Chapitre 4

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Ténèbres d'insectes -
Nulle part
Le vent n'arrête de souffler.

Takahashi Masô


LEILA

Deux jours venaient de s'écouler depuis mon arrivée à la demeure Kōshitsu.
Je passais le plus clair de mon temps à faire une liste des choses que je devais faire en bon touriste qui se respecte.
Il fallait tout de même l'avouer, je m'ennuyais un peu.

Deux jours déjà que je ne voyais pas Aoto, chose que je trouvais tout de même assez bizarre.

Après ce qui c'était passé avec le grand brun ténébreux, son frère, Aoto était devenu...étrange.
J'avais même l'impression que le grand gaillard que j'ai connu depuis plus de 4 ans maintenant étaient devenu un sombre inconnu.

Il ne riait plus.
Quoique si mais...comment dire ? Son sourire n'atteignait pas ses yeux.
Il manquait cette petite étincelle malicieuse qui brillait dans son regard à chaque fois qu'il me parlait ou qu'il me racontait l'une de ses blagues que lui seul trouvait drôle.

Mon ami me manquait énormément...

Enfin, outre le caractère étrange de Aoto, les gens de cette maison étaient tous très bizarre.
Déjà, la maison ! Qui vivait dans une aussi grande maison ? Entouré de jardin ? Avec des domestiques ET des gardes du corps tout de même !

Aoto m'a toujours dit être de famille modeste. Mais avec tout ce que je vois, il est tout sauf modeste à moins que les français et les japonais n'ont pas la même définition de la modestie. Et je ne me vois pas lui poser la question.
S'il ne m'avait rien dit c'est qu'il ne voulait pas en parler.

A part ça, une autre chose devait être soulignée, j'avais une servante attitrée. Comment vous expliquer mon expression lorsqu'il y'a deux jours, Aoto m'avait dit que son père avait demandé que j'ai une servante qui m'aide dans mes besoins aux quotidiens ?
Mais dans quel monde vivaient-ils ?

Soit, la présence de Sayaka n'était pas dérangeante, au contraire.
Sayaka était une très belle jeune femme japonaise.
Elle était si distinguée dans ses gestes que j'avais l'impression d'avoir en face de moi une poupée en porcelaine.

Elle était tout le temps avec moi et me faisait visiter la demeure tout en m'expliquant son histoire et le moins que l'on puisse dire c'est que les Kōshitsu avaient une longue et noble histoire.

On avait aussi fait un tour par les jardins et le moins que l'on puisse dire était que cette demeure était un havre de paix au milieu de toute cette agitation tokyoïte.

Arpentant les sentiers de pierres serpentant à travers les allées bordées de fleurs, j'observais les majestueux cerisiers en fleurs dont les branches délicates ornées de fleurs roses pales emplissait l'air d'une douce odeur enivrante.

A côtés de ces cerisiers, se tenaient des érables japonais.
C'était la première fois que j'en voyais et j'en avais été subjuguée en voyant leurs feuilles délicates danser au gré de la douce brise printanière, leur feuillage créant des jeux d'ombres et de lumière dansant sur le sol tel un spectacle d'ombres chinoise.

Plus loin, plusieurs bassins remplis d'eaux cristallines reflétant le ciel bleu azur et les nuages blanc cotonneux étaient remplis de carpes Koï.
Les poissons majestueux aux écailles chatoyantes nageaient gracieusement dans ses eaux calmes, créant des tourbillons hypnotiques apportant calme et sérénité.

A côtés de ces bassins et disposés un peu partout, des bonsaïs méticuleusement taillés apportaient une certaine féérie et une touche pleine de délicatesse à ce jardin.

INDOMPTÉSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant