☼ Chapitre 28 ☼

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Florence, décembre 2018

APOLLON

Les regards dans la salle se tournent soit vers Nejma assise devant, soit vers moi.

Le professeur remet son cours et reprend comme si rien ne s'était passé. Je n'arrive pas à voir les yeux de Nejma et j'aurais tout donné pour voir le sentiment qu'elle affiche. Pour être sûr que ce soit le même que le mien.

Morgane et Pietro scrutent mon visage. Quoique nous fassions dorénavant ça allait être suivi à la trace et tout sera sur ce foutu blog. J'ignore les regards et me concentre sur le cours pour ne plus être en retard.

A la fin des deux heures, j'attrape Nejma par le bras pour la prendre à part. Je l'emmène dans une salle de cours vide.

— Il ne faut plus que l'on nous voit ensemble, je lance en refermant la porte derrière nous.

— Pourquoi ?

— Tu as vu comme moi cette photo. Tout ce que l'on va faire ensemble va être surveillé par ces enfoirés qui veulent notre peaux. Rester ensemble ne fera qu'aggraver notre cas.

— C'est pas comme si nous étions les meilleurs amis du monde. Cela devrait être facile, conclut-elle en croisant les bras.

C'est faux. Cela allait être plus compliqué que je l'aurais voulu. J'apprécie de plus en plus sa compagnie. J'ai de plus en plus besoin de savoir où elle est, de l'avoir dans mon champ de vision. J'avais demandé à Roman d'aller à sa recherche pour éviter que ce soit trop bizarre si ça avait été moi et que d'autres rumeurs prennent vie.

— Tu peux déjà être sûr que notre entrée dans cette salle ne passera pas inaperçue. Jamais nous ne serons tranquilles.

Elle s'appuie sur une des tables et attend que je dise quelque chose mais rien ne me vient.

Laïs m'envoie un message en m'informant que son père veut nous voir.

Nejma se dirige vers la porte mais avant qu'elle ne puisse l'ouvrir je lui attrape la main pour la rapprocher de moi. Le même courant électrique passe dans mon corps quand je touche sa peau. Je plonge mon regard dans le sien et sans réfléchir, je dépose mes lèvres sur les siennes. Mes mains se placent machinalement sur ses douces joues.

Je m'attends à être rejeté, à ce qu'elle me hurle dessus en me disant que je suis malade, que j'ai perdue la tête et à la voir disparaître derrière la porte.

Mais rien de cela n'arrive. Après l'étonnement qu'elle a pu ressentir, elle répond à mon baiser avec passion et place ses mains sur mes poignets. Je savoure le goût de ses lèvres dont je rêvais depuis des nuits. Les sentiments se bousculent dans ma tête et dans mon cœur. Une étrange boule se forme dans mon ventre et je crois étouffé. Je repousse la tête de Nejma délicatement. En croisant ses yeux, je perçois de l'incompréhension.

— Excuse-moi Di.

Je sors de la pièce et la laisse dans la salle de classe. Je ne prends pas le chemin du bureau du doyen et cours me réfugier dans les toilettes. J'asperge mon visage d'eau. J'ai l'impression de m'être trop rapproché d'une étoile et de brûler à cause de sa chaleur.

Je tourne la tête au moment où quelqu'un entre.

— Apollon.

L'ami de Nejma n'a nullement l'air d'avoir été traumatisé par son empoisonnement. Et il n'a pas non plus l'air d'avoir peur de moi, malgré les rumeurs qui courent.

— Hakam, je réponds.

— Tu n'as pas l'air dans ton assiette. Tout va bien?

— Tu n'es pas obligé de faire semblant d'être sympa.

Du soleil à l'étoile Where stories live. Discover now