INDOMPTÉS

Chapitre 2

La danse des hommes
Pour apaiser le Dieu du Vent
Ressemble à la tempête.

Arima Akito

Demeure Kōshitsu, Japon

Ryûji traversa les couloirs sombres et étroits du quartier général de la famille Kōshitsu, sa démarche assurée résonnant sur le sol en tatami.

Son visage impassible dissimulait les tourments intérieurs qui bouillonnaient en lui, un océan de conflits et de responsabilités qu'il avait appris à enfouir profondément sous une façade de calme glaciale.

Arrivant devant les imposantes portes en bois du bureau de son père, Ryûji s'arrêta un instant pour souffler tandis que d'une voix forte, il fut annoncé par les serviteurs.

Les portes s'ouvrirent lentement devant lui, révélant une pièce plongée dans une semi-obscurité, éclairée seulement par la lueur vacillante des lanternes suspendues au plafond.
Le bureau de son père était un sanctuaire de tradition et de pouvoir, un vestige du passé de la famille Kōshitsu.

Les murs étaient tapissés de parchemins anciens et de peintures traditionnelles, représentant des scènes de batailles épiques et des paysages d'une beauté sauvage.
Des étagères chargées de livres et de dossiers s'étiraient jusqu'au plafond, témoignant de la richesse de savoir et de secrets que renfermait la salle.

Au centre de la pièce, un bureau en bois massif trônait majestueusement, recouvert de parchemins détaillant les affaires de la famille légale ou pas.
Aucun appareil électronique n'étaient présent dans cette pièce.

Son père, le chef de la famille, était assis derrière le bureau, le visage impassible alors qu'il examinait un document entre ses mains.

Il leva les yeux à l'entrée de Ryûji, ses yeux durs scrutant son fils avec une intensité glaciale.

— Ryûji, dit-il d'une voix grave, son ton dénué de toute émotion. Tu es en retard.

Ryûji s'inclina respectueusement devant son père, réprimant toute trace d'irritation. Qui avait passé une nuit blanche afin de nettoyer derrière son père ? Lui. Être en retard ne devait donc pas lui poser autant de problème à la vue de ce qu'il avait enduré la veille.

— Mes excuses, père. J'ai eu quelques retards imprévus.

Son père hocha brièvement la tête avant de poser le document sur son bureau.

— As-tu accompli à bien la mission qui t'a été confiée hier soir ?

Ryûji acquiesça, la voix calme.

— Oui, père. J'ai réussi à récupérer les cargaisons d'armes que le clan Nagato nous avait volées. Tout s'est déroulé comme prévu.

Un soupçon de satisfaction traversa les yeux de son père.

— Bien. Ton efficacité est toujours appréciée, Ryûji. Tu es un atout précieux pour notre famille, ne l'oublie jamais mon fils.

Le jeune homme aux yeux d'or incandescent inclina la tête en signe de reconnaissance, mais à l'intérieur, il se sentait vide.
Les louanges de son père ne pouvaient pas combler le vide qui le rongeait. Il ne ressentait rien et tout était d'un ennui.

— J'ai eu Aoto au téléphone, il est en train de rentrer pour le mariage de ton frère. Et il ne viendra pas seule, une amie l'accompagne.