Chapitre 3

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Au bout de sa langue
Il cache des paysages -
L'étranger.

Horimoto Gin


LEILA

Un silence prit place après que le frère de Aoto soit parti.
Et même après son départ, la tension ne s'apaisa pas et, on avait l'impression d'être dans le couloir de la mort attendant une sanction invisible mais imminente.

Aoto ne m'avait rien dit, il avait juste souris et avait demandé à l'une des servantes de leur demeure de m'emmener dans une chambre d'ami.

Qu'est ce qui se passait dans cette maison ? Aoto avait changé de visage dès lors que l'on avait mis pieds ici et lui qui était tout heureux lorsqu'on était en France était comme froid ? Distant ?

Trop de questions me trottent dans la tête mais pour l'instant, je vais dormir, le décalage horaire ne me réussit vraiment pas.

Et puis, qui sait ? Je me fais peut-être des idées. Oui, je me fais des idées.

***

Bureau du chef Kōshitsu

Aoto était assis au sol, à la façon dite seiza. Dans la culture japonaise, le seiza est une façon traditionnelle de s'asseoir.
Plus qu'une simple posture, elle incarnait une manière de transmettre le respect envers les ainés.

Cette posture incarnait aussi bien la dévotion que l'humilité.
Et, c'est dans cette posture que Aoto se tenait devant son père.
Il avait troqué ses habits de ville pour un yukata noir.

Son père se tenait derrière son bureau et regardait ses documents avant de souffler.

— Je suis heureux que tu sois revenu fils. J'ai lu tous tes rapports et tu as réussis à bien implanter le casino comme je te l'avais demandé...

— Père, excusez-moi de vous couper mais...J'ai l'impression qu'il y'a quelque chose que vous ne me dites pas et ça me stress.
Ne croyez pas que je n'ai pas remarqué que la sécurité est plus renforcée que d'habitude.
Il y'a de plus en plus de patrouilles autour de la maison. Je n'ai rien dis jusqu'à présent mais je sens que quelque chose cloche.
Que se passe-t-il ? Dit Aoto, le ton de sa voix légèrement tendu.

Le chef de famille souffla avant de faire signe à l'une des servantes pour qu'on leur apporte du thé.

Aoto avait toujours été le plus perspicace de ses fils.
Toujours à poser des questions même lorsque celles-ci pouvaient mettre mal à l'aise.
Loin du garçon souriant et blagueur, Aoto était de ceux qui manipulaient sans scrupule si cela lui permettait d'arriver à ses fins.

— Nous avons eu quelques soucis récemment. Il y'a quelques jours, ton frère, Ryûji a éliminé certains sous fifre du clan Otsubo du syndicat de Shinmei-gumi.

Le Shinmei-gumi était l'une des familles de yakuza les plus influentes du japon.
Aoto fronça les sourcils en regardant son père demandant plus d'explications dans une demande silencieuse.

Pourquoi le Shinmei-gumi se liguerait contre eux ? Une trêve avait été signé depuis une dizaine d'années maintenant.
Les familles yakuza étaient en paix et cela était bénéfique pour tous, alors pourquoi ?

— Je peux presque entendre tes pensées fils.
Et non, le Shinmei-gumi ne nous a pas trahit cependant, il semblerait que certains clans étant affilié à eux soient des traites à la soldes de différents cartels.
Nous n'en savons pas plus mais une chose est sure, une guerre risque d'éclater bientôt et je me réjouis de t'avoir à mes côtés.
Te savoir loin me rendait anxieux.

INDOMPTÉSWhere stories live. Discover now