Sept

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Lui

Son visage tout entier m'est dévoilé comme une fleur de lys en pleine matinée.

Moi, qui m'attendait à des traits de petite fille capricieuse. Me voilà chipée par une incroyable beauté qui, malgré ma volonté de dévier mes yeux vers l'horizon, n'ancre que plus fortement mon regard dans le sien.

Je découvre la splendeur défendue, glissant mes deux billes noires sur l'ensemble de ses attraits. Me surprenant d'apprécier la finesse de son nez, la charnure de ses lèvres couleur coquelicot, et l'apparente douceur de ses joues halées.

Et puis mes yeux accrochent cette marque sur sa joue; une marque qui n'apporte que plus d'éclat à ce visage envoutant.
Une cicatrice longeant sa joue droite, de teinte à peine plus foncée que l'est la carnation de sa peau.

Mon souffle se coupe. Le roi disparait, laissant place à Juhayd, cet homme vulnérable quand la beauté d'une femme parvint à l'ébranler.

Devant la lune, le ciel ne devient qu'un arrière plan sombre et démesurément vide, n'est-ce pas?

Balqis est clairement cette lune ce soir. Cette astre brillant, capable de déstabiliser un roi.

Un simple roi comme je demeure : Juhayd Al Qasimi.

— N'es-tu pas censé baissé le regard, au roi d'Anjalar? invoque t-elle en s'apprétant à recouvrir son visage.

Instinctivement mon bras s'allonge jusqu'à saisir ce voile prêt à me priver de cette merveille insoupçonnée.

Encore un peu Balqis, mes yeux ne sont pas repus de ta beauté.

— Maudis soit celui qui ose m'approcher sans en avoir le droit, lance t-elle en s'extirpant.

Mon geste n'inspirait ni contrainte, ni fermeté. Je la laisse se recouvrir, encore secoué par ce que ma vision a saisi.

— Jette moi en prison, si telle est ton souhait, mais jamais je ne tolérerais, ne serait-ce qu'un contact venant de toi, ou de n'importe qui d'autre, s'affirme t-elle.

— Et il n'y en aura aucun, affirmé-je avec conviction.

Entièrement couverte je ne la vois plus. Et un manque imprévu se loge dans ma poitrine. Comme une envie insatiable de la contempler infiniment..

La voix de Hakim me fait revenir sur terre, je le vois remonter la dune à pied, alors je lui fais un signe de la main afin qu'il n'avance plus.

— Que ta punition soit exécuté, roi d'Anjalar, résonne la voix de Balqis avant de quitter la dune.

Je fixe cette silhouette sombre et pourvue d'une agilité incroyable, quitter la dune, jusqu'à ce qu'elle retrouve sa famille.

J'entend les pleures de sa mère et la voix haute de son oncle plein de colère.

Un rictus point sur mes lèvres. Je ne m'attendais pas à une autre réaction venant de ses proches. Balqis ne montre aucune réaction. Preuve qu'elle est accoutumée à les rendre fous .

La surprenante cavalière se contente de quitter le dos de son cheval. Un pure-sang arabe incroyable, qui me plairait de posséder.

Et puis, sa mère se jette dans ses bras. Je remarque alors ce petit garçon, en retrait. Lui, c'est moi qu'il fixe et je peux lire une colère sourde dans ses petits yeux sombres.

Je finis par quitter les hauteurs pour rejoindre ce petit groupe amassé autour de Balqis, l'imprudente.

A peine, ai-je posé un pied sur le sol, que Morad, l'oncle protecteur s'approche de moi, la tête inclinée.

La cavalière des sablesOnde histórias criam vida. Descubra agora