Chapitre XV

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Chapitre XV : Hôpital

Ennuyant. Silencieux. Vide. Animé. Bruyant. Rempli. Tout et son contraire se mélangeaient ici, dans l'hôpital.

Assise sur une chaise en métal rudimentaire, j'essayais de passer le temps. Difficile dans ce cas-ci. Plus j'essayais, plus je me rappelais que Fukuzawa-sama risquait de mourir à n'importe quel moment.

-...p)... (T/p) !

-Hein ?

L'appel répété de mon prénom eut pour effet de me sortir de la torpeur dans laquelle j'étais plongée.

Il fronça les sourcils.

-Tu pensais à lui ?

-Ah... Je réfléchissais... Tu sais, Fukuzawa-sama... Cannibalisme... Et tout le reste...

Il parut soulagé. Pourquoi ? À qui d'autre voulait-il que je pense ?

-Et toi ? Tu te remets de ton opération ?

-Ça va couci-couça, dit-il en agitant ses mains

-Tant mieux.

-...

-...

Sous ce silence oppressant, je décidai finalement de prendre la parole :

-Tu as de quoi t'occuper ? Je meurs d'ennui.

Il s'illumina d'un coup et se précipita sur sa table de chevet, où reposaient fièrement une pile de livres. Il en dégagea quelques uns, avant de me les tendre.

-Je savais qu'on avait les mêmes passions !

Je le sens mal, là...

Mon intuition s'est révélée juste, il n'y avait presque que des livres sur le suicide. J'en ouvris un, sur une page qui avait un marque-page, pour tester, on savait jamais, toutefois que ça soit bien écrit...

"Je danse sur un morceau de musique, qu'on appelle la vie. J'aimerais danser avec la mort, mais elle attend la prochaine valse et rallonge l'actuel morceau. Quand pourrais-je lui prendre la main pour l'emmener danser avec moi ?"

Je fermai le livre en un claquement brusque. À quoi pensais-je ? Je savait pourtant son goût pour les livres... philosophiques.

Il me regarda avec des yeux brillants d'espoir.

-Alors, tu as trouvé ça comment ?

Je lui pris une de ses mains (pour annuler mon pouvoir) et je répondis, avec un sourire forcé sur le visage :

-J'ai A-D-O-R-É ! Surtout le passage sur la danse !

-Génial ! Je t'en passe un autre, alors !

M**de...

C'était de ma faute en plus, ça m'apprendra à vouloir lui mentir.

-Je suis sûr que tu vas apprécier celui-ci ! C'est sur une jeune adolescente, qui est un peu plus jeune que toi, et qui veut mourir.

-... Une jeune adolescente ?

Il hocha la tête.

-Oui, juste un peu plus jeune que toi, et elle a l'impression de ne pas être à sa place dans ce monde. C'est compréhensible, d'ailleurs, ajouta-t-il

-... Comme toi à son âge, quoi.

-Exactement ! Aller, vas-y, lis-le !

En me maudissant  intérieurement, je pris, toujours avec mon sourire forcé, le livre, qui était plus fin que l'autre. Je pris une page au hasard et commençais ma lecture.

Chūya X readerWhere stories live. Discover now