Fourty

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Lui

J'arpente les ruelles de La Ciudad avec une rage incompressible. J'ai cette voix dans la tête. La voix de cette pourriture qui m'a arraché... la seule personne au monde qui me donnait encore envie de vivre.

Serena Rivieira

Je me dirige vers mon unique rempart ; Salvador.

Mon oncle, chez qui je veux chercher l'aide nécessaire. Comme à chaque fois que je suis à genoux. Il est seul capable de m'épauler.

— Ezequiel, m'adresse t-il immédiatement quand je pénètre dans le salon.

— Mia a...

— Je le sais. Romario m'a déjà appelé.

— Il faut que je la ramène. Son père a du la retrouver. J'ai besoin de toi mio tio.

— J'ai déjà fait une vérification. Elle n'est pas auprès de lui.

— Comment ça?

— Il est seul dans sa villa d'Atlanta. Aucune trace de sa fille.

— Alors c'est son connard de fiancé.

— Non plus. Il est à New York. Mes hommes l'ont suivi. Lui aussi est totalement seul.

— C'est quoi ce bordel ! Ils la cachent peut être quelque part.

— C'est possible. Mais je suis septique. Romario est allé au pied de l'immeuble ou elle a disparu, il vient de me ramener les bandes de surveillance.

— Et?

— Trois types cagoulés sont entrés dans l'immeuble environ quinze minutes avant qu'elle n'y entre à son tour. On les voit ressortir avec elle, complètement inconsciente, avant de la jeter dans une voiture non immatriculée.

Un enlèvement.

— Qui ?

— Je l'ignore, mon fils. J'ai mis tout mes hommes sur cette affaire.

Mon coeur se durcit, il est à deux doigts d'exploser de douleur.

— Montre moi l'enregistrement ! imploré-je férocement.

— Ça ne fera pas avancer l'affaire. Il n'y a rien à tiré de cette video.

— Montre la moi ! insisté-je plus férocement.

Mon oncle expire avant d'exiger à un de ces hommes de lui rapporter l'enregistrement.
Les secondes me paraissent des heures... D'abominables heures interminables durant lesquelles j'ignore si elle est en sécurité, en vie et bien traitée.

Quand enfin, l'enregistrement nous est apporté, je saisis la tablette avec précipitation. Mes yeux ne quittent plus l'écran, ils ne le feront plus, tandis que j'examine minutieusement chaque action de cette courte video.

Et puis ma vision se trouble, s'obscurcit.

On la jette dans le coffre. Un coffre étroit, glacial, sale, étouffant. Ma raison, ma lumière, on l'a chargé dans un coffre comme un vulgaire sac.

One to oneWhere stories live. Discover now