Chapitre 18

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La nuit venait de tomber, il devait être vers les dix-neuf heures.

Alicia m'avait proposé de passer la soirée chez elle afin de me changer les idées, mais je préférais être seule à regarder un bon film d'amour bien triste. J'avais mis une pizza au four, et un pot de glace à la noisette m'attendait bien sagement au congélateur.

Une soirée parfaite en perspective.

Je partis me laver, me fis un chignon à la va-vite, enfilais un sweat bien plus grand que moi et un legging simple. Je m'attardais à ranger mes vêtements qui, comme chaque semaine, s'empilaient petit à petit sur ma chaise de bureau. Je remarquais que je n'avais fait aucun effort vestimentaire depuis lundi et qu'il n'y avait que des joggings et des sweats à capuche. Signe que quand je portais ça en dehors de chez moi, tout allait vraiment mal. J'avais encore cette sensation d'être vide, et je savais que cela n'était pas lié qu'à Lucas. C'était encore plus profond.

Le tonnerre me sortit de mes rêveries en grondant au loin. Il pleuvait ce soir. Beaucoup. Je déteste la pluie de manière générale, et ce depuis toute petite. C'est un temps oppressant et déprimant, tout devient sombre. Je suis une fille du soleil moi.

Un orage se refléta sur les murs de ma chambre, que je n'avais pas allumée. Les formes étranges de l'arbre de mon jardin ne me rassuraient pas. Je me dépêchais donc de ranger mes vêtements pour pouvoir rapidement sortir de la pièce, qui commençait à vraiment me faire peur.

C'est à ce moment que la sonnette de chez moi retentit. Je sursautais sur le coup de la surprise. En descendant lentement les escaliers, je commençais à paniquer. Qui pourrait venir me voir sous une tempête pareille ? Il n'y a absolument rien de rassurant dans cette situation.

Je me surpris à rester figée, comme pour faire croire qu'il n'y avait personne. Sauf que je ne suis plus une enfant, donc je m'armais de courage et regardais la caméra, et découvris, avec surprise, celui qui faisait battre mon cœur depuis plus d'un mois. J'appuyais sur le bouton ouvrir, et m'impatientais qu'il arrive jusqu'à moi. Lorsqu'il était sur le pas de la porte, je ne pus retenir mon sourire. Il était là, devant moi, sous la pluie. C'était surréaliste.

- Qu'est-ce que tu fais là, demandais-je le plus calmement du monde.

Des gouttes de pluie perlaient sur son beau visage, ses cheveux étaient trempés et viraient maintenant sur le brun foncé.

- Il faut qu'on parle.

Mon sourire se désintégra bien assez tôt, mais je l'invitai tout de même à entrer.

Il se découvrit et enleva ses chaussures. Je m'accrochais à l'idée qu'il n'était peut-être pas que de passage. Il balaya du regard la pièce dans laquelle il se trouvait, sans dire un mot. Allez Marine, soit chaleureuse, il a fait la route pour te voir...

- Tu as mangé ? J'ai une pizza qui est en train de cuire et tu...

- Je ne compte pas m'éterniser, ne t'inquiètes pas, lança-t-il d'une voix froide.

Je vois. Malgré tout, je ne me décourageais pas. Il avait fait un effort en venant ici, tout n'était pas perdu. Je m'éloignais du pas de la porte, et il m'accompagna jusqu'à la table à manger. Je tachais d'être la plus naturelle possible dans mes mouvements, mais j'étais totalement stressée de le voir face à moi. Je me sentais tellement mal par rapport à notre dernière altercation.

- D'accord, alors de quoi veux-tu qu'on parle ? Demandais-je en feignant l'ignorante.

Il me regarda enfin, de ses beaux yeux verts, et un nœud à mon estomac se forma. C'était un regard froid. Sa mâchoire était tellement contractée que je m'aperçus seulement maintenant à quel point elle était carrée. Je sentais mal la discussion qui allait suivre.

- T'as couché avec Mathis ?

NFFHEIUFIVFNH. Mais c'est une putain de blague ? Je m'obligeais à prendre deux grosses bouffées d'air afin de reprendre mes esprits. Il avait osé. Ils avaient osé. Je ne savais pas à cet instant précis qui des deux je devais le plus détester : Mathis pour avoir modifié la version originale, ou Lucas pour me croire capable d'une chose pareille.

- Mais je rêve !

Lucas posa ses deux mains sur la table qui nous séparait et se pencha vers moi. Il était hors de lui. Ses yeux allaient presque sortir de leur orbite.

- Réponds-moi Marine !

Il cria. Je ne m'attendais pas à ça. Mais ce n'est pas pour autant que je baissais d'un ton, bien au contraire.

- Tu me poses sérieusement la question ?

J'étais à présent moi aussi hors de moi. De quel droit se permettait-il de venir chez moi et me balancer une chose pareille, comme ça, sans aucun tact. Me voyait-il vraiment comme ça ? Je n'avais même pas embrassé son pote, et lui croyais qu'on avait couché ensemble ??

- Comment peux-tu croire que je couche avec n'importe qui comme ça ? En plus avec lui ? Comment peux-tu venir chez moi et m'insulter comme ça ? Sors de chez moi ! Dehors !

Je m'avançais vers la porte en lui faisant signe de sortir. Il me fusilla du regard mais je n'en avais strictement rien à faire. 

Soudain, toutes les lumières s'éteignirent : une coupure de courant. Je sentis les pas de Lucas s'éloigner. J'entendis qu'il tirait les rideaux, mais il n'y eut que peu de lumière qui entra.

- Il y a plus d'électricité dehors non plus, fait chier.

Ignorant complètement Lucas, je cherchais dans les tiroirs de la cuisine des bougies à la lampe de mon téléphone. Un tiroir, deux tiroirs. Elles n'étaient nulle part. 

- Tu ne pourrais pas m'aider, crétin. Lui lançais-je en perdant patience.

- Tu ne crois quand même pas que je vais rester ?

- Très bien, va-t-en ! Tu connais la sortie, non ?

Sans un mot, il se dirigea vers la porte et enfila ses chaussures. Je soupirais, comprenant que cette situation prenait des proportions bien trop grande. Soudain, le tonnerre gronda violemment. La tempête se rapprochait. 

- Lucas arrête, tu ne peux pas prendre la route maintenant...

- Pourquoi pas tient, tu ne m'en crois pas capable ?

Ce qu'il m'énervait quand il jouait le gars fier !

- Si bien sûr, mais s'il te plaît, reste en attendant que la tempête passe.

Je m'approchais de lui et lui enlevais la veste de ses épaules, et il se laissa faire. 

- D'accord Wenver. Si c'est ta manière de me demander de passer la nuit avec toi...

Je rigolais et son sourire narquois eut le don d'apaiser l'atmosphère. 

- En attendant, vient m'aider à chercher ces fameuses bougies.

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Bonsoir tout le monde, 

On est sur mon chapitre FA-VO-RI ! N'est-il pas incroyable et bien gnangnan comme on les aime ?  Beaucoup de fierté entre les deux protagonistes, ce qui rend leur histoire bien plus compliqué, mais bien plus croustillante. Le prochain chapitre promet d'être aussi rebondissant que celui-ci, parole d'écrivaine.

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