ledit bureau.
Cette situation devient intenable. Je n'ai aucune envie de me taper la reine des glaces. Encore moins depuis son espèce de petit speech féministe sur la clôture des cabarets.
Je me suis mis dans un merdier sans nom de mon propre chef. Si seulement mon père ne m'avait pas légué ses dettes en plus du reste, je n'aurais jamais eu à gérer Emma Després et son sourire malicieux. Je suis persuadé qu'elle est encore plus mauvaise qu'elle n'y paraît.
Ou peut-être est-ce parce que je l'imaginais danser sur scène pour moi.
La petite voix, il est temps de se calmer. J'ai plus de chance d'assister à la résurrection de Dalida et Édith Piaf dans mon cabaret en même temps plutôt que de la voir se déhancher.
Si elle changeait son habituel pantalon de tailleur pour une robe, je ne serais surement plus de ce monde. Parce que, bordel, ses jambes sont certainement le déclencheur de bon nombre de mes érections.
Il faut que je me calme. J'aurais bien besoin d'une deuxième douche froide ce matin.
Aymeric me lance un sourire aguicheur quand j'entre dans la salle principale. J'ai loupé un épisode ce week-end ?
— Un problème ?
Il lève ses mains en l'air avant de reculer.
— Pas du tout ! Tout va comme tu veux ?
J'acquiesce en tournant légèrement la tête sur le côté. Il y a forcément quelque chose que je n'ai pas vu.
— Tu peux m'expliquer ton expression ? Histoire que cette semaine ne commence pas de façon merdique.
— J'adore ta bonne humeur le lundi matin.
— Alors, accouche !
Il se détourne derrière le bar en levant un verre vide dans ma direction comme s'il allait trinquer avec un fantôme. Il y a vraiment un truc qui cloche.
— À toutes ces années où je vivais dans l'ignorance !
— Aymeric, je ne sais pas ce que tu as fumé, mais je te jure que je ne comprends rien ! Et d'ailleurs, qu'est-ce que tu fous au Pleasures' Garden avant dix heures ?
Mon meilleur ami rit tandis que je m'avance pour essayer d'obtenir plus d'informations. Je suis peut-être tombé dans une faille spatio-temporelle en entrant dans le cabaret ? Depuis quand je crois à ces conneries d'abord ? Je suis peut-être en train de devenir fou maintenant que j'y repense.
