Chapitre 21

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Flashback du passé :

- Allez Marine, lança Tania avec un sourire en coin, fait le.

Je tirais sur le bas de ma robe à sequin. Cette fête était ridicule. J'étais ridicule. Même la musique était ridicule.

Ma cible était droit devant. Seul. Jack tenait dans sa main un verre qui je l'espère était rempli d'alcool. Cela me rendrait la tâche bien plus facile. Je jetais un dernier regard à mes "amies" qui me défiaient du regard, l'air de dire : tu n'oseras pas Wenver.

En vérité, oui, j'étais morte de trouille, mais je m'abstenais bien de leur montrer. Elle ne serait que trop contente de voir que je n'ai pas l'audace adéquate pour faire partie de leur bande, et de faire de moi leur nouvelle cible.

Je m'avançais encore vers lui et finis mon verre cul-sec. Il regardait le nom des livres posés sur la bibliothèque d'un air fasciné.

- Qu'est-ce que tu fais seul à cette immense fête ?

Il m'adressa à peine un regard, plongé dans ces occupations.

- J'ai été entraîné ici contre mon plein gré, dit-il sèchement.

Son air désintéressé me laissa perplexe un instant. Je n'arriverais jamais à relever le défi. Pas avec quelqu'un d'aussi peu sympathique que lui.

- Que me vaut l'honneur de ta visite, Marine Wenver ?

Il me regarda enfin de ses yeux verts cachés par ses lunettes noires.

- Tu sais qui je suis ? Demandais-je étonnée.

- Toi et ton groupe de copines ne passez pas inaperçu en général.

- Oh, et bien, moi aussi je suis seule ce soir figure toi.

Pour appuyer mes propos, je lui montrais mon "groupe de copines" déjà bien loin à présent.

- Pourtant, tu dégages tout le contraire.

- Comment ça ?

- J'ai plus l'impression que c'est toi qui mènes tes copines à la baguette.

S'il savait...

- Les apparences sont trompeuses.

Ce gars avait le chic d'appuyer là où ça fait mal. Je n'avais aucune raison de continuer ce défi débile. Je n'aurais qu'à dire aux filles qu'il était en couple, ou quelque chose du genre.

- Moi aussi, je me sens seul. Figure-toi que ma copine m'a fait venir ici de force pour me plaquer... Il riait jaune.

Il baissa les yeux, gêné de s'être ouvert à moi aussi facilement. Moi, j'y voyais plus une ouverture possible au défi.

- Elle rate quelque chose, crois-moi.

Il venait de se faire larguer, et moi, tout ce que j'y voyais, c'était un moyen de briller aux yeux de mes copines ? Dans quel bateau je me suis embarquée, moi. La drague n'est absolument pas mon point fort, alors je tentais le tout pour le tout :

- Écoute, je te propose un marché qui pourra tous les deux nous arranger. Tu me plais et tu pourrais la rendre jalouse en jouant la comédie avec moi une partie de la soirée. Tu la récupéreras au maximum avant la fin de la soirée. Tout le monde est gagnant.

Il me regarda avec hésitation, et je ne le lâchais pas du regard, sûre de moi en apparence.

- Je ne vois pas ce que tu y gagnes, tu sais très bien que ce n'est pas réciproque.

- Crois-moi, je suis aussi gagnante que toi.

Ou pas.

Je tendis ma main vers lui, et il la serra après quelques minutes d'hésitation. Dans un commun accord de nos regards, nous nous embrassâmes langoureusement pendant un certain temps. Bon dieu, que suis-je en train de faire ? Ce garçon est amoureux d'une autre, et me voilà à jouer la pute pour le plaisir de mes amies. Je l'avais entraîné dans un manège qu'il regrettera aussitôt demain. Les verres défilèrent. Il semblait bien plus drôle et détendu après une dizaine de verres. Il ne devait pas avoir autant l'habitude que ça de l'alcool. Il me fallut quelques verres supplémentaires pour passer à l'étape supérieure. Je chuchotais quelques mots sensuels à son oreille, et il me suivit jusqu'à l'étage, sous les yeux avisés de mes amies qui semblaient presque admiratives.

J'essayais de me dire que l'alcool m'avait poussé à faire une telle chose, mais au fond de moi, je savais que j'étais la seule fautive. Pendant l'acte, il semblait heureux de le faire avec une fille populaire et expérimentée comme moi. Mais ce qu'il ne savait pas, et que personne d'autre ne savait, c'est qu'il était ma première fois.

Le lendemain, il regretta ce malencontreux événement, et mes copines ne se gênèrent pas de lui faire mordre la poussière pour la manière dont il m'aura remercié. Je venais de gâcher la seule chance avec la fille qu'il aimait, mais également sa vie sociale, parce qu'il était désormais devenu la cible de mes copines.

Harcelé jusqu'à la fin de son année scolaire, il partit de l'établissement par ma faute, fragile psychologiquement. Sarcastique, égocentrique et râleuse, tel était les trois piliers de la popularité pour ne pas devenir une cible comme Jack Coops.

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