Du soleil à l'étoile

☼ Chapitre 10 ☼

Florence, septembre 2018

APOLLON

Gab m'a ramené récupéré ma moto qui était restée à la rivière et nous sommes rentrés. Roman et Loïc sont restés aux urgences avec les parents de Jia qui nous ont rejoint et Antonio et Mattia étaient partis en même temps que nous. La pauvre madame Tanaka était dans un sale état quand elle a appris ce qui était arrivé à sa fille. Une enquête allait être ouverte pour savoir qui aurait pu faire subir ça à Jia.

Je franchis la porte de chez moi en essayant de ne pas faire de bruit, mais la porte de la nouvelle chambre de Laïs s'ouvre.

— T'étais où ?

— Bonsoir.

— T'étais où Apollon ? On t'a attendu pendant deux heures après que Pietro, Tristan et Emma soient partis.

Je dépose mon casque de moto sur la table basse qui sépare le canapé de la télé.

— J'étais avec Roman et ses gars.

— Qui ?

— Je t'en avais déjà parlé Laïs, je lui précise, le groupe de motard.

— Qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?

Je retire ma veste et vais jeter ma chemise que j'avais déchirée pour Jia.

— Ecoute, je suis crevé, on en parle demain, tu veux ?

— Non, on en parle maintenant.

— Je suis parti de chez moi pour avoir la paix et plus mes parents dans les pattes, ce n'est pas pour retrouver une nouvelle mère dans mon appart, je lui lance en commençant à hausser le ton.

Elle par contre, se retient de parler fort pour ne pas réveiller Cillian mais je sens bien que la colère monte en elle.

— Tu disparais durant plus de trois heures et tu reviens comme une fleur à cinq heures du matin comme si de rien était.

— Une des potes de Roman a eu un accident, d'accord ? Nous sommes allés à l'hôpital. C'est pour ça que je ne rentre que maintenant. C'est bon, je peux aller me coucher mamá ? Je dis dans notre langue maternelle.

Je ne lui laisse pas le temps de me répondre et lui passe devant pour aller m'enfermer dans ma chambre. Je n'ai absolument pas envie de commencer à tout lui expliquer. La seule chose que je me demande c'est qui a fait ça et pourquoi. Je demanderai des nouvelles de Jia demain à Roman ou Gab pour savoir comment elle va.

En attendant je m'endors enfin après cette journée fatigante. Non sans me torturer l'esprit sur cette tentative de meurtre. Parce que c'en est une.

°°°

La journée venait de débuter qu'à peine Caballero et son acolyte me prenaient en sandwich dans un couloir qui était vide.

— J'ai pas toute la journée.

— Super, nous non plus, donc on va aller droit au but. On veut que tu dises à ton copain de dégager du champ de vision d'Emma, commence à monologuer Hakam.

— Je ne suis pas son père, je n'ai aucun droit sur lui. Si vous voulez qu'il arrête, allez lui dire. Mais c'est peine perdu. Tristan ne lâchera pas l'affaire, je déclare en passant devant Lancelot.

Comme toujours, l'un était la copie conforme de l'autre mais avec une couleur de cheveux différente. On sentait le patriarcat couler dans leurs veines. Évidemment qu'un noir fêteur et fan de punk ne leur plaisait pas pour leur petite princesse Raiponce. Je me demandais bien comment Nejma pouvait ne serait-ce rester qu'une minute en leur compagnie.