dans les coulisses des essayages

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mes paupières s'alourdissent doucement lorsque je sens une légère secousse. je tourne la tête vers ma tante, répondant à son regard.

tante eleanor :
nous sommes arrivées, ma chère.

je me redresse lentement, observant la dame de compagnie de tante eleanor qui attend sous la pluie, son parapluie déployé pour nous accueillir. ma tante descend avec grâce de la calèche, aidée par le cocher. je prends une profonde inspiration avant de suivre son exemple, acceptant l'aide du cocher pour descendre à mon tour.

moi :
merci beaucoup.

je souris chaleureusement au cocher, exprimant ma gratitude pour son assistance. une fois devant le magasin de la modiste, je remarque ma tante et sa dame de compagnie échanger un sourire complice, laissant entrevoir une complicité qui les unit depuis longtemps. à travers la vitrine du magasin, j'aperçois plusieurs mères accompagnées de leurs filles, créant une atmosphère animée et féminine.

sans même m'en rendre compte, ma tante se dirige vers l'entrée du magasin, sa dame de compagnie nous ouvrant la porte avec élégance. je franchis le seuil, sentant son regard bienveillant me suivre tandis qu'elle marche derrière moi.

à l'intérieur, je sens les regards scrutateurs des autres clientes, surtout des mères accompagnées de leurs filles. leurs yeux semblent peser sur moi, évaluant peut-être ma tenue ou ma présence dans ce lieu.

pendant ce temps, tante eleanor et sa dame de compagnie sont en pleine discussion avec l'assistante de la modiste, discutant probablement de notre rendez-vous. les voix étouffées des femmes se mêlent au brouhaha ambiant du magasin, créant une ambiance à la fois vivante et fébrile. alors que je détourne le regard pour éviter de prêter attention aux regards scrutateurs des autres clientes, leurs voix parviennent tout de même à mes oreilles.

mère (1) :
regardez celle-là, avec sa couleur de peau, elle ne plaira à aucun homme au bal organisé par la reine.

mère (2) :
oui, c'est bien vrai. et elle ne plaira tout simplement pas à la reine non plus.

leurs paroles, empreintes de mépris et de préjugés, résonnent douloureusement dans mon esprit. leur rire étouffé, plein de condescendance, résonne dans le magasin, comme une sentence prononcée à mon encontre. je ressens une vague de tristesse et de colère monter en moi, mais je m'efforce de garder la tête haute, refusant de leur accorder le plaisir de me voir abattue. Je me concentre sur ma respiration, cherchant à maintenir ma dignité dans cette situation humiliante.

alors que je m'apprête à me retourner pour faire taire ces femmes impertinentes, je sens soudainement quelqu'un attraper brusquement mon poignet non blessé. c'est seulement lorsque j'entends la voix calme de ma tante que je réalise qui m'a arrêtée dans mon élan.

tante eleanor :
ne fais pas attention à elles, ma chère. ces femmes sont vicieuses. c'est déjà la troisième fois cette année qu'elles participent à ce genre d'événements.

un rire moqueur m'échappe alors que ma tante m'informe que la modiste nous attend.

tante eleanor :
ma chère, la modiste nous attend. allons-y rapidement.

moi :
d'accord, tante eleanor. je suis prête.

tante eleanor :
très bien. essayons de ne pas tarder, nous avons encore beaucoup à faire aujourd'hui.

moi :
oui, bien sûr. allons-y.

je lui adresse un sourire complice avant de tourner mon regard vers les mères. elles tentent de me sourire en retour, mais leurs expressions semblent forcées, leur sourire ne parvenant pas à masquer leur malveillance. leurs lèvres s'étirent dans un semblant de courtoisie, mais leurs yeux trahissent leur véritable intention. un éclat de mépris perce à travers leur faux sourire, révélant leur véritable nature. je leur rends leur sourire, déterminée à ne pas leur accorder le plaisir de me voir affectée par leurs remarques mesquines.

alors que je me retourne pour suivre ma tante et sa dame de compagnie, nous traversons un rideau de porte en perles blanches qui scintillent à la lumière. les perles sont délicatement disposées, créant un effet de mouvement fluide et élégant lorsque nous passons à travers. le rideau émet un léger bruissement à chaque mouvement, ajoutant une touche de mystère et de glamour à notre entrée.

une fois de l'autre côté du rideau, nous nous retrouvons dans une salle d'essayage spacieuse et lumineuse. les murs sont tapissés d'un papier peint aux motifs floraux délicats, apportant une touche de féminité et d'élégance à l'ensemble de la pièce. de grands miroirs ornent les murs, reflétant la lumière naturelle qui entre à travers les fenêtres, créant une ambiance chaleureuse et accueillante. au centre de la pièce se trouve une grande table recouverte d'un tissu fin et coloré, sur laquelle sont disposés des échantillons de tissus et des accessoires de couture. des chaises rembourrées sont placées autour de la table, offrant un espace confortable pour s'asseoir et discuter des choix de conception. des étagères le long des murs sont remplies de robes finies et de croquis de modèles, témoignant du talent et de la créativité de la modiste. l'air est empli du doux parfum des tissus et des fleurs fraîches, créant une atmosphère calme. la modiste, occupée à retoucher une robe, remarque notre présence et vient saluer tante eleanor. leur échange est empreint d'une familiarité évidente.

modiste :
eh bien, cela fait une éternité depuis notre dernière rencontre ! vous vous êtes faite rare ces derniers temps.

tante eleanor :
oui, je suis désolée, chère amie. je ne suis plus aussi active dans le monde des événements. je ne sais même pas quoi vous ramener pour que vous retrouchiez quelques choses.

modiste sur le ton de la rigolade :
ah, vous préférez simplement envoyer vos domestiques, n'est-ce pas ?

tante eleanor, riant :
oh, voyons, vous savez bien que ce n'est pas vrai.

la modiste tourne son regard vers moi et la dame de compagnie de tante eleanor avant de se tourner vers la dame de compagnie, qu'elle salue chaleureusement en la prenant dans ses bras.

modiste :
et comment vas-tu ernestine ? ce n'est pas l'enfer de travail pour elle ?

tante eleanor, (riant) :
oh, laissez-la tranquille, vous savez bien qu'elle est indispensable !

la modiste se tourne maintenant vers moi, venant doucement attraper mon menton. se tourne vers ma tante, observant la scène avec un sourire bienveillant.

modiste :
oh, quelle pure beauté vous avez là ! elle ressemble à un diamant pur. où l'avez-vous cachée tout ce temps ?

ma tante, légèrement émue, explique à la modiste un peu de mon histoire.

tante eleanor :
en effet, elle est devenue orpheline à l'âge de douze ans, accompagnée de son frère, suite au décès de leur mère, puis de leur père, mon frère. nous avons alors pris la décision, en accord avec la famille maternelle, qu'ils aillent vivre chez la sœur de leur défunte mère, où ils ont résidé jusqu'à atteindre l'âge de dix-huit ans pour eve.

la modiste écoute attentivement, son visage exprimant une combinaison de sympathie et de curiosité envers mon passé.

| fiancée contre mon gré (pause)Where stories live. Discover now