Ainsi se termine cette quête. La quête d'une vie. Celle de mon existence.

J'avais dix-huit ans quand Isaac est mort. Dix années sombres et douloureuses se sont écoulées.

Lentement.

Lourdement. Me forgeant jusqu'à devenir cet homme glacial et impitoyable.

Isaac. Est-il fier de moi?

Combien de fois j'ai refait le scénario de son départ pour les Etats-Unis? Combien de fois dans ces scénario je me suis imaginé l'accompagner?

Je m'autoflagellais en me bourrant de crâne de culpabilité.
En m'octroyant la lourde responsabilité de sa mort. En me convaincant, que si j'avais été aux cotés d'Isaac, alors forcément la situation aurai été différente.

Je serai peut être mort, et lui en vie.

Mes yeux s'humidifient.

Je n'ai plus de remord. Parce que j'ai laissé mon coeur guidé mes pas.

Certes, la peine est toujours là, comme tatouée dans mon esprit, y longeant une douleur capable de faire exploser ma poitrine. Mais je sais que je surmonterai ça. Je le peux.

Alors je prie. Je prie en espérant que l'avenir sera propice. Et il le sera. Son sourire me l'a promis.

Son sourire à elle.

Les yeux fermés et mes airspods dans les oreilles, je n'appréhende pas ce contact doux et bienvenu de ma poupée aux cheveux bruns.

Mia dépose ses lèvres contre les miennes, tandis que sa main caresse une l'humidité sur mes joues.

Première fois que je pleure devant quelqu'un. Première fois devant une femme.

Je n'en ressens aucune gène. Parce que c'est elle. Et avec cette femme, je peux aussi être cet homme mutilé par la vie. Je sais qu'elle me préservera de jugements.

Après tout, même si je suis Ezequiel, je suis également composé de chair et de sentiment. Alors je n'ai plus à me dissimuler.

J'intensifie le baisé en attrapant son visage dans mes mains. Son odeur de monoï m'enivre intégralement. J'adore quand elle se douche avec cette huile. Je l'embrasse avec urgence, car Mia est le remède à tout mes maux.
C'est elle qui m'a sauvé. Clairement. Elle est ma rédemption.

Celle qui m'a sorti de cet état dévastateur qui aurait fini par me tuer. Aujourd'hui ou plus tard. La mort, de toute façon, c'était ce que je recherchais.

Mon plan était simple. Venger Isaac. Et puis mourir.

Maintenant, les choses sont différentes. Je veux Mia et  vivre à ses cotés. Voilà tout ce que je désire.

Mia, et la vie.

Je l'attrape complètement et la fait s'allonger à mes cotés. Ses yeux trouvent les miens. Une inquiétude se lit dans son regard, maquillé d'un trait noir.

— Tu iras mieux, Ezequiel.

— Nous irons mieux, la corrigé-je.

One to oneWhere stories live. Discover now