Quand la mort frappe à la porte

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*quelques heures avant la réunion des exorcistes*
*Pov M Renga*
Avec tous les autres dirigeants, nous avions décidé de laisser la bleusaille de côté. (Oui, je parle des Français). La bataille faisait rage depuis assez longtemps puisque je pouvais apercevoir le soleil se coucher. Haletants, nous profitions d'un moment de répit sur le champ de bataille pour discuter stratégie, au milieu des cadavres de fléaux. Des débris de porte cassée volèrent dans notre direction. Tout le monde se retourna, prêts au combat, mais un homme d'âge mûr apparut en l'espace d'un instant laissant dans son sillon un nuage de poussière.
- Oh non !!! Monsieur Moulin, c'est la troisième fois ce mois-ci que je répare cette fichue porte !
Un petit jeune homme à l'air frêle courut pour rattraper ledit Monsieur Moulin l'air visiblement embêté. Je ne comprenais pas un mot de ce qu'ils disaient (ne parlant pas français, j'avais juste compris le nom du vieil homme), mais ils avaient l'air de se disputer.
Soudain, alors que les rayons du soleil couchant passaient entre les bâtiments, un cri déchirant se fit entendre. De nombreux fléaux apparurent. Ils étaient très faibles, mais leur nombre était si colossal que nous avions beaucoup de peine à nous défaire de leur emprise. Monsieur Moulin se mit à tousser, et cracher ses poumons.
- AEUGHHH AEUGHH EUGHH.
Il se racla la gorge avant de joindre ses deux doigts.
- qu'est-ce que jdisais déjà ? Ah oui.
Alors qu'il claquait des doigts, il frappa sa canne en bois ornementée d'une tête de canard sur le sol, et un rayon électrique jaillit du ciel consumant la horde de fléaux, assurant ainsi notre victoire prochaine. La mare de sang de fléau s'écoulait lentement sur le sol, nous reprenions tous notre souffle.
- pff. Tous des incompétents ceux-là.
L'exorciste qui venait de nous sauver affichait un air contrarié. Il soupira bruyamment, avant de s'avancer. A l'instant même où sa canne se décolla du sol, tous se placèrent de part et d'autre de la rue lui formant une haie d'honneur pour le laisser passer. Il s'apprêtait à parler aux deux françaises mais sembla se raviser.
- Wow. MAIS C'ÉTAIT INCROYABLE !! MONSIEUR MOULIN VOUS ÊTES TROP FORT !! Oh euh.. désolée de vous avoir traité de vieux sénile...
La plus petite semblait exprimer son étonnement quand à ce revirement de situation, puisqu'elle criait et s'agitait dans tous les sens. Le regard de Monsieur Moulin avait changé et il dit :
- La douleur rouge du passé est revenue. Prenez garde au ciel.
Les gens les plus proches de nous sont ceux qui nous font le plus mal.
L'involontaire qui a blessé le cœur corrompu, est dans le regret.
- Euhh... merci pour cette parenthèse... pour le moins... philosophique ? Mais du coup ça veut dire quoi ?
- Ça sent le fromage par ici. Oh ! Un buisson !!! Mamie c'est toi ??
Monsieur Moulin s'avança alors, la bave au coin des lèvres vers moi.
- Bon y'en a pas un de vous qui peut me le dégager le vieux... je m'exclamai.
Monsieur Moulin me détailla du regard :
- *en japonais* Qui es-tu pour me donner des ordres, espèce de vieux croûton ? *en français* et puis il est où lui encore ? Jamais là quand il faut celui-là.
Nanami porta la main à son front, exaspéré par la situation, et Gojo s'écria :
- MAIS IL PARLAIT JAPONAIS DEPUIS LE DÉBUT EN FAIT ????
* Pov Emma*
Le vieux marchand s'avança cette fois-ci vers nous et son regard changea à nouveau :
- Bande d'imbéciles, vous pensiez que les attaques n'allaient se produire qu'à Paris ??? Et vous vous prétendez exorcistes ? De mon temps... euhhhh.... Ah... les coccinelles sont des coléoptères..
Alors qu'il finissait sa phrase il sembla perdre toute lucidité, mais venait de nous révéler de précieuses informations.
* retour en Bretagne, Pov Alizée*
L'autel devant lequel on était présentait un doigt comme offrande. Je regardai Emma, lui faisant bien comprendre avec mon regard qu'il était hors de question que je touche à ce doigt, ayant déjà mangé celui de la dernière fois.
Yūji, Megumi et Nobara s'approchèrent de l'autel et le contemplèrent.
- Les sceaux ont l'air vraiment vieux et abîmés, remarqua Megumi.
- Ils ont sûrement dû céder à l'accumulation d'énergie, et au temps, ça expliquerait les nombreuses attaques. Ça veux donc dire que c'est une relique très puissante, fit Nobara, en pleine réflexion.
Yūji donna une tape amicale dans le dos à ma coéquipière.
- Courage. Ça va aller. Mâche pas surtout, c'est pire.
Ma coéquipière fit mine de n'avoir pas entendu la remarque de notre camarade et se saisit du doigt.
- Attends. Cette énergie me paraît familière.
Megumi posa sa main sur celle d'Emma, l'arrêtant dans son geste. Il essaya de se creuser la tête pour retrouver la provenance de son souvenir.
La bouche de Sukuna s'ouvrît sur la joue de Yūji, et murmura les dents serrées :
- Mizuki... enfoiré..
- Yūji ? Tout va bien ?
- Euhh je crois que Sukuna est très remonté. Il semble connaître celui qui a fait ça.
Emma, qui avait toujours le doigt en main, l'enfourna dans sa bouche avant que Megumi eut le temps de dire quoi que ce soit.
Ce dernier se décomposa, et protesta :
- Mais, j'étais en train de réfléchir !
- Ouais bah fallait réfléchir plus vit-
Je n'entendis pas la fin de sa phrase, car je perdis connaissance.
*un peu plus tard, Pov de Yūji*
Bon, bah elles se sont évanouies en même temps. Super. Y'en a pas une pour rattraper l'autre. J'suis tout seul moi ! Y'a personne qui m'aide ! On avait prévenu Gojo et il nous avait rapatriés à Paris en vitesse. On les avait transportées dans une ruelle à l'abri, le temps qu'elles se réveillent. Il allait falloir vraiment travailler là-dessus parce que normalement quand on gagne en puissance, on arrive mieux à maîtriser les flux d'énergie. Alors que l'une ouvrait les yeux, ses doigts effleurèrent légèrement ceux de son acolyte et tout à coup les courants d'énergie vacillèrent violemment. Leur amie Kira venait de se matérialiser alors qu'elles étaient encore inconscientes. Cela n'était jamais arrivé pour l'instant.
Leur puissance commençait vraiment à devenir impressionnante.
Les deux s'éveillèrent à peu près en même temps (oui au cas où vous n'auriez pas compris, elles sont réellement connectées en tout point) et tâtèrent leurs membres endoloris. Monsieur Renga avait malgré lui été assigné à notre protection et surveillance, aussi soupirait-il lourdement dès que le besoin s'en faisait sentir. Kira essayait tant bien que mal de réveiller en douceur ses réceptacles et de leur expliquer la situation.
Alors qu'Emma se relevait, Alizée s'était mise à genoux pour reprendre ses esprits et garder l'équilibre. Je crus apercevoir du coin de l'œil un reflet dans les hauteurs, mais je l'ignorais.
*Pov Emma*
Je me remis debout, en levant les deux bras de chaque côté pour me stabiliser. Je me plaçai ensuite derrière Alizée, et l'attrapai par les épaules, puis par les mains, et alors qu'elle se relevait, quelque chose jaillit dans notre direction.
Je fermai les yeux par réflexe, mais ne reçut rien.
Alizée hurla :
- NOOON.
J'ouvris les yeux. Monsieur Renga était à terre, criblé de projectiles tranchants par dizaines.
Son sang s'écoula lentement sur les pavés, alors qu'Alizée tentait de lui administrer les premiers secours.
J'étais si choquée que je ne fus pas capable de quoi que ce soit. Je me laissai tomber sur les genoux.
Une soudaine vague de motivation optimiste m'emporta, je me relevai d'un bond, et déchirai les manches de ma chemise pour faire des garrots à Monsieur Renga et essayer de limiter les dégâts. Alizée quant à elle, lui parlait sans cesse pour le maintenir éveillé, et qu'il ne perde pas connaissance. Elle avait posé la tête de Monsieur Renga sur ses genoux, et essayait d'invoquer Pasta Box pour qu'il fasse quelque chose. Après plusieurs tentatives vaines, je décidai de lui passer une bouteille d'eau, afin de nettoyer le sang que l'on pouvait, et d'hydrater notre blessé. Ce dernier nous regarda et murmura :
- Finalement, ils sont pas si mauvais que ça les Français...
- Allez courage Monsieur Renga, vous pouvez le faire ! Les secours sont en chemin, restez avec moi.
La lueur dans les yeux du dirigeant s'amenuisait, jusqu'à ce qu'elle s'éteigne complètement. Alizée qui prenait depuis le début le pouls du blessé hoqueta, choquée :
- il... il est mort. C'est fini. C'est trop tard.

||Jujutsu Kaisen|| La Reine des fléaux Where stories live. Discover now