Chapitre IX

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Chapitre IX : Liberté


-Tout l'équipage a abandonné le navire. Pourquoi êtes-vous resté ?

On reçut un autre appel, depuis notre poste. Mon frère décrocha, tout en coupant l'appel avec Nakajima-san et me fit signe de me taire. Mon souffle se coupa en entendant la personne au bout du fil.

-Bonjour.

-J'espère que tu vas bien, Dazai-kun.

Le boss de la mafia portuaire... Cette saleté qui s'en était pris à Naomi-chan et à Haruno... Il allait raccrocher, mais :

-Attends ! Ne raccroche pas !

-Qu'est-ce qui y'a, Mori-san ? Je croyais que la mafia avait déjà accepté de ne pas interférer avec les opérations de l'agence de détectives.

-Justement à ce propos de cet accord... À en juger par le rapport que j'ai reçu d'un de mes subordonnés... Je crains de ne plus pouvoir tenir cette promesse.

* < * ° * > *

Je croyais que tous les membres de la mafia obéissaient à leur boss... J'avais tort, il y en avait au moins un qui le défiait ouvertement. Dans quel pétrin était Nakajima-san ?

-Le caprice d'Akutagawa-kun d'être un loup solitaire n'a pas du tout changé... On peut rien y faire.

On n'était plus en ligne avec le boss de la mafia, et de nouveau, on était avec Nakajima-san. J'arrivais de nouveau à respirer normalement.

-Atsushi-kun, on n'a pas le temps pour lui. Fonce.

-Mais....

-Ça va aller. Suis mes instructions et tu passeras devant lui sans problème. D'abord...

-Akutagawa. Je suis actuellement en ligne avec Dazai-san. Je crois qu'il veut te parler.

-.... DAZAI-SAN ! s'écria dans le casque une voix qui m'était inconnue et qui me fit sursauter

Grand frère raccrocha. J'étais surprise. Par son geste. Mais je ne lui demandais rien : chacun a ses petits secrets qu'il cache aux autres. Il appela un autre numéro

-Hé Kyoka-chan. Tu m'entends ? C'est Dazai. Après avoir négocié avec le département spécial...on a obtenu la permission de te ramener sur terre.

-............

-Je vais te dire comment piloter le véhicule. Tout d'abord, va au tableau de commande...

-C'est bon. J'en ai assez. Plus rien n'a d'importance désormais...

Kyoka-chan... Qu'est-ce qui s'est passé pour que ta volonté soit aussi détruite que le ton de ta voix le suggérait...?

-...Ah bon ? Je vois. Donc je vais être honnête avec toi. L'agence de détectives n'a aucune raison de te sauver... Car tu n'es pas encore un membre officiel. Nous avons un test d'admission que tu n'as pas encore passé. C'est un test, continua-t-il d'expliquer, pour déterminer si oui ou non une nouvelle recrue a la volonté et le courage de sauver les autres, même de parfaits inconnus.

-...Je vais sûrement...rater le test...

-Écoute Kyoka-chan. C'est (T/p). Tu vas le réussir ce test. Il n'y a aucune raison que tu échoues. Tu as déjà sauvé plusieurs fois Nakajima-san, non ?

-Ne dis pas ça.

Je le regardai. Son visage était attristé. Comme pendant ses derniers jours à la mafia. Je ne lui avais pas demandé ce qu'il s'était passé, il était déjà assez mal comme ça.

-"Des anciens meurtriers n'ont pas le droit d'être de bonnes personnes". ...Tu le crois vraiment ? Kyoka-chan... Tout le monde a ses forces et ses faiblesses.

Il avait commencé à jouer avec une boîte de sa main droite.

-Ton talent se trouve apparemment dans l'acte de tuer...ce qui t'a mené à croire que... Tu n'es pas faite pour rejoindre l'agence de détective.

-.........

-C'est n'importe quoi. Ton raisonnement est tellement fragile que je peux le détruire en 1 seconde. Dis-moi, Kyoka-chan... Combien de vie as-tu pris de tes mains ?

-35.

-Tu as tué 35 personnes. Et alors ?

C'est vrai que lui avait passé plusieurs années à la mafia, donc il a dû tuer plus de personnes qu'elle. Mais ce n'est pas une excuse à donner à une enfant de 14 ans !

-Écoute-moi Kyoka-chan. Tu ne sais rien de l'agence de détectives. Tu ne sais rien sur toi-même non plus. Personne n'est omniscient. C'est pour cela que nous avons des "possibilités". Même Atsushi-kun qui t'a donné une chance...était connu comme une bête de calamité. Mais, reprit-il, en ce moment même, il se bat pour protéger cette ville, pas très loin dans le ciel... Sa vie ne tenant qu'à un fil.

* < * ° * > *

-Kyoka-chan. Si c'est ce que tu veux... Je pourrais faire en sorte que le meurtre reste ton mode de vie. Mais tu n'es pas la seule dans une situation aussi difficile. "Que doit-on faire quand son idéal est en désaccord avec la réalité ?". Les gens se battent tout le temps...pour trouver un mode de vie approprié. Pourquoi nous battons-nous ? Comment devrions-nous vivre ? Personne ne te donnera les réponses à ces questions. Tout ce que nous avons, c'est notre droit de nous sentir perdus... De nous précipiter imprudemment vers le fond du caniveau... Comme des chiens errants recouverts de boue.

-Kyoka-chan, repris-je, N'étais-tu pas heureuse de ces moments passés avec nous ? Avec Nakajima-san ?

-... C'était une erreur...

-Absolument pas. Tu as le droit d'être heureuse. Tout le monde en a le droit. Peut-on vivre sans le bonheur ?

Elle ne répondit rien. Je soupirai.

-Je peux te donner un dernier argument...

* < * ° * > *

On avait retrouvé Nakajima-san sur les docks avec un homme qui m'était inconnu. Un vieil homme, sûrement un membre de La Guilde. Il y avait aussi un jeune homme aux cheveux noirs et aux pointes blanches que je reconnus comme étant Akutagawa. On m'avait dit de ne pas m'en approcher et il ressemblait à sa photo.

-Ça suffit Atsushi-kun.

-Dazai-san...

-Kyoka-chan s'est surmontée et a sauvé la ville avec honneur et vertu, comme il se doit d'un membre de l'agence. Elle a exaucé son souhait.

-Mais quand même ! Pourquoi devait-elle mourir...?!

-C'était, en effet, une manière bien dure pour arriver à ces résultats... Cependant, il y avait une raison valide à ses actions.

Nakajima-san semblait perdu. Fukuzawa-sama arriva et mon frère lui expliqua :

-La capacité du directeur Tous les hommes sont égaux ne fonctionne que sur ses subordonnés. Autrement dit, elle ne marche que sur les membres de l'agence. C'est une capacité d'inhibition qui accorde à une personnes le contrôle sur sa propre capacité.

Il lui dit après pourquoi il pouvait maîtriser maintenant son tigre et que Kyoka-chan a validé son test.

-...Tu comprends  ce que ça signifie ?

Kyoka-chan était là, dans les bras de la Yasha Shirayuki. Nakajima-san tourna la tête.

-J'ai coupé mes chaînes avec l'épée du démon, expliqua-t-elle, et je me suis enfuie.

Il courut vers elle et la prit dans ses bras. Elle lâcha un "Aie".

-Pardon de vous avoir laissé tous les deux dans le noir. Mais autrement, ce n'aurait pas été un test d'admission.

-Est-il possible que.... Tu savais tout depuis le début...?

-La ville a été sauvée, l'ennemi a été vaincu, et Kyoka-chan a passé le test. J'étais un peu inquiet au début, mais je suis heureux que tout se finisse bien.

-Dazai-san.

À suivre...

Chūya X readerWhere stories live. Discover now