Juhayd Al Qasimi, roi d'Anjalar traverse le désert de ses terres avec comme ambition de relever son pays en proie à une terrible guerre.
Il fera la rencontre d'une cavalière à l'esprit vif et dotée d'une stratégie redoutable...
Balqis...
Une jeune...
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Elle
Mes pas me font errer dans le palais tandis que mon égo a été touché profondément par ce roi de pacotille. J'ai été chassé comme une moins que rien. Comment prendre cela autrement que comme une humiliation terrible?
Et pourtant je ne sais plus le haïr. Je ne parviens plus à me persuader à lui vouer une haine sans contour. Quand son visage se montre devant moi, mon coeur vibre intensément et chaque seconde passée auprès de lui ne fait que renforcer ce lot de sentiments puissants que j'éprouve à son égard.
Il est ce ciel qu'il m'est impossible d'éviter. Partout ou j'observe, je le vois, surplombant l'Anjalar de sa hauteur et de cette lumière incandescente dont Le Très Haut l'a pourvu.
Et même dans l'intimité de mes songes, il est là. Présent et superbe. Juhayd ne quitte plus mes pensées, et je ne trouve plus la tranquillité de mes nuits depuis qu'il gravite autour de moi.
Que Le Très Haut me fasse retrouver la raison, car face à ce roi, je tombe folle. Et cette étourdissement finira par me perdre, définitivement.
Après tout, s'il n'est qu'un homme rien de plus, Balqis la cavalière des Sables demeure être une femme... une femme rien de plus.
Je finis par atteindre cette bibliothèque à l'odeur de papier ancien et de manuscrit précieux. La porte est ouverte une fois de plus, j'y jette un oeil avec curiosité.
L'endroit semble vide.
J'y pénètre prudemment, laissant mes yeux balayaient cet endroit décoré de milliers d'histoires et de trésors d'antan..
Je m'enfonce encore dans cette pièce aux dimensions indécentes.
Personne.
Je me permet alors d'effleurer un livre retenant mon attention immédiatement, je l'attrape avec hésitation, et inspecte sa reliure en cuir gaufré. Je pense n'en avoir jamais vu un d'aussi superbe. Le titre gravé de lettres dorées, m'incite à découvrir ce qu'il renferme.
Je glisse mon regard sur une page aléatoire. Mon coeur se décroche...
— L'astre brulant dans les hauteurs m'embrase et m'éveille dès lors que l'aurore jaillit depuis la terre. Toi, tu n'es pas ce soleil ardent et douloureux. Tu es ma lune, celle qui me consume sans me bruler, celle qui m'apaise et m'offre la quiétude du sommeil... lis-je à haute voix, tandis que ces paroles me renvoient aux paroles du roi.
— « La lune brille pour moi » de Safwan Al Andalousi, me surprend une voix dans mon dos.
Chipée, je me tourne brusquement en refermant le livre.
— Je te demande pardon, si je t'ai surprise, s'excuse Nawel en approchant vers moi.
— Ne t'excuse pas. La curiosité m'a poussé à m'introduire dans cette pièce, réponds-je avec embarras.
