Chapitre XIV

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Chapitre XIV : Dernier espoir

Comme prévu, je retrouvai mes collègues au camion de l'agence. Je me mordais les lèvres en permanence. Je tendis ma main vers Nakajima-san. Il ne comprit pas tout de suite, mais mon regard insistant lui rappela. Il me donna le sachet en plastique que je lui avais confié et qu'il avait soigneusement rangé dans son portefeuille malheureusement, pour lui, vide. Je sortis une mèche et la gardais dans ma main.

Heureusement que j'en ai prévu plusieurs...

On alla récupérer Kyoka-chan et Tanizaki-san. On ouvrit une porte arrière du camion et Nakajima-san les aida à monter.

Tanizaki-san se faisait soigner par Yosano-san et les autres parlaient de la position du boss de la mafia portuaire. Et moi...

Qu'est-ce que je faisais ? Je me répétais en boucle les paroles de Chūya. Et je rougissais et souriais bêtement en me remémorant la scène.

-Ranpo.

Je levai la tête en tentant d'effacer mon expression. Nakajima-san venait de parler et continua :

-J'ai reçu un message du patron. Il nous demande de ne pas attaquer la mafia.

Tout le monde se mura dans un silence.

Ça, c'est une mauvaise nouvelle pour nous.

Moi y compris, j'étais plongée dans ce silence. J'étais contente de ne pas devoir attaquer la mafia, mais en même temps... Ça voulait dire que Fukuzawa-sama allait... Je ne préférais pas y penser.

-C'est un ordre de notre patron mourant. Nous devrions essayer de capturer la personne à l'origine de ce virus...

-On a déjà essayé.

-Oui, mais...

Ranpo-sama avait raison. Il ne nous restait pas 36 000 solutions possibles.

-Bon, je vais vous donner la conclusion à laquelle vous parviendrez au bout de 10 000 années de réflexion. D'accord ? C'est impossible. Notre ennemi est l'incarnation du mal. Nous n'arriverons pas à déjouer ce plan préparé minutieusement contre nous tous.

-Tu le penses vraiment ?

Je pense que Nakajima-san était sidéré par la proposition de Ranpo-sama.

-Je le sais, c'est tout. De plus, ta proposition est une infraction aux ordres. Mais je te laisse le choix de décider si oui ou non tu veux franchir le pas.

-Donc pour toi... Soit on les affronte, soit on abandonne et on bat en retraite... C'est ça ? demanda Kunikida-san

-Oui, lui répondit Ranpo-sama. Seulement, nous n'avons pas le temps de réfléchir. Lorsque la mafia apprendra que le patron, poursuivit-il, se trouve en lieu sûr, ils feront tout pour nous mettre la pression en menaçant nos familles, nos amis, voire nos proches en otage, afin de nous pousser à le leur livrer. Et nous ne pourrons rien faire contre ça.

Un blanc s'installa. Évidemment, qu'il avait raison. Et on le savait. C'est pour ça qu'on devait trouver un autre moyen. Il devait bien en exister un.

Il y a toujours des solutions. Il faut juste trouver laquelle est la bonne.

-Je prends le risque.

C'était Tanizaki-san qui s'était manifesté.

-Nous ne sommes capables d'agir...qu'en utilisant la violence et la force, de toute façon.

Il avait raison, lui aussi. Même si elle ne résolvait pas tout, elle était l'une des voies les plus faciles à utiliser pour cette situation.

-Comptez sur moi aussi, dit Yosano-san. Je connais le Dr Mori depuis bien longtemps. Et je suis sûre qu'il s'attendait à ce genre de situation.

-Il me fait peur. avoua Kyoka-chan, Mais je veux mettre à la disposition des détectives armés, tout ce que je sais sur la mafia.

-Quoi ?! Kyoka, tu... s'étonna le tigre-garou

-Je ne sais pas ce qui est juste ou non, commença Kenji-kun, Mais si tout le monde y va, pas question de vous laisser risquer votre vie les bras croisés.

-Moi aussi, je viens, décidai-je. Je veux vous être utile et je ne peux pas laisser Fukuzawa-sama mourir sans rien faire.

-Kunikida, qu'est-ce que tu fais ?

Il lui expliqua ensuite ce qu'il devrait faire en désobéissant au patron. Il lui rétorqua que si on faisait ce que Ranpo-sama prévoyait, d'autres innocents mourront, tout comme la petite fille. Je ne savais pas de qui il parlait, mais je compris rapidement ce qu'il s'était passé.

Elle était morte sous ses yeux, alors qu'il s'était juré de ne laisser mourir personne devant lui. Il devait être bouleversé. Pauvre Kunikida-san...

-Kunikida.

Ranpo-sama s'avança vers lui.

-Tu es le plus puissant et le plus droit de tous les membres de notre agence. C'est toi que nos ennemis vont tenter de tuer en premier. Ne l'oublie pas.

Il lui tapa l'épaule avant de se diriger vers l'extérieur du camion. Tous ceux qui s'étaient portés volontaires le suivirent.

Je jetai un regard en arrière, tout comme le détective aux cheveux noirs.

-Atsushi, tu ne viens pas ?

Il lui répondit qu'il réfléchissait à un moyen pour capturer l'homme. Ranpo-sama lui donna une piste, celle avec l'ancien membre de l'agence, aujourd'hui dans son futon en permanence.

-On commence par quoi ? demandai-je

-Pour nous... J'ai quelques pistes. Mais toi, rien.

Rien ? Je n'allais rien faire pour sauver Fukuzawa-sama ? Je ne servais à rien dans cette histoire ?

Je rageais intérieurement. Comment sauver d'autres personnes m'étant totalement inconnues, si je n'avais pas la capacité de sauver mon propre patron ?

-Rien ? Absolument rien ?

-Oui, rien.

N'en pouvant plus, je laissais la colère m'envahir un petit peu :

-Rien ?! Je suis inutile ?! Et Fukuzawa-sama ?! Hein ?! Il va mourir, si on ne fait rien !!! Je veux vous aider !

Ranpo-sama me répondit sur son ton calme et posé, habituel :

-Tu ne fais que nous ralentir, pour le moment. Il ne nous reste plus beaucoup de temps.

-Mais...

-Il risque de mourir. Et si la mafia met la main sur ton pouvoir... (il ouvrit les yeux) S'ils te tuent, ou même pire, s'ils l'utilisent, ce serait la fin pour nous. Tu comprends ?

Je me pinçais les lèvres. Évidemment qu'il avait raison. Je le savais pertinemment.

Avant que je ne puisse répliquer, il posa sa main sur mon épaule.

-Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour notre patron.

Je me dégageais de son emprise, un peu calmée et en réfrénant ma colère, et me mettais dos à eux.

-Je vais le faire, grommelai-je, Uniquement pour Fukuzawa-sama.

Puis, je m'élançais en direction de ma prochaine destination.

-Attends, commença Yosanos-san

-Ne t'en fais pas. Elle ne court aucun danger pour l'instant, la coupa Ranpo-sama

En effet. Le lieu où je me rendais n'était autre que l'hôpital, où, j'espèrais, je pourrais me rendre utile plus tard, en attendant de nouvelles instructions.

À suivre...

Chūya X readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant