CHAPITRE 2 - ISAAC

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Il me regarde sournoisement avant de chuchoter :
- Ou alors... c'est ma petite rouquine sexy qui attend son trou du cul de mec qui te chiffonne ? dit il avec un sourire de tête à claque.
- J'ai envie de te gifler parfois, Mav.
- Je m'inquiète juste pour notre petit couple ! Tu veux quitter une divinité pareille ?
- C'est plus moi qui devrait m'inquiéter de l'intérêt que tu portes à cette rousse, marmonné-je.

Il commence à me montrer ses muscles, en posant à la manière des bodybuilders.

- Eh Mav ! lance T.K. Tu sais qu'il en a plus que toi ? s'exclame-t-il en parlant d'abdos.
- Merci du soutien T.K ! s'exclame mon meilleur ami en boudant.
- T'inquiète pas mon chou, tous les deux ça sera toujours de la vraie bromance, dis-je en balançant une serviette sur mon épaule. Je prends une douche, tu m'attends ?
- J'ai mon cours de stats, mec. Mais y en a une qui...

Avant qu'il n'aille plus loin j'enfonce mon doigts dans ses cotes pour le déstabiliser. Il n'aime pas quand je fais ça et ça me fait rire car il exagère sans cesse. Je ris dans ma barbe en l'entendant m'insulter. Je l'imagine me faire un doigt et ça me fait bien marrer.

En entrant dans les douches, la vapeur s'évacue. Ce qui est bien lorsque l'on pratique un sport, c'est que nos muscles sont sollicités tant bien que mal. Qu'on le veuille ou non on ressentira toujours cette douleur, et ça me fait vivre. Cela me rend aussi fier car cela veut dire que je me surpasse un peu plus chaque jours.

Tout ça pour dire : croyez moi lorsque je vous dis que prendre une douche après un entraînement est la meilleure sensation. Ce qui n'en est pas une en revanche, c'est d'entendre un mec parler une nouvelle fois de sa tromperie.

- Mec ! Je te jure elle était tellement bonne, entends-je. Plus que Lev, elle est ennuyante. Quand on a l'habitude d'un trou c'est chiant, putain.

Mes poings se serrent sans que je ne les en empêche. J'ai seulement envie de défendre l'honneur de Lev. Et ça me dégoûte qu'un homme comme lui puisse se permettre de penser qu'il est normal de parler d'une femme de cette manière. Mes amis et moi sommes peut être des hommes, mais ce qui est sur c'est que je n'ai jamais entendu mes potes parler irrespectueusement d'une fille de cette manière.

Ma mère m'a appris rapidement à respecter les femmes, et si j'agissais comme ce trou du cul, je serai certainement dans un cercueil à l'heure actuelle. Étant le grand frère de la fraternité, ayant deux petites sœurs et un petit frère, je me dois de montrer le respect, d'être là pour eux, notamment dans le contexte actuel.

- Pourquoi tu ne la quittes pas ? demande un mec.
- Parce que, son père est friqué. Et elle est sacrément sexy. Un beau trophée.

Au moment où je m'apprête à allumer la douche, j'entends un petit cri étranglé juste derrière le rideau. J'enfile rapidement une serviette autour de ma taille et récupère celle que j'avais autour des épaules. J'ouvre le rideau et m'aperçois que Lev a tout entendu.

Elle se tourne vers moi, de la rage passant dans ses yeux. Je m'approche d'elle et prends sa main pour nous échapper d'ici.

- Qu'est ce que tu fais, chuchote-t-elle en me serrant un peu plus fort ma main.
- Je te sauve d'une situation dans laquelle tu n'aurais jamais aimé être.
- Je suis déjà cocue, tu vois quoi d'autre ?
- Qu'il vire ses amis pour que tu lui fasses plaisir peut être ?

Elle tente d'enlever sa main mais je l'en empêche. Ce contact... ce contact électrise mon corps. Tout entier. Sa peau est douce et agréable au toucher, et je me demande si d'autres parties sont aussi douces. Cependant je me ravise rapidement : je suis en serviette alors ce n'est pas le moment de penser à ça. Je lâche sa main cinq minutes pendant qu'elle me regarde.

Je me change devant elle sans aucune gêne, alors qu'en temps normal j'aurais été plus que gêné d'être épié par son regard vert. Un regard émeraude qui lit sûrement au plus profond de mon âme. Je récupère ensuite mon sac et reprends sa main. Pendant que j'enfile mon caleçon et un jean, je sens son regard lourd de sens sur mon corps. Je me tourne et la regarde dans les yeux : son mec est à coté et je ne peux m'empêcher de flirter avec elle.

- T'aimes ce que tu vois ?

Elle ne répond pas et tourne la tête, je la vois rougir légèrement. Puis elle reprend son sérieux et me regarde avec colère. Je prends mon sac sur mes épaules et ferme mon casier.

- Mais c'est quoi ton problème Miller ! s'écrie Lev une fois que nous sommes sortis de la patinoire.
- Mon problème ? Je n'en ai pas, demande ça au trou du cul qui te sers de mec plutôt.
- Alors c'est ça la situation de laquelle tu voulais me sortir ? J'aurais pu le faire seule !

- Écoute, on sait tous les deux ce qu'il se serait passé. J'en ai rien à faire que vous fassiez vos affaires dans les douches. Oui, surprise ! Je vous entends. Heureusement ça s'est arrêté, bref...
- Tu jacasses, Miller !
- C'est pas la première fois que tu le surprends dire une chose pareille et c'est toujours la même chose, tu le pardonnes. Arrêtes, McAllister. Il ne te mérite pas. Tu mérites bien mieux.

Je passe ma langue sur ma lèvre inférieure et reprends plus doucement.

- Écoute, je n'ai rien à te dicter, surtout pas comment mener ta vie, Lev. Mais quitte le, quitte le avant de te rendre compte de l'erreur qu'il est.

Elle lève les yeux en riant.

- Parce que tu n'es pas une erreur pour une femme, peut être ?
- Je ne suis jamais sorti avec quelqu'un Lev. Alors oui, je ne suis l'erreur de personne.

Elle cligne des yeux, sûrement stupéfaite par ce que je viens de lui annoncer. Tout le plaisir est pour moi.

- Tu... t'as... quoi ?
- Erreur 404 ?
- Oui ! Je veux dire, Isaac Miller, n'a jamais été en couple ?!
- Ravi d'avoir refait et égayé ta journée, Lev. Juste, prends conscience de ta valeur, dis-je avant de me retourner.

PHŒNIX Where stories live. Discover now