[Ki-Oon] Poison City : L'intégrale - Tetsuya Tsutsui

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Nouvelle chronique pour un manga qui m'a tout particulièrement séduite : Poison City de Tetsuya Tsutsui !

Jeune mangaka en quête de reconnaissance, Mikio Hibino se lance dans la grande aventure de l'édition avec Dark Walker, une fiction apocalyptique. Malheureusement, au même moment, un loi cherchant à purifier la littérature à destination de la jeunesse impose sa censure à travers le pays. de nombreux livres sont déclarés nocifs et interdits à la vente des mineurs, forçant les maisons d'édition à les retirer du marché, faute de ventes. Pire, certains auteurs vont jusqu'à être eux-mêmes déclarés nocifs et contraints de suivre des thérapies comportementales traumatisantes qui leur passe en général l'envie de poursuivre leurs activités. Pour échapper à la censure, à quel point Mikio est-il prêt à défigurer son histoire ?

J'ai beaucoup aimé ce texte dont on apprend dans les annexes qu'il est tiré d'une histoire qui est vraiment arrivée à l'auteur. Un autre de ces ouvrages a été classé nocif sans qu'il n'en est été notifié avant très longtemps, et il se battait lorsque le livre est sorti pour lui faire retirer cette étiquette dont il a longtemps souffert.

Ce livre est un gros exutoire qui aborde les dérives de la censure littéraire, principalement au Japon, mais qui a aujourd'hui une résonnance quasi-mondiale avec la cancel-culture. On y aborde des critères de censure tout d'abord légitimes, à savoir l'exposition des jeunes à des violences extrêmes, mais qui dérivent rapidement sur des motifs absurdes, tels que les positions des personnages, ou descendre d'une fenêtre par la gouttière comme montré dans l'histoire.

Le personnage principal tente de contourner la censure dans un premier temps, avant de décider que l'art ne peut être dicté par ce que le gouvernement pense. Malheureusement, on se rend vite compte que les rapports de force ne sont pas égalitaires, et ça va être tout l'enjeu de l'intrigue. Les lobby, les puissances ne gagnent en fore qu'en contrôlant encore plus la population, ce qui conduit bien sûr vers une critique du totalitarisme. Ce texte est une dystopie dans le sens où les auteurs sont punis de manière extrême, mais le sujet même du texte est en vérité très actuel.

Le livre n'est pas exempt de défauts toutefois. Sa vision de choses restent un peu naïve parfois, et le texte prend même un peu des allures d'encyclopédie en essayant de rappeler les exemples de censures de l'Histoire. le message général manque de subtilité. Toutefois, par exemple pour des gamins qui étudient la censure, ça peut être une excellent porte d'entrée facile d'accès pour comprendre ce que c'est que la censure et comment ça fonctionne.

Le dessin est globalement bon. J'aime beaucoup le fait qu'on voit la vie de Mikio, mais aussi celle de ses personnages, qui sont d'ailleurs en couverture de l'histoire. Leur histoire est très symbolique et parle également de lutte contre les gangrènes de la société, ici représentées par des zombies. Une image ici encore très efficace (mais pas très subtile) qui vient donner encore plus de poids à l'intrigue.

C'est dans l'ensemble une très bonne découverte, qui n'était pas du tout ce à quoi je m'attendais lorsque je l'ai acheté pour sa couverture, et je ne suis pas mécontente de l'avoir sélectionné au hasard chez Easy Cash ahah. Je recommande, c'est très cool !

GRAINES D'AUTEURS | Tome 2 | Interviews d'auteurs & chroniques de livresWhere stories live. Discover now