Chapitre 12

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SARAH

Je me réveille dans un lit, avec des perfusions sur tout le bras, maman et Paul sont de l'autre côté de la porte, je les aperçois à travers la petite vitre qui sépare ma chambre du couloir. Je sais que je suis à l'hôpital. Je me repasse la soirée à ma sortie du poste de police. Je vois Matt et Ryan très inquiets. Matt fait les cent pas, j'aperçois dans son regard encore cette rage, cette haine, qu'il avait quand il s'est approché de John. Il me rejoint, toute sa colère a disparu et à laissé place à du soulagement. Un sourire se dessine sur nos visages, en l'espace de quelques secondes, j'ai cru que le temps, c'était arrêté, que nous étions seuls aux mondes. Plus rien existait, je n'avais qu'une envie, m'enfuir avec lui et sans rien comprendre. Mon corps tellement affaibli, je sens l'impuissance de parler avec lui, mon regard devient flou, je perds l'équilibre et tombe dans ses bras. Si réconfortant d'habitude, à cet instant, ils ne servent qu'à tenir mon corps inerte et inconscient.

Comme j'aimerais qu'il soit à mes côtés et qu'il me dise que tout ira bien. Je voudrais prendre mon courage à deux mains et lui avouer mes sentiments. Si seulement il pouvait me vouloir, moi et personne d'autre. Mais c'est Matt, aucune fille aux mondes ne pourra le faire changer et encore moins moi. Il faut que je me rende à l'évidence, il ne sera jamais avec moi. Je dois me faire à l'idée et passer à autre chose. Même si je l'aime au plus profond de moi, je ne pourrais pas le laisser jouer avec mes sentiments, mais surtout pas avec ma virginité. Mon premier chagrin d'amour, sans que rien n'ait commencé. Est-ce qu'un jour, je rencontrerais quelqu'un ?

Maman et Paul entrent dans la chambre avec le médecin.

— Bonjour Sarah, je vous ai fait tous les examens nécessaires et vous n'avez rien. Votre perte de conscience de ce soir est due à toute la pression qui s'est accumulée tout au long de votre soirée, qui a bien été chargée. Aucune inquiétude avec votre noyade. Je vous préconise beaucoup de repos. Alors pas de folie les prochains jours, on est d'accord, pas de sauts en élastique, on évite les disputes avec qui que ce soit et encore moins avec son chéri, lui doit être au petit soin.

Le médecin arrive à me faire sourire, je lui réponds.

— Pour ça, aucun souci, il faut déjà en avoir un.

— Je vais vous signer les papiers de sortie, vous serez dehors dans moins d'une heure. Je vous souhaite une bonne fin de nuit. Au revoir.

Je dis au revoir au médecin, une demi-heure plus tard, une infirmière vient m'enlever la perfusion, elle donne à maman une ordonnance et des médicaments pour la nuit. Nous prenons la route pour rentrer à la maison, maman et Paul discutent. Moi, je suis, je ne sais où, le regard dans le vide, je suis encore tétanisé parce qu'il vient de m'arriver. Nous arrivons, maman et Paul m'aident à monter dans ma chambre, je me couche dans mon lit.

— Tu m'as fait une de ses peurs aujourd'hui, ne me refais plus jamais ça.

Encore très affaibli, je lui réponds.

— Promis, je ne le ferais plus jamais.

Ils me laissent dormir, mais la porte reste ouverte, car le médecin à demandé une surveillance, au cas où pour la nuit. Avant de m'endormir, je regarde mon téléphone, il y a plein de vidéos de mon arrestation qui circulent sur les réseaux sociaux. Je lis les commentaires, plus méchants les uns des autres. Je vois plusieurs messages, il y en a un d'Ashley, elle a dû regarder les vidéos et elle se pose des questions.

— Coucou, comment tu vas ? J'ai appris pour ta noyade, comment a-t-elle pu te faire ça ? Si tu as besoin de parler ou de quoi que ce soit, je suis là. Je te laisse te reposer. Bonne nuit.

De quoi elle parle, quand elle me dit " comment a-t-elle pu te faire ça ". Je n'ai plus la force de lui demander, je le ferai demain. J'ai un autre message, d'un numéro que je ne connais pas.

MA MEILLEURE AMIE EST DEVENUE MA PIRE ENNEMIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant