||Jujutsu Kaisen|| La Reine des fléaux

Rentrons à la maison

*Pov Alizée*
Le frère de Kira ? Je ne savais pas qu'elle avait un frère ! Pensai-je.
Kyo s'était mis en position de combat, alors que le corps factice de Yumi était parti, ouvrant une brèche dans un rocher du domaine. Celle-ci revint un peu plus tard avec une sorte de poupée à forme humaine. Kira semblait avoir compris de quoi il s'agissait. Sa respiration était saccadée et elle suait à grosses gouttes, la main serrée autour de l'un des nombreux colliers qui ornaient son cou. Yumi s'avança vers Kira.
- C'est parfait. Vraiment parfait. Je me félicite. Elle esquissa un sourire, et passa un doigt sur ses lèvres, comme un loup alléché par sa proie se débattant devant lui.
- Mais de quoi tu parles à la fin ?! S'écria Emma. Vas-y, met nous dans la confidence puisque ton plan fonctionne si bien !!
- Tu étais la pièce manquante.
Yumi passa devant Emma, l'ignorant royalement, la faisant fulminer d'indignation.
- Avec ça, il va devenir surpuissant, et je pourrais enfin assouvir ma vengeance.
Elle considéra Kira, qui était toujours agenouillé, avec la même expression que quelqu'un regardant une punaise de lit.
Notre amie, abattue par toute la situation n'avait même pas levé la tête vers son adversaire. Elle qui d'ordinaire était si fière et si sûre d'elle, car en effet il y avait de quoi, semblait à présent démunie de tout sentiment. Yumi attrapa le menton de Kira et força son regard dans le sien. Kira ne cilla pas, le regard toujours aussi vide. Emma s'était placée derrière Yumi, de sorte que si elle tentait quoi que ce soit, elle pourrait la stopper. Mon regard se tourna vers Kyo, qui n'avait pas bougé d'un iota. Je me demandais même s'il avait cligné des yeux une seule fois depuis son serment d'allégeance à Yumi. Celle-ci posa sa main sur celle de Kira, d'une délicatesse qu'on ne lui connaissait pas.
*Pov Emma*
Le sourire qui fendit alors ses lèvres, me glaça le sang. A ce contact, la main de notre amie s'ouvrît, et son bras retomba alors sur le côté de son corps, comme vidé de toute énergie. Yumi arracha le collier rectangulaire, qui avait l'air si précieux aux yeux de notre amie. Il tomba au sol, et s'ouvrît sur un portrait très réaliste à l'encre de Chine. Il représentait une famille, et l'on y reconnaissait Kira, debout, sur la droite d'une petite fille aux joues rebondies et aux yeux pétillants.
- Oh mince, j'ai failli briser la pièce maîtresse. Yumi se pencha pour ramasser le pendentif, toujours la même lueur malicieuse dans le regard.
- Non... Kira leva enfin les yeux. Elle essaya de se saisir du bijou avant notre ennemie.
- N'as-tu donc pas compris, ma chère Kira ? Tu seras toujours la perdante.
Tout en fanfaronnant, elle s'avança ensuite vers Kyo. D'un seul regard, celui-ci, sût ce qu'il devait faire. Il insuffla son énergie occulte à la poupée en forme de corps. Un trou s'ouvrît sur la poitrine, de forme rectangulaire. Je crus comprendre ce que Yumi projetait de faire, même si je ne voyais pas en quoi le pendentif de Kira ferait quoi que ce soit à cette poupée sans vie.
A la seconde où Yumi approcha le bijou, il sembla s'animer. On pouvait voir son énergie occulte tourbillonner comme un trou noir. Un rayon de lumière bleue s'abattît sur les murs du territoire de notre ennemie, les teintant ainsi de violet sombre. Plus aucun bruit ne parvînt à nos oreilles, si ce n'est la respiration saccadée de Kira. Notre amie, clairement dépassée par la situation, commençait à s'agiter de plus en plus. A la seconde où le bijou s'enfonça dans la mortaise, la poupée inanimée, se couvrit de muscles, puis de chair, de sorte que tout fut recouvert. Elle arborait à présent des traits masculins, d'un adolescent, et était vêtue d'un Yukata.
L'étrange individu, (je ne savais pas comment l'appeler, n'étant pas sûre de sa nature) soupira profondément. Il émit un claquement de mécontentement, adopta une posture nonchalante, et fit craquer ses jointures.
- Bon. On attend quoi là au juste ?
La bouche de Kira s'était ouverte, ses yeux arrondis, et elle prononça du bout des lèvres :
- Non, ce n'est pas possible... Usumo-
Elle n'eût pas le temps de finir sa phrase. Il claqua des doigts, et 6 autres pantins qui semblaient sortis de derrière un rocher du domaine, lévitèrent pour se placer de part et d'autre de lui.
Ils se redressèrent tous en même temps. Un à un, alors que le mystérieux nouveau venu leur insufflait de l'énergie, ils s'animèrent, prenant tour à tour les traits des personnes du portrait.
- Bien. Maintenant que vous êtes tous et toutes de retour, c'est l'heure du conseil. Vous souvenez vous de ce dont on a parlé lorsque nous n'avions pas d'enveloppe charnelle. Il faut absolument la détruire. Que ceux et celles qui sont pour lèvent la main.
Toutes levèrent la main, sauf une.
C'était la petite aux joues rebondies.
- Je te l'ai déjà dit, je ne veux pas faire de mal à ma grande sœur !
- Tous les traîtres seront punis. Mais ce n'est ni le lieu, ni le moment. Allez, rentrons à la maison.
Les yeux des pantins s'écarquillèrent, alors que des spirales bleues tournaient dans leurs pupilles. Le frère de Kira, les avait tous reliés à lui par un fil, et il ouvrit une brèche dans le domaine.
- Nous serons amenés, à nous revoir, sois-en sûre. À bientôt, grande sœur.
*A l'extérieur du domaine, Pov Maki*
Putain c'est vraiment en train de s'éterniser là-dedans, j'ai l'impression que le temps s'écoule plus lentement depuis que ces foutues barrières nous séparent ! J'espère qu'elles vont bien...
Du coin de l'œil, j'avais aperçu Gojo partir avec un air contrarié.
Il nous avait vraiment laissé en plan ! S'il ne revient pas avec de l'aide, je jure de lui faire payer.
- Toge ! Sur ta gauche !
Inumaki était épuisé par le combat. Le fléau qu'on lui avait assigné, l'empêchait d'utiliser sa voix. Il renvoyait également chaque technique comme un miroir, et déformait les barrières nous séparant pour que ses attaques nous touchent. S'il essayait de faire exploser son fléau, il risquait alors de nous blesser Panda et moi. Évidemment, lorsqu'on arrivait à en terrasser un, il en sortait d'autres, tous plus puissants les uns que les autres. On aurait dit que l'expérience acquise par leur prédécesseur leur était transmise. Je commençais vraiment à être à bout de forces, et de nerfs, aussi essayai-je quelque chose de stupide. On ne sait jamais, ça pourrait marcher !
Alors que le fléau allait m'assener un coup de son poing difforme, je décidai de l'esquiver en passant par dessus sa tête, et de me jeter contre la barrière de toutes mes forces. Sans grande surprise, c'était un échec total, mais je rebondis et allai m'écraser en plein sur le fléau. Puisque l'énergie occulte semblait pouvoir passer au travers de la barrière, je me dis que mes compagnons pouvaient peut-être essayer de sortir. Quant à moi, il ne me restait plus qu'à tenir le coup, jusqu'au retour du grand débile au cheveux blancs. Je hurlai mon idée à Panda et Toge, qui essayèrent en vain de traverser la barrière rose. Yūji, Megumi et Nobara avaient été transportés sous terre, par une brèche ouverte sous leurs pieds. Ils n'étaient toujours pas remontés.
*de retour dans le domaine, Pov Emma*
Avant de s'en aller, le frère de Kira avait de nouveau claqué des doigts.
En passant par la brèche, il lança un regard dans notre direction, et les coins de sa bouche s'étirèrent.
Soudain, Kira fut renvoyée de force en notre for intérieur, et le domaine de Yumi trembla, sur le point de s'écrouler. Un flash de lumière nous éblouit, mais une protection nous empêcha de subir les dégâts de l'attaque. En une fraction de seconde, tout avait disparu, et il ne restait plus que nous, debout, au milieu d'un immense cratère. Nos compagnons étaient évanouis. C'est ce moment précis que choisit Gojo pour débarquer. Mais quel sens du timing ! À sa droite, un petit monsieur avec une longue barbe s'appuyait sur une canne. Je devinai sa puissance rien qu'en posant mes yeux sur lui. Derrière eux se pressaient tout un groupe d'hommes âgés, leurs crânes dégarnis luisant à la lueur des lampadaires. Je repris mes esprits en secouant la tête.
- Hein mais, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Alizée secouait la tête de tous les côtés, dans l'incompréhension la plus totale.
Les éminents personnages, s'approchèrent de nous, l'air renfrogné.
- Ah oui. En effet. Nous allons examiner cette situation. Nous la prendrons très au sérieux, restez-en assuré.